Voici une proposition en Kamishibaï, - c'est à dire les pages de l'album détachées et glissées dans un petit théâtre de bois-.
le principe :
Les raconteurs d'histoires qui se tenaient jusqu'alors aux côtés des petits écouteurs, se placeront désormais devant eux, faisant défiler les images les unes après les autres en les retirant du théâtre, tout en lisant le texte qui se cache au dos.
L'éditeur Callicéphale est un bon fournisseur pour ceux et celles qui voudront animer les lectures autrement.
Un chouette titre pour tester la technique : "
Cochon, rentre à la maison !".
Cela dira quelque chose aux raconteurs d'histoires. Rien d'anormal puisque qu'il s'agira s'une nouvelle version du célèbre conte déja bien apprécié chez l'éditeur Didier Jeunesse avec "Le petit cochon têtu" de
Jean-Louis le Cravel et
Martine Bourre.
L'auteur
Yannick Lefrançois proposera sa version.
Ça ne sera pas la petite vieille qui aura peine à faire rentrer son cochon gourmand de la promenade mais la fermière Frida.
Rappelez-vous, le cochon est au pied d'un chêne dont le sol est garni de glands. Son ventre n'est pas près de crier grâce et d'abdiquer. Pourtant, il faudra bien rentrer et Frida est bien prête à montrer à son coquin de cochon qui est le maître.
Pour cela, et c'est toute l'ironie de la situation, elle devra trouver quelqu'un plus capable qu'elle pour l'aider.
S'en suivra une chaine de personnages qui seront dérangés dans leur quotidien, sollicités et qui malheureusement devront punir le personnage avant eux, parce qu'ils auront refusé de corriger ou céder à la requête de Frida.
Nous serons dans une histoire Randonnée, une situation à répétition profitant d'une petite ritournelle reprenant le tourment de Frida, avec une plainte différente ajoutée à chaque refus.
L'humour de
Yannick Lefrançois se montrera plus moderne dans ses petits jeux de mots, par exemple la réponse du chien qui ne veut pas courir après le cochon parce qu'il a trop chaud et qu'un bon
chien chaud est préférable avec de la moutarde (référence au délicieux sandwich Hot Dog).
Les bouilles des personnages sont drôlissimes et expressives, ceci devrait faire réagir les spectateurs attentifs au théâtre de Kamishibaï.
La scène se limitera au contexte de la ferme, de la maison au puits, c'est un détail plutôt sympathique pour les petits spectateurs qui apprendront à se resituer dans ce milieu de la vie quotidienne.
Le comique de l'histoire est que finalement le personnage de Frida obtiendra ce qu'elle demande en battant des cils devant son ami le gendarme et chaque personnage nous offrira un parcours inverse, punissant finalement pour ne pas être puni, du gendarme à la vache, de la vache au bâton, du chien au cochon.
La fin sera un poil de cochon différent de celle qu'on connait et elle nous offrira une raison à l'obstination du cochon gourmand, ce n'est pas qu'une histoire de glands.
Et tout le monde sera d'accords au final.
Un rendez-vous pétillant à tester, avec théâtre où sans.