Ce livre est très bien agencé. On voyage des derniers temps du paganisme jusqu'à ses formes contemporaines et/ou déviantes (satanismes dans ses variantes) en passant par les luttes d'influences entre pagan. et christian. Les références des groupes de metal dans tous les styles sont décryptées. On a le droit à une longue histoire du metal avec mention de groupes peu connus parfois (comme Barren Cross). On sait que le gars connaît ces musiques depuis des décennies.
Furieusement intelligent, si le livre égratigne au passage quelques groupes, il écrit une chose que je n'ai jamais lue ailleurs : l'écoute d'un titre de (certains groupes) de metal permet de sortir du temps ordinaire et banal pour entrer dans un temps fabuleux, sinon mythique, sacré. Et pour l'auteur, le metal ne serait pas stigmatisé en France, pays peu religieux contrairement à d'autres, à cause de son satanisme (ou très peu), mais surtout par le fait qu'il s'oppose le plus souvent à la société marchande, au libéralisme par le biais des thèmes qui renvoient à notre histoire européenne souvent (qui s'opposerait donc à cette idéologie dominante de haine de soi, de sa culture) et par la musique, virtuose parfois, qui réintroduit le Beau dans la musique actuelle (influences musique savante, etc.)
Le père Brune ou Gabrielle Amorth parmi d'autres interviennent dans le cours de la démo.
Il fait aussi une critique politique est très radicale sur le rap, et là il montre l'influence du freudo-marxisme et du libéralisme sur cette musique d'import.
A lire !
Commenter  J’apprécie         40
Le heavy metal et tous ses avatars auront été, à notre sens, les seuls genres ou sous-genres musicaux ayant permis de donner un sens à la postmodernité. [...] ces genres musicaux se seront servis de cette "modernité dissolue" pour la transcender. Seules ces musiques metal auront été en mesure d’utiliser les "instruments" de la postmodernité, au figuré comme au propre, pour renouer avec des préoccupations liées à des thèmes fondamentaux qui jadis faisaient sens pour l'être humain et réimposer des valeurs et des questionnements métaphysiques [...] Parfois, l’absence de paroles dans ces pièces de heavy metal –nous pensons, évidemment, aux compositions purement instrumentales- aura fait plus dans la critique de ce système matérialiste vide de sens et aliénant que n’importe quel titre de "metal chanté". En effet, on ne dira jamais assez combien la virtuosité et la musicalité de certains musiciens de heavy metal ont à voir avec la "musique savante", celle qui également permet à l’auditeur de sortir de ce temps historique linéaire, du temps profane pour renouer avec le "Grand Temps" du mythe [...] page 117
[...] Ces masses indistinctes hyper-modernes, somme d'individus dépolitisés et autistes formant une immense société sans classes, semblent désormais uniquement réagir aux borborygmes d'oligarques dont la plus haute expression du mépris qu'ils portent à ce troupeau de "facebookiens" spontanéistes est d'offrir à ces derniers des danses d'épileptiques, de les entraîner pour mieux les soumettre et les humilier dans des rites orgiastiques simulés au sein d'un "Harlem shake" planétaire.
page 123