Les objets ont parfois une fonction symbolique et mémorielle. Aujourd'hui, ce sont ces deux premiers tomes qui s'avèrent l'être pour moi. Symbolique dans le sens où cette trilogie m'a été conseillée par une âme philanthrope, protagoniste de confiance. Merci ! Quelle belle découverte !!
Et mémorielle, parce qu'il y a des livres qui nous fascinent de part le caractère de certains personnages...Bien évidemment, je fais allusion à Lisbeth Salander ... Petit bout de femme asociale et charismatique... Tout ce que j'adore ! Quelqu'un aurait le numéro de Lisbeth Salander ?, je veux bien aller me heurter à sa noirceur... Nous devrions bien nous entendre...
Sérieusement, ces deux premiers tomes sont fascinants, bien ficelés et addictifs. J'aime être transportée quand je lis. J'ai été gâtée. Je me garde le dernier tome de
Stieg Larsson bien au chaud. Paul Sweeney le disait « Vous savez que vous avez lu un bon livre lorsque quand vous tournez la dernière page vous avez la sensation que vous venez de perdre un ami »...
Cette série polar est pourtant un véritable pavé pour chacun de ses 3 tomes, mais ils restent toujours trop courts pour moi.
Les personnages principaux de Mickael et Lisbeth ont été fabuleusement bien construits par l'auteur. Ils sont attachants et leur vie, leurs démélés nous fascinent et ils finissent par nous embarquer avec eux dans leurs périples. L'univers est sombre et froid. Oui, nous sommes en Suède après tout. Un verre d'Aquavit pour vous réchauffer ?
Héros et anti-héros atypiques, thriller bien différent de ce que l'on connaît avec les polars américains... Nous sommes peut être en présence de personnages atypiques, mais au moins nous pouvons profiter d'un thriller réaliste dans un décor de poudreuse et de glace...
Une atmosphère complémentaire dans cette dualité : une saga sombre et tumultueuse dans un cadre blanc, calme et serein...
Les personnages secondaires tiennent une place très importantes et aucun n'a été bâclés ou réduits à une présence inutile.
J'avoue malgré tout que la teneur de ce récit nous tient en haleine grâce à la présence charismatique du personnage de Lisbeth. On rentre réellement dans l'histoire de
Stieg Larsson quand la présence de cette nana surgit. Sans elle, le roman n'aurait pas la même teneur, ni la même saveur et serait invariablement plat. Femme complexe, mystérieuse, asociale, chétive sans être anorexique, brillante contrairement aux apparences et traînant un passé « merdique ». Fine psychologue, mémoire photographique ahurissante (on lui soupçonne même d'être atteinte d'un syndrome d' « aspi »), fine analyste... Les scènes de violence et d'abus que subit cette fille sont parfois dures et difficiles à encaisser... Mais elle ramasse pour mieux riposter...
Mickaël Blomkvist, journaliste, est l'amant de toutes les femmes. Parce que ce type ne leur apparaît sans doute pas bien compliqué, elles terminent toutes dans son lit et lui ne s'interdit jamais de coucher aussi bien avec les femmes mûres qu'avec la pubère post-adolescente rachitique à l'image de la sombre anorexique... Toutes les femmes sont bonnes à satisfaire.
Moi, je comprends pourquoi il « kiffe » tant cette fille, Lisbeth Salander.... Les opposés s'attirent... Lui est hyper sociable, elle, est carrément aux antipodes.. Mais, un détail les réuni, ils ont l'esprit aussi torturé l'un comme l'autre et ils sont tous les deux animés par la hargne d'aller jusqu'au bout de leur investigation. Ce sont des acharnés et ils ne sont efficaces que dans la difficulté voire l'adversité.
En ce qui concerne les intrigues de ces deux tomes, j'ai une préférence pour celle du premier. Possible que la découverte en soit la raison...
Je terminerai enfin cette longue chronique sur ce paragraphe :
« Elle rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette. Elle le voyait imbibé d'essence. Elle pouvait sentir physiquement la boîte d'allumettes dans sa main. Elle la secouait. Ça faisait du bruit. Elle ouvrait la boîte et choisissait une allumette. Elle l'entendait dire quelque chose mais fermait ses oreilles et n'écoutait pas les mots. Elle voyait l'expression de son visage lorsqu'elle passait l'allumette sur le grattoir. Elle entendait le raclement du soufre contre le grattoir. On aurait dit un coup de tonnerre qui dure. Elle voyait le bout s'enflammer.
Elle esquissa un sourire totalement dépourvu de joie et se blinda.
C'était la nuit de ses treize ans. »
Les découvertes du genre, j'adore...!!!
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