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EAN : 9782749927398
205 pages
Michel Lafon (25/02/2016)
3.38/5   16 notes
Résumé :
" Grand domaine dans le Var cherche gardiens. " C'est cette petite annonce qui a changé la vie de Lydia et de son mari. Recrutée en tant que gardienne et gouvernante pour s'occuper d'une superbe bastide du sud de la France et servir ses propriétaires fortunés, Lydia passera ensuite quinze ans de sa vie au service des riches. Banquiers, châtelains, grands noms de la mode : des patrons différents mais tous semblables quant à l'exigence. Horaires à rallonge, port de l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le hasard a fait que Lydia est devenue gouvernante chez M. et Mme Neige. Outre le comportement tyrannique et aléatoire de Madame, l'expérience se passe plutôt bien, et une fois que la maison est vendue, Lydia et son mari (jardinier dans le même domaine) vont tenter de la renouveler. C'est ainsi qu'ils tombent sur un enchainement de patrons pires les uns que les autres. De la harpie qui passe son temps à hurler après ses domestiques à l'indifférente qui ne leur adresse jamais la parole et ne croise jamais leur regard, en passant par le couple qui veut faire des économies sur leur dos, Lydia et Joseph ont peut-être vu le pire de l'espèce humaine… Qui est, paradoxalement, le gratin de la société.

Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, le pire ce n'est pas le patron. C'est la dépendance des domestiques. La plupart sont logés sur place. « Une aubaine ! » pourrait-on s'exclamer, puisque le cadre est féérique. « Un traquenard », réalisera-t-on une fois qu'on aura compris que démissionner signifie aussi devenir SDF. Une bonne partie des collègues du couple Lecher étaient étrangers – on se demande pourquoi. Tout ce petit monde est exploité autant que possible. Droits du travail ? Connais pas. Signer des contrats avant l'embauche ? Pour quoi faire ? Comment ça, les gens normaux travaillent 35h par semaine ?
Les heures sup' ne sont pas payées, ceux qui ne connaissent pas les lois du pays ne sont pas déclarés, sont rabaissés à longueur de journée, et les horaires sont minables. Avoir une vie de famille est exclu. Pour exemple, un des collègues de Lydia est arrivé en France il y a quelques années avec sa femme et sa fille. Pour leur permettre d'avoir un petit cagibi où dormir, il bosse plus de 70 heures par semaine sans congés et ne les voit presque jamais. Pourtant, « c'est pire là d'où je viens. »
Est-ce que c'est normal, de traiter un être humain de cette manière ?
Il semblerait que oui, puisque les syndicats « oublient » de passer dans ces villas pour surveiller les conditions de vie des salariés. Quelques pattes auraient-elles été graissées ?

Devant la masse d'exigences inhumaines de ces nom si connus de la mode et du showbiz, on ne peut que s'interroger : est-ce que l'argent rend fou ? Est-ce que le pouvoir rend les gens malsains ? Profite-t-on mieux de la vie et des relations humaines en étant pauvres ? L'argent est-il une malédiction ?

Lydia en a terminé avec ce travail. On peut dire que c'est en partie grâce à sa famille (Joseph et elle se soutenaient mutuellement pour le bien de leur fille), mais aussi grâce à sa force de caractère. Au cours de sa carrière, elle a constaté que de nombreux domestiques sont totalement dépendants de leurs maîtres – matériellement et psychologiquement. Beaucoup de femmes sont tellement admiratives de Madame qu'elles semblent ne plus entendre les insultes ou sentir les coups. Madame est une déesse, et chacune se bouscule pour avoir Ses grâces. On ne conteste pas Ses ordres, même les plus ridicules. On s'empresse d'obéir, même en plein milieu de la nuit. Et on ne pense même pas à se plaindre, non, non, non ! On a énormément de chance de la servir quand tant de femmes ne la rencontreront jamais.
Lydia n'est pas comme ça. Elle est plutôt du genre à élever la voix quand quelque chose ne va pas, proposer des solutions pour travailler plus efficacement, et démissionner quand la situation devient par trop intenable. En bref : elle n'était pas faite pour ce métier.

Cette expérience malheureuse lui aura au moins permis de voir l'envers du décor des villas et d'avoir l'audace d'en parler. On ressort de ce livre avec l'envie de l'envoyer par la Poste aux syndicats du travail. Au pays des Droits de l'Homme, on ne peut pas laisser les choses se passer ainsi.
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Voici un livre "témoignage" fort intéressant grâce auquel on s'immisce dans le quotidien des plus riches.

C'est ahurissant de lire jusqu'où la méchanceté de ces personnes peut aller et ce juste sous prétexte qu'elels paient quelqu'un pour effectuer un travail. En un mot : l'argent déshumanise!

Toutefois, à cause des trop nombreuses répétitions, j'ai trouvé ce récit un peu fastidieux à lire. de plus, on sent une certaine rancoeur de l'auteur, qui gêne un peu, mais, on le serait à moins!

Tout l'intérêt de ce livre, porte à mes yeux sur l'analyse que Lydia Lecher a fait en fin de témoignage.
Elle met en opposition le cadre enchanteur des lieux dans lesquels elle a travaillé avec son mari et les conditions de travail presque cauchemardesques qu'ils ont dû subir suite aux nombreuses lubies de leurs employeurs richissimes et pourtant si près de leurs sous!

Enfin elle tente de comprendre le "pourquoi" de la docilité de ces personnels de propriétés. D'après elle, les employés sont comme médusés, fascinés par ce monde qui les éblouis malgré ses noirceurs les plus terribles, ce qui les mène à une docilité qui leur fait tout accepter de ces patrons qui les écrasent par leur comptes en banques.

A lire par curiosité.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Quand Monsieur arrive, tu te mets de côté pour ne pas le gêner et tu baisses les yeux."
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