Je reste fidèle
au temps perdu
au temps passé
lointain ou proche
peu importe
le rôle obscur
que je m’assigne
en coulisses
n’a ni heure ni lieu
et je n’ai même pas
le moindre poème
à faire valoir.
L’enfant dans les caves
écoute le vin bourru
et les sources obscures
raconter les nuits perdues,
et le vent du Nord
siffle dans les combes
où la lune attentive
roule parmi les ombres.
La mémoire avide de vent
parcourt le silence et la nuit
où loge la poésie.
Les livres mélancoliques
et les signes du temps
enchantent les soirées soumises
au passage des ombres.
Du vieil automne
je ne retiens
que le chuintement de la pluie
à travers les arbres
et ces reflets liquides
dans les travées
comme si rien ne devait
jamais finir.
Flous dans l’ombre…
Flous dans l’ombre
du demi-jour
feuillages roux et clochers
forêts flétries
me poussent au voyage
Je sais déjà
que l’automne sera long
où j’écouterai la nuit me parler
d’éternel retour.