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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Disparus en montagne

Agnès Laurent raconte comment en famille vole en éclats. Après la disparition de leurs parents qui ne sont jamais revenus d'une course en montagne, Marie-Pierre, Luc, Paule et Jean vont devoir vivre avec cette absence. Ils ne s'en remettront jamais.

Quand commence cette histoire, à la mi-août 1970, toute la famille Cotraz était réunie. Autour de Claude et Marie, leur quatre enfants Marie-Pierre, Luc, Paule et Jean profitent de leurs derniers jours de vacances dans leur chalet. Les plus âgés sortent de l'enfance et font des rêves d'avenir. Peut-être que Luc marchera dans les pas de son père, guide de montagne. À moins que Jean ne décide d'endosser de reprendre le flambeau? Quant aux plus jeunes, ils découvrent le monde avec gourmandise.
Et n'ont aucune raison de s'inquiéter quand leurs parents décident de partir en montagne jusque vers le glacier qui domine le village. C'est leur oncle qui va montrer les premiers signes d'inquiétude en apprenant qu'un orage se prépare. Un peu plus tard, il proposera aux enfants de les accueillir chez lui en attendant le retour de leurs parents. Qui ne reviennent pas.
Alors que les recherches pour les retrouver sont lancées, l'attente devient de plus en plus éprouvante. Les jours passent sans aucune nouvelle du couple. Les mois passent et de difficiles décisions sont prises. Marie-Pierre et Luc vont en pension à la ville dans deux établissements séparés, Paule et Jean restent chez leur oncle et tante. La belle fratrie vole en éclats, laissant le benjamin inconsolé. "Il n'y a plus de maman, plus de père, ni même de Luc et de Marie-Pierre. On les a envoyés loin. Quand ils reviennent de leur école, ils ne ressemblent plus à son frère et à sa soeur. (...) Lorsqu'elle est là, Paule le prend dans ses bras, le cajole le temps qu'il se calme, il sent bien que les bras ne sont pas aussi grands que ceux dans lesquels il a passé ses premières années".
Pendant des années Luc courra la montagne à la recherche du moindre indice, sans renoncer mais sans rien trouver. À Christine, sa nouvelle compagne, il promet même de renoncer à ses escapades sans pourtant s'y résigner vraiment.
C'est en 1986, quand le couple donne naissance à leur fils Philippe, que les choses vont commencer à se dégrader. Une spirale infernale s'enclenche alors. Et ce n'est pas la naissance de leur fille Catherine qui parviendra à l'enrayer.
En choisissant de retracer les suites de ce drame sur olusieurs décennies et sur trois générations, Agnès Laurent parvient à parfaitement rendre compte du traumatisme subi. Elle montre combien, même derrière les silences, le poids de cette absence est lourd à porter. Ce deuil impossible allant même jusqu'à provoquer de nouveaux drames.
Comme dans Rendors-toi, tout va bien, son premier roman paru en 2021, c'est en multipliant les points de vue qu'elle enrichit sa trame romanesque. Car s'il reste entendu que chacun ne réagit pas de la même manière face à l'adversité, personne ne peut affirmer qu'il sort indemne d'une telle catastrophe.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu'ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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1970. le temps d'une journée d'excursion en haute montagne, les Cotraz laissent leurs quatre jeunes enfants s'occuper de leur petite ferme. Malheureusement, surpris par un orage, les randonneurs disparaissent, confrontant les petits à une nuit d'angoisse. Pris en charge par l'oncle et la tante voisins de leur ferme, ils sont rapidement séparés. Les deux aînés, Marie-Pierre et Luc sont envoyés en pension tandis que Paule et Jean restent au village. Leurs angoisses et leur peine profonde restent le ciment de la famille, mais chacun des enfants connaîtra un destin propre que l'auteur nous dévoile par bribes, par petits sauts temporels, avec en toile de fond, la lancinante question des corps jamais retrouvés.
Agnès Laurent nous offre un roman émouvant doublé d'une passionnante saga qui, sur cinquante ans, dévoile la complexité des relations familiales rythmées par les joies et les peines, par les trahisons et les fautes, par les renoncements et les exclusions, par les secrets et les non-dits.
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Ce livre nous parle d'une famille, on fait leurs connaissances au fil des pages
Jusqu'au jour où les parents décident de partir faire une balade
Ils laissent les 4 enfants avec leurs oncle qui lui angoisse déjà à l'annonce d'un très gros orage

