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Valéry Reigneaud (Traducteur)
EAN : 9782362700262
533 pages
Eclipse (27/05/2011)
3.09/5   27 notes
Résumé :
Elle est née dans la poussière et la pauvreté d’un village écrasé sous le soleil de l’équateur. Elle ne se rappelle pas de sa mère, elle ne se rappelle même pas de son nom. Son plus ancien souvenir remonte au jour où son père l’a vendu à ce grand homme au teint de lait. Dans la cour du Grenadier, où on lui a enseigné à devenir une grande dame et une courtisane accomplie, elle fut baptisée Emeraude, joyau parmi les beautés sélectionnées pour un duc immortel. Elle s’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ou je suis passé totalement à côté du truc ou le livre est particulière mal fagoté. Ce n'est pas l'histoire d'un aller et d'un retour, mais celui d'un double retour à la case départ. Je n'ai pas souvenir d'avoir lu une histoire aussi bancale, hormis certains romans expérimentaux de Roger Zelazny qui n'était pas destinés à être publiés. Je me demande comment l'éditeur Tor Books a pu publier cela en l'état. Et je n'ai même pas envie de commenter le 4e de couverture d'Eclipse qui fleure un peu l'escroquerie…

Jay Lake reprend la formule du très bankable Brandon Sanderson, pur produit des ateliers d'écriture américains, à savoir endormir les lecteurs avec un faux-rythme sur plusieurs centaines de pages pour mieux le prendre par surprise dans les 75 dernières en l'assommant avec une avalanche de twists et de révélations.
Sauf que ça ne marche qu'avec une bonne exposition des enjeux et un teasing suffisamment bien dosé, et ce n'est pas absolument pas le cas ici : les enjeux sont explicités à 50 pages de la fin et il n'y aucun fil directeur entre les différentes parties du roman, qui se lisent plus comme des récits séparés qu'autre chose donc on se retrouve sans aucune tension narrative. On aurait collée à la suite 3 nouvelles de l'auteur, on n'aurait sans doute pas fait pire.
Et sur 400 pages Jay Lake nous fait du Robin Hobb, ce qui est parfaitement antinomique avec la méthode Sanderson (en plus il n'y a même pas de chapitrage qui pourrait dynamiser le tout).
Fatalement, avec un tel développement le grand final ne peut être que très décevant sinon complètement WTF...


Jay nous fait le mariage de la carpe et du lapin en commençant par de low fantasy entre le "Princesse Sarah" de Frances Eliza Hodgson Burnett et le "Kim" de Rudyard Kipling (on est donc dans le roman d'apprentissage), avant de basculer dans la high fantasy grosbill ou tout le monde ou presque a des pouvoirs divins. On a quelques lourdeurs (théogonie, théogénie, casuistique, dialectique, fragmentation psychique), mais rien de bien méchant.
Le style de l'auteur est vraiment très bon, la prose se faisant très sensorielle (je gage que le travail de la traductrice Valéry Reigneaud n'y est pas étranger). de même, la description de l'Extrême-Orient tropical qui a vu naître Jade sait être évocatrice en très peu de mot. Dommage de cloîtrer l'héroïne presque immédiatement.
On a d'abord une longue phase de formation de courtisane qui alterne cuisine, couture et brimades. Cette partie entre Robin Hobb et Jacqueline Carey est très réussie et assez immersive.
Mais le premier rebondissement du roman est géré n'importe comment et initie une phase d'action et d'intrigue torchée en quelques pages à l'image de cette d'action « de haute volée » expédiée en quelques lignes :

Retour à la case départ, avec un très émouvant mais très court retour au pays.
Je me suis dit que ce n'était que la mise en place et qu'on allait passer à autre chose, mais on poursuit avec une longue phase de formation d'assassine qui alterne kung-fu, prières et brimades. Pourtant c'est au final la partie de j'ai préférée, l'auteur étant assez inspiré pour nous décrire un Extrême-Orient à la fois crasseux et glorieux, avec ses us et coutumes exotiques. Mais là encore, l'auteur se sent obligé de cloîtrer très rapidement son héroïne
Dans la dernière partie, fatalement truffée de trucs bizarres puisque que rien n'est amené avant le dénouement (comme cette succession finales de deus ex machina digne d'un mauvais shonen), tout s'effrite et se décompose très rapidement. On peine à trouver les subtiles intrigues politiques évoquées par l'héroïne, car elles sont ou implicites, ou incohérentes, ou maladroites… Dans tous les cas vraiment rien de complexe ou de subtile.

