Il s'agissait de mon premier
Lovecraft et pour le coup, je ne pense pas que ça soit l'oeuvre idéale pour débuter. Je n'ai pas spécialement accroché et j'en suis la première déçue, car je pensais adorer cet auteur incontournable de l'imaginaire.
S'il y a bien une chose qui a retenu mon attention, c'est la plume de
Lovecraft, je l'ai beaucoup aimée, c'était très agréable à lire. La narration sous forme de correspondance et l'absence de dialogue ne m'a pas dérangée, tout du moins au départ. Elle permet de créer une ambiance particulière tout en contextualisant le récit et les évènements, en somme, c'était plutôt prometteur comme avant-goût.
En revanche, j'ai vite déchanté, la narration m'est apparue trop théorique. J'avais la sensation que l'auteur voulait nous démontrer toute l'étendue de son univers et la cohésion entre ses idées, au détriment de la f
luidité du récit, mais aussi de l'ambiance qui se veut horrifique et angoissante. Parfois il vaut mieux disséminer les informations aux lecteurs de manière progressive pour que ça soit plus digeste et intéressant. À titre d'exemple, j'ai le
souvenir d'un interminable monologue d'Henry Akeley au moment où le dénouement commence à se profiler, ça n'avait rien de réaliste. Nul ne fait de tels discours durant des pages lorsqu'il raconte quelque chose à une autre personne. Ça me détachait de l'histoire, je trouvais ça long et rébarbatif, ce qui est plutôt curieux étant donné que la nouvelle est courte. J'ai également eu beaucoup de mal avec les personnages, il est impossible de s'attacher à eux puisque rien n'est fait pour que ça soit le cas. L'auteur se focalise sur son ambiance et sur les créatures, ce qui compte c'est le procédé qui mène à sa fin, en soit, les personnages sont là dans l'unique but de
lui permettre de raconter son histoire. On sent bien qu'il n'y aucune volonté à ce que l'on s'y attache. Je conçois que cela puisse plaire, mais pour ma part, j'ai besoin de m'attacher ou à minima de ressentir quelque chose envers les personnages pour être investie dans l'histoire. Ici, je suis restée parfaitement hermétique à leurs péripéties, je ne craignais pas pour leur vie, en fait, ça ne me faisait ni chaud ni froid. L'ambiance horrifique est alors retombée comme un soufflé puisque je n'étais pas impliquée dans leurs aventures. Quant aux créatures, elles ne m'ont pas vraiment effrayée, mais pour le coup c'est plutôt la faute à notre époque. Ce genre a beaucoup évolué, il est donc difficile de surprendre les lecteurs et lectrices qui ont l'habitude de lire ou visionner des films horrifiques. Cela dit, je n'ai aucun doute quant à l'aspect innovant que ça a pu avoir à l'époque.
Pour finir, comme je le disais au début de cette chronique, je pense qu'il ne s'agissait pas de du livre idéal pour découvrir
Lovecraft. En effet, de nombreuses références sont faites à des mythes et créatures issus de ses autres oeuvres et j'étais bien incapable de savourer les références qu'il y faisait. Ça ne contribuait qu'à amplifier cette sensation de « trop d'informations théoriques ». de toute évidence, même si je comprends ce qui a pu plaire, ça n'a pas été une lecture concluante pour moi. Cela n'empêche que je ne resterai pas sur un tel échec, je m'y réessaierai avec une autre de ses oeuvres, si vous avez des conseils à ce propos, je suis tout ouïe !