Les parents sont vraiment des gens à part.
Debout, face à face, ils se tiennent à distance et se jaugent comme dans un western. Vous connaissez cette chanson où une fille a les yeux revolver et tire la première ? La fille, c'est maman.
Quand la vie t'envoie des citrons, fais-en de la limonade.
Le père de Patti-Smith, à l'inverse de ce que ferait le mien dans pareille situation, ne nous interrompt pas sous prétexte qu'il ne faut pas rester trop longtemps à ne rien faire. Premièrement parce que docteur Punk sait, lui, qu'écouter de la musique ce n'est pas " ne rien faire". Et parce que ne rien faire, il trouve ça très bien aussi.
(...) papa est allongé sur son lit de douleur. On dirait un soldat blessé au front, comme ceux des films de guerre, qu'on s'apprête à amputer de la jambe au-dessus du genou. Ça les ferait sûrement bien rigoler, les poilus dont on nous parle tout le temps en classe, s'ils voyaient Antoine Banville, actuellement sur le point de mourir d'une entorse à la cheville.
C'est vrai, on décrit toujours l'histoire de Roméo et Juliette comme la plus belle histoire d'amour du monde, mais je vous rappelle qu'ils meurent tous les deux à la fin alors que cette pauvre Juliette n'a pas quatorze ans.
J'ai compris qu'ils avaient raison. Les hommes détruisent la planète et rien ne les arrêtera. L'argent dirige le monde (j'avais déjà entendu ça dans des chansons et je le prenais à la légère, aveugle que j'étais) et on fait croire aux gens qu'être heureux, c'est posséder plein de trucs! L'hyperconsommation annihile nos cœurs, nos cerveaux et notre écosystème. On sera bien avancés, avec nos smartphones et nos fringues de marque, le jour où on ne pourra même plus respirer sans tomber malades! En attendant, les gens se tuent au travail pour pouvoir consommer plus !
Or devinez quoi ? Le travail ne sert qu'à exploiter la force des plus modestes, pour que les grands patrons continuent de vivre dans le luxe et les jets privés !
Mais qu'est-ce qu'on attend pour renverser tout ce bazar, je vous le demande !
La liberté, l'écologie, tout ça, très bien. Mais je pose la question : est-on pour autant obligés de vivre comme des chats de gouttière ?
J'ai enfin trouvé une façon de ne plus avoir peur du futur : le choisir moi-même. Je ne vais pas intégrer une grande école. Je ne vais pas non plus intégrer une multinationale pour diriger des gens et être payée une petite fortune. Je refuse de faire partie de ça.
J'ai compris qu'ils avaient raison. Les hommes détruisent la planète et rien ne les arrêtera.