Et ensuite leurs vies à tous s'enchaîne .. la disparition d'être précieux est tellement difficile
Il faut réussir à s'en sortir et gravir les étapes bonnes ou mauvaises sans le soutient de ces personnes

La vie des enfants sera semé d'embûche, comme ci la poisse les suivaient alors qu'ils n'ont rien demandé

C'est un très bon roman :)
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Une belle journée ensoleillée s'annonce. Les parents décident de partir randonner en montagne. le père a l'habitude, il connaît le massif sur le bout des doigts. Marie-Pierre est grande et raisonnable. du haut de ses onze ans, elle saura s'occuper de sa soeur et de ses deux frères. On peut avoir confiance en elle, elle a l'habitude de donner le biberon au petit dernier et d'aider aux tâches ménagères. Les quatre enfants sont ravis : ils vont pouvoir faire des glissades dans les champs, se déguiser avec les vêtements de maman, se goinfrer de fromage et de jambon. Ils feront ce qu'ils veulent, toute une journée sans les parents. Mais au cours de l'après-midi, le temps tourne brusquement à l'orage. Les parents ne reviennent pas. Ni le soir, ni le lendemain matin, ni le surlendemain. Les recherches ne donnent rien.

Comment se remettre d'un pareil traumatisme ? Surtout qu'on envoie bientôt les deux aînés étudier dans la vallée, dans des écoles séparées. Ils ne reviendront au village que pour les vacances. Quatre enfants, ça fait trop de bouches à nourrir pour Tante Andrée et Oncle Antoine. Nouvelle déchirure pour la fratrie, aussi violente que la disparition des parents. Il faut dire qu'on les élève durement, les petits montagnards, dans les années 1970. On ne s'encombre pas vraiment de psychologie humaine quand on a déjà bien du mal à joindre les deux bouts en travaillant dur.

De ruptures en difficultés, Agnès Laurent nous invite à suivre l'évolution de cette famille durant une cinquantaine d'années, à travers le prisme des enfants, des adultes qu'ils deviennent bientôt, puis des petits-enfants, qui grandissent à leur tour avec une absence omniprésente à surmonter. Tous doivent vivre avec cette histoire, elle laisse des séquelles en chacun d'eux : colère, rancoeurs, jalousies et non-dits s'accumulent, engendrant repli sur soi et solitude.

Comment vivre sans savoir, avec ces questions lancinantes laissées sans réponses : les parents ont-ils fait une chute mortelle ? Et si ce n'était pas un accident ?

L'aînée, que l'on a arrachée à sa fratrie après le drame, ne parvient pas à stabiliser son existence et enchaîne les ruptures à l'âge adulte. le cadet noie l'absence de réponses et l'oubli impossible dans l'alcool. le benjamin parcourt la montagne en tous sens, à la recherche d'une trace. On ne sait jamais, avec le réchauffement climatique et la fonte des glaciers, peut-être que la montagne finira par révéler des secrets enfouis ? Seule à être restée vivre au village, Paule s'efforce de maintenir le lien entre les uns et les autres. Toujours à essayer de recoller les morceaux : "Luc, c'est votre père, il faut l'aimer quand même". Devenue mère de six enfants, elle a reconstitué une famille nombreuse à l'image de celle qu'elle a perdue petite.

La liste des symptômes du deuil impossible s'allonge, méticuleuse, clinique, et s'inscrit dans la durée. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, Agnès Laurent décortique l'âme humaine au scalpel, avec une précision chirurgicale. Impossible de renoncer à l'espoir, qu'un détail suffit à raviver. Impossible non plus de passer à autre chose. La montagne est toujours là, à la fois familière et menaçante. La contempler, c'est se demander où ils sont. Même cinquante ans après.

