Celle que vous croyez

Le style oral est très amusant au début surtout que le personnage est en verve, mais sur près de cent pages, c'est tout de même long ; après on repasse à autre chose et puis encore autre chose... j'ai abandonné, l'artifice de la construction est trop voyant, il aurait fallu tout mélanger en une même histoire plutôt que de scinder les voix narratives, enfin bref, c'est comme c'est, mais je n'y ai du coup pas cru assez pour m'intéresser à ce personnage qui paraît tout de même déjà assez faux.

Je n'ai pas du tout aimé. Ce roman, féministe, est dédié à la mémoire de Nelly Arcan ; j'apprécie les ouvrages de Nelly Arcan, je suis féministe mais pour le coup, ça a fait flop. J'ai eu l'impression de lire les déboires d'une adolescente face aux rencontres virtuelles (et tout ce qu'elles peuvent transporter de mensonges, de désillusions et de fantasmes). le côté rêve de midinette qui découvre la vraie vie, se casse les dents, alors que l'héroïne a la cinquantaine, ça ne m'a pas plu. L'histoire est, de plus, racontée de 3 versions différentes, ça m'a rendue confuse.

Petit roman de 174 pages composé comme un dossier de juge d'instruction à partir de documents recueillis à des fins que l'on devine démonstratives. du reste, lors de l'épilogue, il sera question d'un « JAF » à savoir d'un juge des affaires familiales. Cette construction est originale mais pas nouvelle. Elle est employée dans certains romans judiciaires. le livre comporte un prologue puis 2 parties. La première partie est intitulée « va mourir » et contient 2 chapitres : le premier relate l'entretien De Claire avec le Dr Marc B, le deuxième une audition de ce même Dr Marc B. La seconde partie s'intitule « une histoire personnelle » et contient un seul chapitre : brouillon de lettre à Louis O. le roman se termine par un épilogue de 8 pages.
Le prologue commence par une pseudo-retranscription d'un enregistrement audio d'une déposition faite à la gendarmerie. le tout est rédigé sans ponctuation. On devine que l'auteur de cette déposition surréaliste est une femme qui exprime sa révolte de voir les femmes âgées mises au rebut.
Le premier paragraphe de la première partie est écrit à la première personne du singulier. C'est Claire qui parle à un médecin. le deuxième paragraphe se présente comme la retranscription de l'audition de ce même médecin. Il est question de Claire Millecam, d'un atelier d'écriture et d'extrait de son roman.
La deuxième partie est entièrement consacrée à la retranscription d'une lettre manuscrite adressée à un certain Louis O, personnage inconnu et, sauf erreur, non dévoilé dans le roman. le texte comporte des descriptions de scènes érotiques, l'auteur n'hésitant pas à employer des termes crus qu'elle mêle à des citations de poèmes dont un texte en anglais et l'autre d'un poëte confidentiel Claude Estéban. On comprend que l'épistolière est dotée d'un riche bagage littéraire.
L'épilogue est rédigé à la manière d'un spectacle à une personne (one man show). le personnage, Paul Millecam, parle et répond à des questions que le lecteur devine mais n'entend pas prononcées.
Voilà le type même d'ouvrage dont on se demande une fois lu qu'est-ce que le lecteur lambda peut bien en retirer sinon un ennui profond. Mme Laurens dans son plaidoyer pour les femmes dépassant la quarantaine rate la cible. Sa rédaction s'avère nombriliste, égocentrique, snobe, parisianiste, factice. Je rajouterais un terme cher à mes amis syndicalistes : c'est un roman de classe. Si le mot sexiste n'était pas si ridicule et galvaudé, je l'emploierais volontiers. A travers ces pages, s'étalent sans pudeur ni retenue, les états d'âme du petit monde des bobos (femme prof de fac, mari metteur en scène), cette nouvelle classe sociale d'intellectuels nantie d'un précieux patrimoine culturel, le plus important qui compte en France aujourd'hui car pays de la sélection par la culture de classe. Livre sans intérêt qu'une construction alambiquée et prétentieuse finit par vous précipiter dans un abîme d'hébétude.
P.S. : tous les jours, des milliers de femmes soufflent à leur mari sans dire un mot le bonheur d'être une mamie adulée par ses petits enfants. Encore ne faut-il pas foutre en l'air la vie familiale garante des joies intergénérationnelles. Message à ces bobos branchés railleurs et pourfendeurs de la stabilité matrimoniale.

Je n'ai quasiment jamais arrêté un livre avant la fin, même s'il m'en a coûté des efforts que, sur le coup, je jugeais surhumains... Mais là, je n'ai pas pu faire autrement. Je n'ai pas grand chose à ajouter à la critique de Bookycooky; l'écriture ne m'a pas du tout séduite... le sujet en revanche aurait pu m'intéresser, je pensais que cela pouvait être drôle, ou bien surprenant, grinçant, caustique ou que sais-je... Non, j'ai trouvé cette lecture juste ennuyeuse, des personnages pas du tout attachants, une intrigue plutôt pauvre et des digressions qui m'ont fatiguée.
Je pense que je vais un trait sur cette auteure, il en faut pour tous les goûts et ce n'est pas le mien!

Ce livre m'a donné la nausée...

(mai 2016) Plusieurs histoires dans une histoire.
Roman annoncé vertigineux. Oui dans ce dédale, j'ai eu le vertige !
Et je suis incapable de résumer ce roman, ni de savoir, au bout du compte, ce qu'est le fin mot de l'histoire ….
Bref une structuration que j'ai perçue plus compliquée que complexe et qui, au bout du compte, m'a fait perdre et le fil de l'histoire et l'attachement aux personnages.