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EAN : 9782868534576
107 pages
Le Temps qu'il fait (15/05/2006)
4.25/5   2 notes
Résumé :
"Avec Le livre et l’ombrelle (...), nous partons du côté de Lalibela et de la fascinante Eglise éthiopienne, « plus ancienne que Rome et Byzance, puisque c’est la deuxième Eglise nationale, précédée de très peu par l’Arménie, au début du quatrième siècle. Et son histoire autonome, sa théologie particulière sont attestées par les manuscrits en guèze, lus inlassablement par un clergé qui vit encore au milieu d’un peuple illettré. »

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Or la civilisation, en Ethiopie comme ailleurs, c'est ce qui a résisté aux invasions, aux massacres, aux politiques désastreuses, aux épidémies, aux famines et même à l'oubli. La civilisation en Ethiopie, c'est l'invention d'une histoire, des croyances qui se complètent ou se contredisent, des manuscrits qu'on interprète, c'est aussi ce qu'il y a de plus précaire et de plus manifeste : une façon d'être ensemble, de marcher le long des routes, de porter un enfant, de mener un troupeau, de croiser un regard et de parler aux bêtes. C'est la survivance de l'antiquité dans les gestes et la démarche, alliée si souvent à la peur du lendemain..." (p.22)

En lisant plusieurs textes de christian Estèbe, ce dernier revient sur les écrivains qu'il admire, dont fait partie, Gérard Macé... A mes passages réguliers à la médiathèque, j'ai découvert ce très bel ouvrage, édité par le Temps qu'il fait... sur l'"Ethiopie chrétienne, celle des hautes terres" (avertissement de l'auteur). J'ai ainsi découvert que Gérard Macé, en dehors
de ses talents d'écrivain- poète était aussi un formidable photographe...

Deux parties distinctes: l'Ethiopie sacrée , et l'Ethiopie profane !!
De sublimes clichés noir et blanc; D'un côté, les icônes, les messes, les peintures d'église, les monastères, les différents rituels, de l'autre, des portraits, des scènes de rue, ou de désert, de campagnes reculés... Un regard bienveillant, attentif... aux hommes, femmes, et enfants de ce pays... Un très beau texte, où il narre avec finesse, poésie les coutumes, les manières d'être des Ethiopiens... et ne se gêne pas, parallèlement, de critiquer nos "regards" réducteurs !!

"Il faut rappeler sans cesse, à propos de l'Afrique, la distinction que fait Cingria entre les peuples-avancés- et les peuples-civilisés", autrement dit entre la technique, le confort, les inventions de toutes sortes, et le progrès moral ou le raffinement des moeurs. s'il faut le rappeler, c'est qu'aujourd'hui encore, pour un grand nombre de gens, et même de bons esprits, la pauvreté est l'indice d'une arriération vis-à-vis de l'histoire, d'une infériorité du point de vue de la civilisation. "( p. 21)

Le style est fluide, puissamment évocateur comme cet extrait qui nous éclaire sur le choix du titre : "L'ombrelle pour tout le monde, mais le bâton réservé aux hommes : ces deux accessoires inégalement répartis, partout présents dans l'Ethiopie chrétienne, semblent régler le mouvement des astres et la marche le long des routes, le gardiennage des troupeaux, la prière et la lecture, peut-être même la naissance des enfants. Sans ombrelle ni bâton les Ethiopiens se retrouvent les bras ballants il ne reste plus qu'à attendre la nuit qui tombe, ou la mort qui doit venir. (p. 25)"

Une très belle découverte que cette publication, nous offrant les beautés, les croyances et l'histoire très malmenée d'un pays ! Entre la beauté des prises de vues et la beauté des mots , un vrai trésor d'humanité, pour les yeux, le plaisir de la lecture et le coeur !...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'ombrelle pour tout le monde, mais le bâton réservé aux hommes : ces deux accessoires inégalement répartis, partout présents dans l'Ethiopie chrétienne, semblent régler le mouvement des astres et la marche le long des routes, le gardiennage des troupeaux, la prière et la lecture, peut-être même la naissance des enfants. Sans ombrelle ni bâton les Ethiopiens se retrouvent les bras ballants il ne reste plus qu'à attendre la nuit qui tombe, ou la mort qui doit venir. (p. 25)
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Or la civilisation, en Ethiopie comme ailleurs, c'est ce qui a résisté aux invasions, aux massacres, aux politiques désastreuses, aux épidémies, aux famines et même à l'oubli. La civilisation en Ethiopie, c'est l'invention d'une histoire, des croyances qui se complètent ou se contredisent, des manuscrits qu'on interprète, c'est aussi ce qu'il y a de plus précaire et de plus manifeste : une façon d'être ensemble, de marcher le long des routes, de porter un enfant, de mener un troupeau, de croiser un regard et de parler aux bêtes. C'est la survivance de l'antiquité dans les gestes et la démarche, alliée si souvent à la peur du lendemain... (p.22)
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Il faut rappeler sans cesse, à propos de l'Afrique, la distinction que fait Cingria entre les peuples-avancés- et les peuples-civilisés", autrement dit entre la technique, le confort, les inventions de toutes sortes, et le progrès moral ou le raffinement des moeurs. s'il faut le rappeler, c'est qu'aujourd'hui encore, pour un grand nombre de gens, et même de bons esprits, la pauvreté est l'indice d'une arriération vis-à-vis de l'histoire, d'une infériorité du point de vue de la civilisation. ( p. 21)
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Quelques arbres qui se métamorphosent en bois sacré, une foule où chaque fidèle a l'air d'un officiant, et les femmes dans leurs drapés blancs les servantes d'un culte antique : l'Eglise en Ethiopie offre son visage le plus ouvert, et laisse chacun libre d'aller et venir, de s'asseoir et de méditer, de parler à l'étranger qui passe, pendant qu'on célèbre le mystère. (p. 23)
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Mais quand on ne parle aucune des langues locales, quand on n'a que le regard pour comprendre et pour admirer, ce qui impressionne le plus ce sont les foules : pas seulement celles des processions et des grandes fêtes, mais aussi celles qui vont de village en village portant des fardeaux, qui vont au marché pour acheter et vendre, échanger une volaille contre des semences, ou revenir avec des nouvelles fraîches ; celles enfin qui se rassemblent le dimanche autour de l'église, sous les arbres , où elles suivent l'office grâce aux prières et au chant, l'office invisible et mystérieux dont ne parvient qu'une mélopée secrète, qui célèbre la divinité dans un seul corps. (p. 23)
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