On s'attache à ces quatre personnages en souffrance. A chacun d'eux. A leurs conjoints, à leurs enfants. Une fois le livre achevé, naît l'envie de relire les cinquante premières pages, pour profiter encore un peu de la compagnie de Marie-Pierre, Luc, Paule et Jean. de leur insouciance et de leur dernière journée d'enfance.
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Un beau jour...(ou peut-être une nuit...)

Ne vous fiez pas à la formule qui pourrait laisser à penser au conte de fées. Car ici, c'est tout sauf une belle histoire.
Un beau jour d'été, les parents de Marie-Pierre, Paule, Luc et Jean décident de partir en randonnée en montagne. Les enfants restent seuls à la maison, mais après tout ce n'est que pour quelques heures... C'était sans compter sur l'orage qui éclate, faisant naître l'inquiétude, l'attente et la peur.

Les jours passent, embarquant peu à peu l'espoir de voir revenir leurs parents vivants. le destin de ces 4 enfants change complètement du jour au lendemain, rythmé par l'attente et l'espoir. La montagne est cruelle, sans concession, elle prend sans prévenir et sans autorisation. Qu'il est difficile de faire son deuil sans savoir et sans voir le corps de ceux qu'on aime.

Souffrant de ce drame, la fratrie va en subir les conséquences. Une obsession va peu à peu les habiter et prendre toute la place.

C'est un beau roman sur l'acceptation, la résilience, le deuil...face à l'inacceptable. Agnès Laurent dresse un roman choral où la voix de chacun a sa place et où les émotions de chacun nous embarquent.
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.
J'ai lu et aimé :
UN BEAU JOUR de @agneslaurentauteure
@editionsrecamier 330 pages .

C'est l'histoire d'une famille dans les Alpes dans les années 70 . Un beau jour d'été , les parents partent faire une excursion en montagne laissant leurs quatre enfants seuls au chalet… Marie Pierre, Luc, Paule et Jean, le temps change, le ciel est tout noir, les portes claquent, le chien aboie, l'orage est là, terrible, les éclairs sont tout près. L'inquiétude gagne la fratrie, ils connaissent si bien la montagne .

[ Dauphiné Libéré du 28 Août 1970 : Toujours aucune nouvelle du couple disparu dans le Massif du Mont Blanc le 16 Août dernier . Les gendarmes travaillent sur plusieurs hypothèses : accident, suicide, disparition volontaire… les quatre enfants du couple ont été confiés à des membres de la famille …]

Que S'est il passé ?…

Les heures passent, puis les jours, les semaines. Les enfants grandissent, souffrent. « Ils ne sont pas morts, ils ont disparu.. » . Ils grandissent, traversent les années .

Doivent ils renoncer à l'espoir de voir leurs parents revenir ?…

Les chagrins à enfouir . Chercher . Espérer . Les images qui s'estompent comme la mémoire . Explorer . Hurler sa colère . La solitude à rompre, à dompter. En désespoir . le poids de l'absence, si douloureux . L'image des parents, si présente . La vie à poursuivre, si difficilement .

La montagne livrera t-elle son secret ?…

Comme une vie en suspens . Les moments de vie des uns et des autres . Et l'impossibilité de faire son deuil , de construire sa vie , face au vide laissé . Comme un trou dans leurs Vies … Un roman sur cinquante ans, les destins de Luc, Marie Pierre, Paule et Jean, le récit passe de l'un à l'autre . Malgré quelques longueurs parfois j'ai passé un bon moment dans ces montagnes .

Vous l'avez lu ? Envie de le lire ….
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Un beau jour tout bascule : des parents partis en montagne ne reviennent pas. Ils laissent quatre enfants qui seront séparés. Que s'est-il passé ? Nous ne découvrirons la vérité que dans les dernières pages de ce roman choral. L'auteure à travers le destin des survivants nous montre comment chacun survit à un tel drame. Quelle est la stratégie personnelle : fuite, alcoolisme, besoin de reconstituer un cocon perdu ? Personne ne sort indemne d'une telle tragédie et le poids du traumatisme est encore présent pour les petits enfants qui ressentent encore les non-dits, les reproches et le chagrin de leurs parents. Une fine analyse psychologique des liens familiaux. GB
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