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3,2

sur 233 notes
La gaieté : quel drôle de titre pour un livre qui n'a rien de réjouissant !
Même si des passages drôles surgissent ça et là, et surtout quand on ne s'y attend pas, même si certaines phrases sont littéralement à mourir de rire, tant de souffrance transpire à travers ce texte, que, non, ce roman n'est pas gai du tout. Et son titre relève plus de l'autosuggestion que de la réalité
Je prends le train en marche, car Justine Levy a déjà commencé à raconter sa vie dans ses livres précédents.
Dans celui-ci, elle aborde le thème de la maternité et se pose la question que toute maman se pose certainement : "qu'est-ce qu'être une bonne mère ?" et son corollaire : "comment peut-on devenir une bonne mère quand on est soi-même la fille d'une mère défaillante ?"
En tant que maman, je me suis retrouvée dans son questionnement : quoi de plus naturel lorsque l'on exerce ce difficile (mais passionnant) métier de parent que de se demander s'il est bien de faire ceci, ou de ne pas faire cela ; on a envie de transmettre des choses positives reçues de nos parents, et en même temps de ne surtout pas reproduire ce que l'on a trouvé de négatif. Et la maternité a ce pouvoir terrible de faire resurgir notre propre enfance, et de nous faire analyser sous un jour plus lucide et quelquefois douloureux cette période de notre vie.
Justine Lévy écrit comme une petite fille. Ses longues phrases à multiples virgules m'ont fait penser à la façon de s'exprimer d'un enfant débordé par ses émotions et dont les paroles sont entrecoupées de sanglots. On a du mal à respirer, on sent un besoin fou de dire, de tout dire, mais en même temps, la peur de le faire.
Justine Lévy ne cherche pas à ce que le lecteur s'apitoie sur elle, et c'est ce qui m'a touchée. Son passé est lourd, très lourd ; elle essaie d'avancer malgré tout, malgré les difficultés, malgré les souvenirs qui ressortent souvent d'une façon imprévisible et qui peuvent être terriblement douloureux. Son livre déborde d'amour pour ses enfants, et une grande force transparaît derrière les angoisses et les peurs.
Justine Lévy pratique l'autodérision avec beaucoup d'honnêteté, d'humour et d'intelligence, et j'ai vraiment aimé cet ouvrage qui m'a donné envie de lire les précédents.
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J'ai retrouvé avec bonheur la plume de Justine Lévy, très touchante, très fluide, très imagée, très tout, en fait.

On la découvre quelques années plus tard, avec Pablo, alors qu'elle a deux enfants. Evidemment, elle décide d'être heureuse pour ne pas les contaminer comme elle l'est, par cette tristesse poisseuse en héritage d'une maman éternelle adulescente et en grande souffrance, en proie aux addictions, qui était souvent absente, et pourtant qui restait une maman. Une maman à laquelle Louise s'est attachée, et qui continue de la hanter lorsqu'à son tour, elle porte ce doux titre de mère.

J'ai beaucoup aimé la franchise de ses réflexions pour les éprouver moi-même: qu'est-ce que je ferai, quand mes enfants m'enverront valser, à l'adolescence, quand ils seront totalement indépendant et créeront leur vie, alors que la mienne ne tourne qu'autour d'eux?

Son papa reste son pilier, celui que Louise appelle à toute heure du jour et de la nuit, et qui aide, quoi qu'elle ait fait comme bêtise.

On découvre le défilé des belles-mères, méchantes, pernicieuses, jalouses.

