Un roman graphique voire une biographie graphique : celle d'un type légèrement barré, bondissant, capable de mener plusieurs projets à la fois, musicien compositeur de musique de film. Il s'agit de
Michel Magne. Je connaissais le compositeur et bien sûr les musiques mais j'ai découvert l'homme, son histoire, sa rencontre avec
Marie Claude, une jolie jeunette qu'il va embaucher pour s'occuper de ses enfants, avant d'avoir une histoire d'amour avec elle et l'épouser. de ce portrait de
Michel Magne, on voit toute la fantaisie, le côté "poil à gratter", la connaissance qu'il a des conditions pour composer. Il est fastueux, exubérant (son amitié fantasque et son épopée aux USA avec la jeune
Sagan, donne une idée de ce côté "je pars dans tous les sens"/"quel talent") mais il possède aussi une face sombre, face sombre qui l'entraîne dans de profondes dépressions. Il va imaginer et mettre en place dans son château d'Hérouville (village que je connais bien), de somptueux studios d'enregistrement. Magne va tout imaginer, conceptualiser, il sera le "moteur", l'aimant de ces studios amenant à lui un nombre incroyable d'artistes d'outre manche et d'outre Atlantique. Il va aussi se noyer dans le financier, ne peut comprendre la notion de gestion. L'histoire finit mal tant pour Magne que pour
Marie-Claude, qu'il a agressé plusieurs fois.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui débute par un incendie. Il alterne les dessins, mais aussi les photos, les témoignages de l'enfance, l'adolescence, les collaborations artistiques de Magne. Les dessins sont tout en rondeur et colorés pour l'époque "heureuse", plus aiguisés et sombres pour ce qu'on peut appeler "la chute".
Il me semble que c'est un ouvrage aussi complet que possible dans ce type de format, aussi honnête que possible. le château d'Hérouville, studio d'enregistrement de
Michel Magne, mais sans lui, renaît doucement comme une belle au bois dormant, mais sans l'enchantement qu'impulsait le compositeur et dont certains abusaient.