Mascarade

On est toujours frappé par le dessin de Florence Magnin. Ses traits incarnent la douceur. C'est véritablement magnifique pour les yeux. le danger viendrait sans doute d'une certaine infantilisation du graphisme. Pour autant et je dirais, pour une fois, nous avons un récit plus mâture que les précédentes oeuvres. La beauté côtoie également des dessins effrayants, voire démoniaques. L'auteure ne nous avait pas habitués à cela et c'est ce qui surprend d'un premier abord.

J'ai entendu dernièrement une théorie assez intéressante pour expliquer pourquoi des adultes avaient refusé de grandir dans leur tête et restaient de grands enfants (le fameux syndrome Peter Pan). Bref, ils sont émotionnellement immatures. Oui, c'est comme une espèce de protection face à un monde de plus en plus dur et stressant. Or, cette oeuvre me rappelle cela surtout avec la thématique des masques.

Cette ambivalence semble assez bien fonctionner mais cela ne me convainc pas réellement. Bref, au niveau graphique, je donne la note maximale. Cependant, au niveau du scénario, il n'y a pas cette inventivité qu'on attend pour faire la différence. Les contes et les légendes populaires pour nous raconter, le temps d'un été, le séjour enchanté d'une fillette de 11 ans où la réalité se mêle au fantastique et vice versa. J'ai vu mieux comme parcours initiatique. le classicisme restera de mise.

Gaëlle a 11 ans et pour tromper l'ennui et s'évader, elle fabrique d'étranges masques .
Ces masques lui permettent d'accéder au monde extraordinaire du pays des contes et légendes les plus populaires.

On pourrait croire que les créatures qu'elle va rencontrer ne sont que douceur et innocence, mais non bien au contraire.
Les terreurs enfantines sont bien au rendez-vous.

Gaëlle va donc devoir se battre pour se sauver des griffes des sbires de l'ogre qui n'est pas le personnage le plus sympathique qui existe.

Ainsi ce qui effraye les enfants prend réellement forme dans ce monde parallèle où Gaëlle se rend en enfilant ses masques, véritables porte d'entrée dans ce monde magique.

Des sujets diverses dont donc traités avec hauteur comme l'adolescence, l'innocence qui s'envole, les 1ers amours, la pédophilie, les disparitions..

Un vrai petit thriller , un très bel album haut en couleurs et des dessins au graphisme magnifique.

Parfois on peut se sentir mal à l'aise tant le sujet abordé est grave, mais ça ne dure qu'une seconde et ce sentiment s'envole grâce à la finesse avec laquelle il est traité.

Une très belle surprise.
Un magnifique tour de maître et non une mascarade.

BD au très belles aquarelles et superbes couleurs, histoire onirique

Magnifique bande dessinée ! Les dessins sont extrêmement soignés et d'une réelle beauté. L'histoire n'est pas en reste : avec une facilité impressionnante l'auteur nous emporte dans cet univers fait des contes et légendes oubliés (ou presque).
Le texte et l'image se marient parfaitement pour créer un très bel objet littéraire qui vaut vraiment la peine d'être lu. Âmes sensibles s'abstenir, l'angoisse n'est pas épargnée au lecteur mais est contrebalancé par des moments de joie et d'insouciance.
Un très beau récit sur l'enfance, ses jeux, ses rêves et ses peurs...

Que dire, sinon que ce livre m'a boulversée, m'a fait du mal, m'a mise mal a l'aise, m'a réparé. Il a touché mon histoire, mes émotions. Il a été dur a lire et en même temps captivant. Ame sensible s'abstenir. Mais il est tres riche d'enseignements.

(IK971) Magnifique album au graphisme soigné, aux références multiples, tordant le cou à tous les monstres et croquemitaines de l'enfance. L'auteure s'appuie sur les contes et légendes oubliés pour nous conter l'été enchanteur et enchanté d'une petite fille de onze ans. Elle convoque avec habilité les terreurs de notre enfance (maison hanté, zombis et même pédophile) et le mêle à un récit contemporain et onirique. Et on se laisse emporter. Un récit initiatique à avoir absolument dans un CDI de collège. Pourquoi pas lycée.

(NB971) Cette mascarade n'en est pas une. Un album très littéraire, une réflexion sur le rôle des personnages cruels des contes dans la construction de l'enfant au moment de la fin du temps de l'innocence, passage à l'adolescence. Le graphisme est en effet soigné, le langage plutôt soutenu. Le scénario exigeant aborde grâce à cette galerie de personnages des sujets aussi difficiles que le meurtre d'enfant, la pédophilie, le deuil, le sentiment d'abandon... Pour le Prix je reste partagée, plusieurs niveaux de lecture, ça peut être intéressant pour collèges et lycées à condition toutefois de compenser par des albums autrement plus légers. A voir...

(SC971) Voilà un album qui interpelle, voire qui met mal à l'aise parfois, sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, et son cortège de renoncements et de désillusions. J'avoue avoir du m'y reprendre à deux fois avant d'arriver au bout de ce long récit dont le ton (les sujets abordés sont difficiles) jure avec le style graphique (notamment les passages à l'aquarelle). Je ne suis pas convaincue pour le Prix en collège

(MAD971) le graphisme est sublime, le récit, entre rêve et réalité, interpelle. Pour ma part, j'ai ressenti un certain malaise qui me mène à ne pas conseiller ce livre pour notre sélection

Cette histoire commence dans le village où Gaëlle, âgée de 11 ans, passe ses vacances… Depuis leur arrivée, sa mère regrette d'avoir loué une maison dans ce trou perdu, où le seul enfant que fréquente sa fille est un orphelin surnommé Titou, élevé par une grand-mère férue de traditions locales, dont l'une surtout intrigue la fillette : il arrive qu'à certaines fêtes, les habitants du village fabriquent eux-mêmes des masques étranges, en souvenir du temps où ils pouvaient, grâce à eux, franchir les portes du “Monde des Esprits”.

Voila un livre qui partage!! La dessinatrice sort de ses sentiers habituels avec un dessin léger en aquarelle alternant avec des parties très oniriques, et donc plus dans ses habitudes. Mais attention, si cela ressemble à un conte, cette histoire est un véritable thriller mais également une introspection sur le passage entre l'enfance et l'adolescence. La couleur fait partie intégrante de l'histoire et participe à l'immersion fantastique autant qu'à la séparation entre le réel et le fantastique.