Les réseaux sociaux, ses dérives constituées de violation de la vie privée, usurpation d'identité, harcèlement, insultes ou menaces sont d'actualité et un terreau fertile pour les auteurs à l'imagination féconde. J'ai donc démarré cette lecture sur les chapeaux de roues, alléchée par l'histoire de Sarah qui tombe fortuitement sur un second profil Facebook créé à son nom sans qu'elle en soit à l'origine. Après avoir écarté le canular de mauvais goût, l'affaire se corse : Sarah est suivie, photographiée à son insu, une intrusion a lieu chez elle, elle reçoit des courriers qui, rapidement, lui font perdre la tête puis la raison. Il est temps de faire le tour de ses connaissances présentes ou passées pour trouver le coupable ainsi que ses motivations.
Pour faire bref, je dirais qu'il s'agit d'un thriller atténué, dans lequel tout est effleuré. Pour exemples, Sarah est médecin généraliste, elle passe rapidement à la clinique pour recevoir des patients qui ont de vagues symptômes sur lesquels elle n'a guère à poser de diagnostic précis. Certes, il ne s'agit pas d'un traité médical.
Lorsque que sa belle-mère est atteinte d'un cancer en phase terminale, l'information est traitée en deux lignes avant que Sarah, son mari et ses enfants filent faire du tourisme dans Londres. Belle-maman va à l'hôpital tous les jours où on lui fait "toujours la même chose" et son cancérologue lui déconseille de boire du thé. Décidément, il ne s'agit pas d'un traité médical, je l'ai déjà dit.
En ce qui concerne les dérives des réseaux sociaux qui sont au coeur de l'intrigue,
Alex Lake ne dit rien non plus. Les comptes frauduleux apparaissent ou disparaissent magiquement alors que ce thème est une occasion en or pour donner quelques informations au lecteur sur ce qu'il encourt à s'exposer, ou pour émettre une petite critique du tout à l'ego. Mais il ne s'agit pas non plus d'un traité d'informatique.
Lorsque Sarah fait appel à la police, représentée par l'un de ses amis d'enfance, il boit une bière en annonçant, n'ayant rien fait, qu'il ne peut rien faire de plus. Mais il ne s'agit pas non plus d'un traité de criminologie.
Mais de quoi s'agit-il donc alors ? Il s'agit d'une lecture agréable, rapide, superficielle. Les personnages sont stéréotypés, répétant à l'envi I love you, sorry, les rebondissements ainsi que l'épilogue sont cousus de fil blanc et prévisibles.