Yoko Tsuno, tome 12 : La proie et l'ombre

Dans ce tome 12 intitulé "La Proie et l'Ombre" et paru en 1982, Roger Leloup s'éclate à dessiner les grands espaces et les vieux châteaux, comme les belles cylindrées et les jolies robes... Et tout cela sert à merveille l'ambiance dans laquelle baigne le récit, comme dans les meilleures séries britanniques ("Le Saint", "Amicalement Vôtre", "Chapeau melon et bottes de cuir", etc)
L'histoire ne brille pas par son originalité car sur biens des points les fantômes écossais de ce tome 12 remplacent les maléfices rhénans du tome 2 (mais comme vous le savez déjà, originalité n'est pas forcément synonyme de qualité). On retrouve donc une héritière victime d'un sombre complot, ourdi par un ploutocrate plein aux as prêt à tout et au reste pour devenir encore plus riche (un jour peut-être que l'argent sera déclaré drogue dure, et l'humanité pourra enfin réaliser sa destinée). Sauf que Yoko met son grain de sel et mène l'enquête : d'investigations en révélations, et de révélations en explications on glisse peu à peu fantastique au scientifique... Jusqu'à l'accomplissement de la justice, humaine et/ou divine, avec le happy end qui va bien ! ^^
J'aurai aimé que les motivations du vilain of the week aient été autres que purement pécuniaires, cela aurait enrichi le récit de meilleur manière que de compliquer sans doute inutilement les choses avec une histoire de double et d'usurpation d'identité (qui aussi pu être mieux exploitée) et les détournements maladroits d'Emily Brontë (remember "Les Hauts de Hurlevent").

Yoko Tsuno est l'une des rares héroïnes de la bande dessinée à son époque. Elle poursuit ses aventures avec ses amis Vic Vidéo et Pol Pitron.

Le décor est somptueux : c'est l'automne, Yoko Tsuno s'est égaré sur le chemin en compagnie de Pol (le comique de la bande, distrait comme à l'ordinaire!).
L'histoire commence par la rencontre avec une jeune fille désorientée sur une route d'Ecosse. Cette dernière se nomme Cécilia. Elle est en proie à des crises nerveuses, mais elle vit dans un bel écrin elle vit dans un bel écrin : un superbe château écossais … mais elle est poursuivie par des chiens et deux hommes. L'un d'eux porte un fusil... Puis Cécile parle de l'apparition de sa mère : elle a l'intention de partir avec elle …
Sir William les rejoint - mais le « père » de Cécile, n'est en fait que son beau-père -. Voilà, le récit est lancé sur fond de fantômes et de châteaux pour une belle balade en Ecosse.

Yoko et Pol sont invités à « Loch Castle ». – Vic ne tarde pas à les rejoindre à la demande de Yoko.
Yoko et Pol font connaissance avec un écossais, l' « écrivain », qui tient « l'auberge du pendu » (une ombre qui rend la lumière absorbée une fois dans l'obscurité, agissant comme une matière phosphorescente).

L'écossais: « Qu'un fou s'amuse à faire apparaître des fantômes dans la région... Divers témoignages en font foi. »
Yoko : « Encore un fou ?!.. »
L'écossais: « Oui, c'est, avec les fantômes, une spécialité locale ». Celui-ci leur raconte l'histoire de Cécilia: « La mère de Cécilia, alors l'une des plus jolies filles de la région, avait deux prétendants... Elle choisit sir Brian pour sa sagesse et repoussa l'autre pour ses pratiques occultes... le jour du mariage, cet apprenti sorcier fit scandale en mlançant une sordide prophétie : le couple mourrait de mort violente et leur fille n'atteindrait pas sa majorité ! … »
Yoko : «Et cela s'est réalisé ? »
L'écossais: « Oui !.. peu après la naissance de cécilia, sir Brian, se tuait dans un accident inexplicable... Son frère, sir William revenait en hâte de l'étranger assister sa belle-soeur, qu'il épousait un an plus tard ! … C'était trop tard, inconsolable, lady Mary avait perdu la raison et un soir d'orage, trouvait la mort à dos d'un pur-sang trop nerveux ! »
Pol : «Hé ! Ben, dites !!... »
L'écossais : « Cécilia avait cinq ans. Elle vient d'en avoir vingt et, comme sa mère, sombre dans la folie... La prédiction s'est accomplie ! »
Yoko : « En partie !.. Cécilia vit toujours ! »

Yoko et Pol rencontrent ensuite une Cécilia différente, froide, au dîner, qui a lieu avec un docteur qui évoque les changements de personnalité de Cécilia.
Dans la nuit, elle est attirée par une silhouette dans une robe noire, silhouette qui disparaît en laissant d'une robe par terre : une astucieuse mise en scène...
Dans une chambre, elle retrouve Cécilia qui peint sur un chevalet. Cécilia lui parle de sa mère qui lui est apparue , irréelle, à côté d'un tableau, puis sur les remparts du château... sur le chemin de ronde.

