Recueil de landays écrits par des femmes pashtounes dans la vallée afghane ou dans des camps de réfugiés au Pakistan, mis par écrit et traduits par le poète résistant afghan
Sayd Bahodine Majrouh et postfacé par le poète français
André Velter.
Les landays sont des poèmes courts de deux vers de neuf et treize syllabes, un peu dans le style des haikus japonais, mais avec des thèmes différents, et faits pour l'oralité : l'exil, l'honneur et l'amour.
Ils permettent à ces femmes méprisées des hommes de s'exprimer, dans le contexte d'oppression et des libertés bafouées qu'elles subissent au quotidien.
La poésie pour que chacune puisse dire sa condition de femme réduite à objet, mariée de force à un homme qu'elle appelle "petit affreux" qu'elle n'aime pas et qui profite d'elle, l'exil de celles réfugiées dans des camps loin de leur terre natale, mais aussi leur désir d'amour avec un amant qui n'a rien à voir avec leur petit affreux et qui leur rend leur féminité.
En postface,
André Velter évoque sa rencontre imprévue avec
Sayd Bahodine Majrouh lors d'un voyage en Afghanistan, puis son admiration de cet homme engagé peu importe le risque de répression, et de la façon dont a été fait ce recueil, les difficultés rencontrées, les incertitudes quant à sa publication, et l'effroyable meurtre du poète afghan resté coûte que coûte dans son pays natal pour continuer le combat pour la liberté.
Un ouvrage émouvant et criant de vérité, au titre mélancolique : ces femmes pashtounes qui n'ont le choix qu'entre le suicide ou le chant, ont comme plus grand regret de ne pas avoir pu connaître le bonheur.
Chant qui représente un appel à l'aide, un cri du coeur pour avoir le droit d'être libre de vivre sa vie et de ne pas être réduite à un statut de femme au foyer/femme-objet domestique qui doit laisser ses désirs enfouis en elle.