Et pour couronner le tout, le moteur du récit est apparaît vraiment à 50 pages de la fin : la dispersion théogonique.

Difficile de faire plus maladroit que cela. Oui bon après coup, tous les récits mythologiques et les discussions théosophiques disséminés çà et là et qui semblaient ne servir à rien prennent sens, mais cela reste quand même particulièrement mal fichu.

Niveau psychologie des personnages je m'interroge car les motivations de Jade sont confuses voire contradictoires.
D'un côté l'auteur rend très loin les sentiments de cette petite orientale qui résiste avec ses armes à l'acculturation forcée dont elle est l'objet, s'accrochant désespérément à ce qu'elle peut (ses souvenirs d'enfance avec sa grand-mère, sa robe de clochettes et le vieux boeuf Endurance), avant de se rendre compte qu'un retour à la normale est impossible car elle a trop changé pour s'intégrer à la culture de son pays d'origine. On est dans la thématique de la résistance à la colonisation.
D'un autre côté il y a des éléments forcés voire caricaturaux.
Le père de Jade l'a vendue à un étranger : elle va inconsciemment détester les figures masculines (sauf les gays, voir plus loin). Elle est élevée pour devenir la prostipute du Duc, donc par esprit de contradiction elle va devenir lesbienne. Elle est brimée, fouettée et humiliée à répétition ? C'est tout naturellement qu'elle va développer des tendances BDSM…
Oui les adolescents sont versatiles, mais Jade change souvent d'avis et assez radicalement !

Les autres personnages sont peu nombreux, pour la plupart ils ne font que passer en coup de vent dans la vie de Jade, et s'ils ne le font pas sont terriblement peu approfondis. Franchement, absolument rien de marquant pour un livre de 550 pages.

Le wordbuiding donne l'impression d'être famélique. Il aurait pu être intéressant, mais en fait il ne sert à rien…


Il y a un aussi fond sexuel un peu douteux qui sous-tend une bonne partie du roman.

J'ai longtemps pensé à une émule de la Phèdre de Jacqueline Carey, mais ce cycle fonctionnait parce qu'on avait un univers uchronique fouillé, une galerie de personnages intéressantes et des intrigues bien ficelées. Rien de tout cela ici malheureusement.


J'aurais vraiment aimé adorer ce livre, d'autant que l'auteur a une belle plume et un gros potentiel. Il y a des passages excellents, et des passages torchés qui les font oublier. Et comme les bons passages sont au début et les mauvais à la fin…
Si on voulait faire un roman d'apprentissage, la dernière partie ne sert à rien et vient contredire tout le reste. Si on voulait refaire un "Assassin royal" au féminin, tout condenser en 1 seul volume c'est n'importe quoi. Si on voulait décrire une bataille entre dieux, les 400 premières pages ne servent à rien et viennent contredire tout le reste. Si on voulait refaire un cycle à la Sanderson, attendre la fin pour faire de l'action et du suspens c'est n'importe quoi.
Je ne mets pas 1 étoile parce que l'auteur a une belle plume, mais l'ensemble m'a semblé être un gros gâchis. Je suis très sévère. Je dois même donner l'impression de rager inutilement, mais la déception est à la hauteur des promesses entrevues dans la 1ère moitié à Hautcuivre puis à Kalimpura.
Notez que l'auteur livre un combat contre son cancer et s'est fortement engagé dans la lutte contre le cancer.