Avec l'aide de ses amis, Yoko découvre le complot qui s'est ourdi autour de Cécilia.
Parviendra-t-elle à sauver Cécilia ? A la faire échapper à ses ennemis ?
Enfin, Cécilia retrouvera-t-elle la raison ?

Encore une fois, l'histoire est enlevée, le rythme soutenu. le décor est magnifique. Je me souviens d'avoir vu la maquette du château dans le Spirou de l'époque... A de nombreuses reprises lors du récit, le château est dessiné sous différents angles de vue: il est vraiment superbe entouré d'un décor automnal - et énigmatique: il est même questions de coulirs dérobés et de mystérieux passages secrets.
De plus, Yoko est superbe dans ses tenues féminines.
Une bande dessinée qui me trottait dans la tête depuis quelque temps... J'avais envie de la relire à nouveau et de la résumer

Le titre fait allusion à l'expression : « lâcher la proie pour l'ombre ».
Ici, la proie désigne Cécilia, qui risque de perdre sa situation pour une ombre... le fantôme de sa mère. C'est une orpheline qui cherche à trouver un amour maternel inexistant en fait... Car ce fantôme n'est qu'un hologramme...
: Une prouesse technologique pour une machination diabolique... imaginée par le beau-père de Cécilia, accompagné d'un médecin véreux. Sir William a trouvé un sosie de Cécilia, Margaret: Il lui a demandé de remplacer sa fille par moments et notamment de l'aider à effectuer des prises de vue pour mieux fomenter son complot...
Sir William veut en effet mettre la main sur la fortune de sa belle-fille et Mac Nab est le coupable idéal...
Quant à Margaret, si elle est une ombre dans le tableau, elle risque aussi sa vie dans l'affaire ...
Dans l'expression : « lâcher la proie pour l'ombre », il s'agit de bien réfléchir à nos choix avec de prendre des décisions essentielles. Mais, suite à un fauxx détournement d'argent, Margaret a été obligée de participer : "Elle servira à fabriquer l'ombre dont [Cécilia sera] la proie".

Il n'est reste pas moins une belle histoire dans un magnifique château d'Ecosse, avec vue sur le lac... Une histoire d'ombres et de fantômes, de passages secrets et mystères , comme il se doit en Ecosse !

Dans ce douzième tome intitulé La proie et l'ombre, Yoko est en voyage en Ecosse, et rencontre lors d'un accident de voiture une jeune femme au comportement étrange, Cécilia.
Forcée de faire étape à Loch Castle, elle va se trouver aux prises avec d'étranges phénomènes et un complot familial au pays des châteaux hantés et des superstitions ancestrales.

Cet album est de bonne facture, mais manque un peu d'originalité car il ressemble beaucoup au tome 2 qui se déroulait sur les bords du Rhin. Il y est aussi question d'une riche héritière victime d'une machination visant à la rendre folle et utilisant des moyens scientifiques (ici un hologramme).
Néanmoins, c'est avec plaisir que nous voyons entrer le personnage de Cécilia dans l'univers de Yoko.
Par ailleurs, il y a beaucoup de clins d'oeil dans cet album sur les tenues vestimentaires de Yoko, qu'on n'était pas habitués à voir en robes ou en chemises de nuit à volants !

Un de mes tome préféré de Yoko.
Tous les ingrédients sont là : le trio Vic-pol et Yoko, un chateau hanté par un fantôme, une jeune femme femme douce et fragile et une terrible machination!
Yoko et ses amis vont tout mettre en oeuvre pour prouver que la belle Cécilia n'est pas folle... mais la tâche ne sera pas aisée!
j'ai trouvé que les idées exploitées dans ce volume étaient originales et bien développées, c'est pourquoi, pour un peu, on y croirait!!

C'est cette fois-ci en Écosse que nous retrouvons Yoko et Pol, pays bien connu pour ses « One way road » et ses manoirs hantés.
Pas d'exception à la tradition, puisque nos deux héros vont faire la connaissance de plusieurs personnages très superstitieux et de la belle Cécilia au caractère bipolaire pour le moins étrange.
Fidèle à elle-même, Yoko va une fois de plus se retrouver embringuer dans une affaire des plus sordides, avec manipulations psychologiques et rancoeurs ancestrales en sus.
Lorsqu'il quitte le domaine de la science-fiction, Roger Leloup nous propose des albums forts et mythiques. Ici, comme pour « La Frontière de la vie », l'auteur se recentre sur des thèmes psychologiques et humains très intenses et livre une fois encore une histoire incontournable.
Évoluant dans un cadre plus classique, ce 12ème opus se rapproche plus de la BD belge traditionnelle, où les dialogues priment sur le décor, cependant soigné et minutieux.
Yoko est toujours aussi casse-cou et entière, mais son rôle consiste ici plus à démêler les fils d'une énigme qu'à foncer tête baissée dans les péripéties... quoique l'un n'empêche pas l'autre.
Une enquête écossaise donc, plus proche du roman policier que de l'aventure extra-solaire.
Cet intermède plus calme est des plus agréable, en attendant le retour de Yoko dans les étoiles.