Le livre est touchant, j'ai beaucoup aimé la fin et la touche d'espoir qu'il comporte également. Les réflexions sont justes, la façon d'écrire me séduit totalement. En fait, cette Louise pourrait être mon amie, j'en suis certaine...
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Attention, livre très énervant. Quatrième round des aventures domestiques et existentielles de la fille de BHL. Enceinte de sa première fille, Louise, narratrice sous Xanax et double de l'auteur, prend la décision de devenir gaie et de remiser ses nombreuses névroses au placard. Cendrillon, à présent maman poule, parviendra-t-elle un jour à oublier les méchantes marâtres et à vivre en paix avec le souvenir de sa génitrice mi-mannequin, mi-camée? En hachant menu ses angoisses, peut-on cuisiner de la littérature? Autant de questions dont on ne cherchera pas les réponses dans un cinquième tome des aventures de Justine.
Télémoustique, 25/02/2015
(Suis trop d'accord, rien d'autre à dire)
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L'autofiction, ce genre très typiquement franco français, qui a ses chefs de files- Christine Angot ou Camille Laurens- dont je reparle très bientôt , a vu arriver il y a maintenant dix ans une jeune génération parmi lesquelles Justine Levy était certainement la plus médiatique, vu son background- fille de BHL et ex de Raphael Enthoven, un philosophe très médiatisé qui l'a quitté pour Carla Bruni, des héros qui étaient donc le plus logiquement du monde les personnages principaux de Rien de grave son premier roman paru en 2005.

Malgré l'agacement que le personnage de petite fille riche qui se complait dans son malheur peut produire en moi, je dois reconnaitre que ce Rien de grave qu'on lit d'abord par voyeurisme était une vraie réussite, un roman sans concession qui nous plonge avec pertes et fracas dans les abimes d'une rupture.

Etant passé à coté des deux autres romans de Justine L, malgré son "mauvaise fille", dont on a beaucoup parlé et qui a été adapté au cinéma avec la formidable Izia Higelin dans le rôle de Louise le double littéraire de Justine, j'ai repris les aventures entre fiction et réalité de Justine/ Louise avec son dernier ouvrage en date, la Gaieté, grâce à la dernière sélection du livre de Poche de janvier 2016.

Comme dans les trois autres romans, l'auteur continue évidemment sur la voie de l'instrospection intime et le livre évoque sa lutte permanente contre la tristesse, la mélancolie qui l'assaille- douce ironie du titre- et sa peur , maintenant qu'elle est devenue mère, de la transmettre à ses enfants, vu que sa mère, qui est morte dans le troisième volet avait aussi un caractère dépressif.

L'auteur nous cache rien de son désarroi de mère "j sais juste qu'une maman malheureuse vous refile toujours un bout de son malheur, sans le faire exprès et sans le savoir.", une démarche plutôt rare et audacieuse en littérature française, car peu de romancières osent parler des doutes qui assaillent une jeune mère- à part Eliette Abecassis dans un heureux évènement qui allait encore plus loin- et on peut être touchée par la sincérité et la transparence de l'auteur qui ne cherche pas à s'épargner, avec une ironie somme tout salutaire.

Cependant, la gaieté peine à convaincre totalement, la faute à une construction de récit vraiment décousue qui nous perd entre passé et présent entre ses souvenirs d'enfance et des situations présentes pas toujours passionnantes à suivre, l'actuel et ses souvenirs....

On a en fait, assez souvent en lisant la Gaieté, du mal à comprendre où Justine Levy veut nous amener et on regretet que certains sujets interessants sur le papier ne soient finalement abordés que de manière superficielle.

