Les aveuglées

C'est un roman sur lequel j'ai beaucoup de mal à donner une note. Beaucoup de choses m'ont plu dans ce roman. En premier lieu, l'écriture fluide, descriptive, précise qui va mettre en place le décor et les personnages de façon progressive. J'ai aimé aussi l'attention portée aux personnages secondaires qui prennent chair sous nos yeux et ne sont pas de simples faire valoir.
Les événements subis par ces deux femmes à l'époque du feu d'artifice sont aussi très bien décrits, on comprend très bien les réactions des deux femmes. J'ai beaucoup aimé Cécile, au moins jusqu'à la rencontre avec Annabelle. Nul ne sait comment on réagirait dans ces circonstances et son attitude est tout à fait compréhensible. Et j'ai trouvé très touchant sa persévérance à fabriquer ses Pâquerettes en tissu. J'ai aussi compris sa frustration à n'avoir quasiment rien vécu avec sa fille et gardé que des souvenirs d'une fillette de trois ans.
Toute cette mise en place, cette découverte par étapes de l'histoire est menée de main de maître. L'ambiance du village et les réactions des différents commerçants, à l'époque et encore aujourd'hui, sont finement analysées.
L'arrivée d'Annabelle est le point de rupture. Rupture dans la vie un peu figée de ce village, rupture dans mon adhésion au livre. Elle va déclencher une série d'évènements qui vont aller vite, trop vite pour moi. J'ai eu plus de mal à la comprendre, et de plus en plus au fur et à mesure que le livre progressait, avec le final en point d'orgue. J'ai eu du mal à comprendre qu'en moins d'une après-midi, Cécile si secrète ait pu se laisser convaincre ainsi, j'aurai préféré quelque chose de plus progressif.
Je ne regrette cependant absolument pas cette lecture, j'ai apprécié l'écriture et le talent de l'auteur pour créer une atmosphère et un décor. Je la remercie chaleureusement d'avoir partagé son livre avec moi et j'aimerai continuer à la lire.

C'est un roman psychologique qui parle de deux mères qui ont perdus leurs filles. Et c'est une aventure où deux femmes particulièrement sensibles et indifférentes en même temps se rencontrent à un tournant de leur existence. Par leur destin commun et par leurs caractères dissemblables et complémentaires, elles offrent ainsi au lecteur, leurs sentiments complexes. La description détaillée et variée de leur cheminement nous emmène vers les frontières de l'irréel .

Dans cette histoire claire comme l'eau de roche, tout se mêle avec des accents assez touchants : Tristesse, chagrin, oubli, souvenirs, espoir, peur, incertitude, déception, apparences trompeuses, tous les ingrédients d'un drame psychologique sont réunis et constituent l'armature du récit. A la limite du supportable, Cécilia et sa fille disparue, Célia, Annabelle et sa fille Alice qui s'est suicidée, font tout leur possible pour essayer de mener une vie normale. Avec des heurts et des incompréhensions qui constellent leurs malheurs. Et leurs deuils.

Ce n'est pas trop compliqué de comprendre tout ce que ces deux femmes ressentent, face à ce dilemme qui les fait chavirer sans trop perdre leur équilibre précaire et la stabilité de leur comportement où se côtoient la détresse et le désir de s'en sortir, en affichant une indifférence factice. Mais dans des cas pareils, la vie n'est pas toujours facile ou propice à la détente physique et morale, face aux épreuves rencontrées. Il faut beaucoup de courage pour survivre, malgré les différends réciproques et les secrets bien gardés. Car souvent, toute vérité n'est pas bonne à dire. Car cette dualité Célia-Alice est assez déconcertante.

L'histoire est étrange et pleine de mystère, par endroits, ce qui soulève les interrogations et la perplexité du lecteur. Une pareille expérience douloureuse laisse sur les non avertis, des traces, des doutes et nous plonge dans le brouillard.
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Une belle intrigue, portraits croisés de femmes. Un écriture simple et entraînante, un déroulé fluide.