edit : je me dit avec du recul qu'en virant la partie à la Jacqueline Carey et la partie à la Brandon Sanderson, on aurait pu construire un excellent "Kung-Fu" (la vieille série avec David Carradine) fantasy à partir de la partie se déroulant à Kalimpura...
Là cela aurait vraiment été original pour le coup !
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Si le nom de Jay Lake ne me disait rien lorsque que je suis tombée par hasard sur ce roman, la quatrième de couverture, elle, promettait une histoire alléchante mettant en scène une jeune fille formée aux arts de la séduction et de la politique afin de tenter de renverser le tyran en place depuis bien trop longtemps. Voilà de quoi titiller ma curiosité. Peut-être mon attente était-elle trop grande ou disproportionnée, quoi qu'il en soit « Jade » s'est révélé bien loin de ce à quoi je m'attendais et m'a laissé un petit goût de déception. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, si vous êtes, comme moi, amateurs d'intrigues de cour, de vastes conspirations politiques et d'héroïnes fortes et attachantes, passez votre chemin! S'il est bien ici question de retracer le parcours d'une jeune fille, Jade, arrachée à sa contrée natal pour la capitale de Hautcuivre où elle devra suivre une éducation rigoureuse afin de servir l'immortel Duc de la ville, son apprentissage et son « opposition » au tyran constituent cependant uniquement la première partie du roman, somme toute vite expédiée.

Si les différentes étapes de formation de cette jeune fille tenace ne manquent certes pas d'intérêt, l'enthousiasme ressenti est toutefois nettement contrebalancé par le manque de profondeur de l'univers dépeint par l'auteur, non pas tant au niveau géographique mais plutôt historique : on ne sait rien ou presque de l'histoire de ce royaume et de son tyran, de son arrivée au pouvoir, des structures politiques mises en place... La deuxième partie du roman se fait heureusement plus passionnante à mesure que l'auteur nous entraîne à la découverte d'autres régions, peuples et intrigues. Quelques éléments originaux tels la secte d'assassins réservée aux femmes de la ville orientale de Kalimpura ou encore la race des Pardin apportent notamment une fraîcheur bienvenue. le plus gros défaut du roman reste toutefois l'absence d'empathie ressentie pour cette jeune fille dont la froideur est parfois un peu déstabilisante. Quant aux personnages secondaires, ils sont relativement peu nombreux et souffrent pour leur part d'un manque dérangeant de profondeur.

Au final, « Jade » reste un bon roman de fantasy qui parviendra sans mal à divertir son lecteur grâce à quelques idées originales et de bons moments. Dommage que l'intrigue initiale n'ait pas été plus développée et les personnages plus attachants.
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Je sors de ce gros roman (plus de 500 pages) assez mitigée (dommage que que le demi d'étoile n'existe pas).

J'ai adoré la première partie que j'ai trouvé poétique et mystérieuse, l'auteur ayant réussi à retranscrire dans ce monde imaginaire un peu de l'atmosphère et de la moiteur des pays du Sud de l'Asie.

J'ai vraiment aimé la force de cette enfant emportée loin de chez elle et qui se bat pour garder à tout prix un lien avec ce qu'elle était (le fil rouge narratif du tissu avec les clochettes est une trouvaille formidable).
Jade essaie vainement de donner une continuité à son être et à son parcours par la fabrication plusieurs fois renouvelée de ce tissu).

J'ai trouvé magique sa formation dans la cour du grenadier. Jay Lake a un réel talent de conteur pour faire de cette partie une sorte de conte de fées pour grands enfants.

Malheureusement, quand elle s'enfuit de Hautcuivre, pour moi ça s'est gâté : le talent de conteur était toujours là et le personnage s'est étoffé et renforcé pour devenir un de ces personnages féminins indomptables que j'aime tant mais...je dois avouer que cette histoire de religion, de religiosité m'a gâché mon plaisir.
Cela aurait pu être une formidable histoire d'aventure et de magie mais l'auteur a voulu en faire autre chose avec l'intervention des dieux et de leurs cultes et de ce fait, j'ai trouvé que toutes les pistes lancées au fil du roman n'ont pas été suivies.