Bref, une lecture qui m'aura moins emballé que Rien de grave mais qui m'aura quand même, sur certains passages donner envie de continuer à suivre l'univers de Justine Levy ou plutot celui de Louise, son double littéraire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je viens de la voir dans la Grande Librairie sur la 5 et voici que son dernier ouvrage se trouve dans le rayon nouveauté de ma bibliothèque de quartier.
Je m'en empare donc et comme c'est le premier livre d'elle que je lis et que je sais qu'elle en a déjà écrit trois, je le regrette mais je fonce et ne suis pas déçue. le livre est court, juste 215 pages et écrit avec une grosse police de caractère (ce qui épargne mes yeux car les poches, ce n'est pas drôle) et donc je le lis rapidement en deux jours. Et si je le lis si vite c'est qu'il m'a happée, qu'il m'intéresse de par son style si léger et amusant (voir la scène où Louise furieuse qu'une conasse fasse du gringue à son Pablo, lui rentre dedans d'une drôle de façon !) et aussi par ses histoires. Ses histoires avec ses belles-mères genre marâtres. Ses histoires avec sa mère, Alice, présente (comme elle se remémore avec émotion et tendresse cette mère qui était si névrosée et si camée) ou passée car elle lui manquera toujours. Ses histoires avec ses deux enfants, Angèle et Paul, qui lui redonnent le goût de vivre et d'être gaie. Un réel plaisir de lecture. Son père, Georges, représente pour elle la stabilité et comme il le lui répète, il sera toujours là pour elle, et cela, c'est rassurant. Maintenant j'ai envie de lire ses trois autres romans et j'espère bien les trouver en bibliothèque !
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Justine Lévy est de retour, sous un jour bien différent de celui de ces autres livres. Depuis la naissance de sa fille Angèle, elle a pris la grande décision de ne plus être triste, de ne pas transmettre cette mélancolie qui lui venait de sa mère. Sa mère, d'ailleurs, est morte depuis une dizaine d'années et ce roman-ci est remplie de souvenirs de cette femme malmenée par la vie.

Il y a plusieurs mois, je m'étais dit que j'achèterais bien ce livre. Et me voilà, un matin de la semaine passée, à la gare, train en retard et, comble de malheur, aucun livre dans mon sac à main. C'est comme ça que j'ai finalement investi dans La gaieté.
Lu en deux jours, ce livre m'a plu. J'aime la plume simple mais si expressive de Justine Lévy, ses longues phrases qui n'en finissent pas de nous emporter dans ses pensées. Cette femme et son histoire me touchent. C'est aussi simple que ça.

Challenge Petits plaisirs 2016
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L'auteure nous livre son quatrième livre, en fait son autobiographie à différentes étapes de sa vie.
Elle approche la quarantaine, a deux enfants, et elle a décidé d'afficher une gaieté afin de rendre ses enfants heureux.
Son idée est très généreuse et fait preuve de beaucoup d'amour.
Seulement, ça sonne un peu faux. La gaieté, ça ne se commande pas toujours.
Ce qui étonne dans ce livre, c'est la place qu'occupent les deux parents de Louise.
A quarante ans, sa mère disparue est toujours très présente, à la façon d'un fantôme et son père, bien vivant est très souvent cité, admiré, embelli ?
A cet âge, je suis convaincue qu'on doit avoir sa propre personnalité et entretenir avec ses parents des relations d'adulte à adulte.
L'esprit du livre me dérange donc pour l'immaturité de l'auteure mais je ne la juge pas.
Je trouve cela dommage pour elle.
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« Moi, j'explique à Angèle : on ne vient pas sur une terre vierge et pure et vierge, avec tout à apprendre et tout à faire. On n'est pas une page blanche… une chouette page blanche sans ratures sur trois générations. Mais non, on porte la mémoire de sa famille, on trimballe ses paquets de problèmes et de névroses… En naissant bien sûr, on a tout oublié mais tout est là, en nous. » Cette phrase résume pour moi la teneur de ce livre, suite de « Mauvaise fille », où l'auteur poursuit son récit introspectif.
Même si ce livre est centré sur la maternité et la relation de Louise (le double de fiction de Justine Lévy) avec ses enfants, Angèle et Paul, les mêmes thèmes, les mêmes blessures, les mêmes failles sont explorées et couchées sur le papier, comme pour les exorciser, toujours et encore.
Ici, Louise nous parle de sa vie de mère de famille, qui est devenu son « paradis », comme si elle avait été « opérée de sa vie d'avant », même si cette vie d'avant resurgit malgré tout, tellement les blessures de l'enfance sont prégnantes, causées par sa relation à sa propre mère, aujourd'hui décédée, mais aussi par sa relation avec celles (et surtout une) qu'elle appelle ses « belles-mères du moment ». On sent qu'elle n'a pas encore évacué tout de son enfance, de ses souffrances, et de cette relation à sa mère paumée, fatiguée et surtout camée.
Elle nous parle également de la peur, corollaire inévitable de la maternité, mais aussi et surtout de la gaieté qu'elle s'efforce de s'imposer à tout prix, comme un rempart à la tristesse et la fatigue qu'elle a héritées de sa mère et de son enfance et qu'elle n'a pas complètement vaincues. Elle veut arrêter « la contagion ». « Cette peine qu'elle m'a refilée et c'est pour ça que moi, j'ai décidé d'arrêter la contagion, pour eux, pour mes enfants, stop, cordon sanitaire, compression hémostatique, Betadine… J'ai sorti tout l'arsenal et j'ai bloqué la transmission. »
Louise donne à ses enfants une éducation où la gaieté est le mot d'ordre, pour qu'ils soient contents avant tout et pour cadenasser les portes de la tristesse. Car Louise reste pétrie de culpabilité, avec une « peur absurde d'être une mauvaise mère comme elle a été une mauvaise fille. » « Je suis aux commandes d'un navire qui ne doit pas être trop chargé pour ne pas prendre l'eau et arriver au bon port de la gaieté. »
C'est une véritable guerre, presque une croisade, qu'elle mène pour que ses enfants n'héritent pas de la tristesse et des chromosomes du chagrin venus du passé », elle parle d'un bouclier anti-tristesse. On sent pourtant que cette défense est bien fragile, qu'elle essaie de se persuader comme elle essaie de nous persuader. Il y a malgré tout parfois de l'humour et de la légèreté dans la narration de certains épisodes et certains souvenirs qu'elle évoque, ce qui nous permet de « souffler » un peu dans ce récit qu'on lit d'une traite.
Malgré son titre, j'ai trouvé ce livre empreint de beaucoup de tristesse mais profondément touchant et très beau. Il me semble beaucoup plus abouti que les précédents (notamment « Rien de grave »), d'une grande sincérité, très bien écrit et m'a touchée au coeur.

