Je ne peux qualifier ce livre que de « chef d'oeuvre ». Pour mon opinion, c'est un livre aussi important pour le XIXè siècle russe que Anna Karenine ou Les idiots. le talent de conteur de
Leskov est à son apogée quand il part à la rencontre de personnages d'église (et autres) du village de Stargorod. L'archiprêtre Tuberosov, son vicaire Benefactov et son diacre Achille sont les principaux protagonistes d'un récit qui, sans en avoir l'air et prétextant, comme souvent chez
Leskov, simplement rapporter des faits connus de longue date par récits au coin du feu, va nous transporter dans la russie profonde et traditionnelle du milieu du XIXème siècle.
« le doyen Sabel Tubérosov, prêtre éclairé, avide d'apostolat, mais condamné par la bassesse des temps à une inaction déprimante, et qui, pour échapper à l'enlisement, se réfugie dans le « martyre » ; le vicaire Zacharie Bénéfactov, ce « doux agneau » ; enfin, le diacre Achille Desnitsyne, ce cosaque manqué, exubérant, batailleur et fanfaron, au demeurant le meilleur coeur du monde. » (
Nicolas Brian-Chaninov)
C'est un roman, il fait 330 pages que l'on ne voit pas filer et qui, aux heures des repas familiaux (« on maaange ! ») vous amènera peut-être comme moi à vous réfugier aux WC pour ne pas être dérangé. Si
Leskov est surtout connu pour ses nouvelles et l'usage du skaz comme style d'écriture, il ne faut pas rater ce livre, typique du récit skaz, dont les caractères sont presque physiquement présents (on croit entendre leurs intonations de voix) et dont la narration est un régal.
Si vous n'avez jamais lu
Leskov, très bon choix pour découvrir, si vous avez lu en partie
Leskov, n'hésitez pas une seconde (il est dans la compilation de la pléiade avec Saltykov, facile à trouver en bibliothèques).
5* parcequ'il n'y a pas 6 !