J'ai trouvé certains passages dans les derniers chapitres du roman trop vite expédiés : Septio est mort très bêtement selon moi, le lien entre la Chorégraphe et Jade n'a pas été clarifié.
Bref, beaucoup de frustration à la fin du roman et c'est dommage, j'étais partie pour l'adorer.

Il n'en reste pas moins que c'est un très bon roman de fantasy avec une intrigue complexe et de rebondissements inattendus et surtout un monde solide et cohérent.

Le tout vaut donc le détour.
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Si la quatrième de couverture m'a induite en erreur sur le déroulement et l'épilogue que j'imaginais pour cette histoire, je dois tout de même dire que ce roman ne m'a pas déplut.
L'héroïne est attachante et l'histoire pleine de rebondissements, pas une minute pour s'ennuyer dans ce roman. L'auteur sait accrocher le lecteur pour le tenir en haleine...
Bonne lecture !
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En Résumé : Jade m'a offert un très bon moment de lecture, un livre ou le voyage offre parfois plus de plaisir que l'intrigue elle même, ou le personnage de Jade se révèle être une héroïne vraiment captivante et attachante dans sa quête, son histoire et sa vie pleine de souffrance et d'émotions. Les personnages secondaires se révèlent atypique et intrigants et la plume de l'auteur denses et travaillée. Je reprocherai juste certaines lourdeurs et aussi certains aspects dont la conclusion est un peu trop rapide. Mais rien de vraiment dérangeant au final.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
16 juin 2011
Son histoire nous est contée avec talent, l’auteur disposant d’une plume racée, rehaussée de quelques jolies images, parfois audacieuses, mais aussi empreintes de tournures de phrases parfois un peu lourdes.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
[concernant l'enterrement de la grand-mère de l'héroïne] Le bœuf Endurance portait ce jour-là un bien bruyant fardeau. Les milliers de clochettes cousues sur la soie de ma grand-mère crépitaient comme les premières pluies qui s’abattaient sur le toit de notre hutte à la fin de la saison du soleil. Plus tard, dans mon enfance […], je me remémorerais ce souvenir en me disant que le bruit que j’avais entendu était peut-être celui de son âme s’élevant au-dessus des rochers brûlants de ce monde, pour épouser l’au-delà et ses ombres fraîches.
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- Nous nous heurtons tous aux barreaux de nos cages.
- Votre cage, c’est le monde, répondis-je pleine d’amertume sans pour autant chercher à la blesser.
- Le monde est notre cage à tous. Certains mondes sont simplement plus petits que d’autres.
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Le commerce n’est pas comme un serpent. Tu peux lui couper la tête, ou même l’éviscérer, brûler tous les bateaux, tous les entrepôts. Quelqu’un viendra dès le retour au calme et recommencera. Tu ne peux pas tuer le commerce. Pas à la pointe de l’épée, pas avec les incendies de ton cœur.
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Faire remonter des souvenirs lointains est un art qui consume ses adeptes et les immerge dans les labyrinthes de la pensée. Je suis pour ma part rattrapée par les souvenirs d’une époque plus récente, faite de sang, de passion, de sueur et de subtiles intrigues politiques. Malgré tout ce qui m’a été arraché dans les premières années de mon enfance volée, ces souvenirs lointains seraient toujours plus sains que ce qui s’est produit depuis, si tant est qu’ils puissent m’être à nouveau offerts.
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Les Kalimpuri ne construisaient pas à la règle et au fil à plomb. Ils bâtissaient plutôt sur le modèle des ondulations de la soie, ou des courbes des drapeaux de prière claquant au vent. C’était comme si, sur plusieurs centaines d’arpents, les dieux de l’endroit avaient déposé en vrac de la pierre, du ciment et de la soie, mais en oubliant d’assembler leurs jouets.
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