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La gaiété, le dernier roman de Justine Lévy est la suite logique de Mauvaise fille publiée il y a 5 ans.

Et comme Mauvaise Fille, j'ai cette sensation de mal être dérangeante en refermant la dernière page de ce court roman (20 chapitres pour un peu plus de 200 pages).

Comme pour Mauvaise Fille, je trouve que Justine Lévy mélange tout... Aborde un nombre considérable de sujets mais ne les traite que superficiellement. Quel dommage!
Il faut être en forme d'ailleurs pour ne pas se perdre tant elle se ballade entre le passé, l'actuel et ses souvenirs...

Ces longues, très longues phrases sont plus ennuyeuses qu'agréables. On ne sait jamais où elle veut en venir. Ces démonstrations se perdent dans le néant... alors qu'il y a beaucoup à dire.

Mais contrairement à Mauvaise fille, j'ai été plus sensible au style de l'auteur. C'est moins vulgaire, tout aussi triste ou incompréhensible par moment, mais aussi parfois très émouvant.
La fin du livre entre autre avec l'acceptation de la mort de sa mère, le fait de comprendre certaines choses, c'est superbement écrit. Cela donne d'autant plus de regrets! Si l'auteure est capable de cela, pourquoi ne l'utilise t elle pas sur l'ensemble du roman?

Sujets bien cernés mais vous pouvez beaucoup mieux faire jeune fille! Ce roman d'autofiction me laisse un gout d'inachevé... comme cette auteure que je ne sais pas si je la relirai.

3/5
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A l'origine est "La gaieté " de Justine Levy peut-être le plus simple à trouver...sauf que Louise qui vient de rencontrer Pablo ne croît pas ..au bonheur..n'y aspire même pas. Elle veut juste être gaie...Justine ...aussi et surtout, puisque ce livre touchant est l'histoire de sa vie, de sa famille, on va vite le comprendre. Elle nous transmet un "petit bout" du malheur que sa maman traîne au fond de sa poche comme un mouchoir sans savoir s'en débarrasser ! L'émotion est au bout de chaque mot de ce joli roman bien écrit. Une bonne fille cette "mauvaise fille".
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