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3,48

sur 247 notes
Ce livre n'est pas un roman mais une accumulation d'anécdotes et de réflexions plus ou moins isolées et plus ou moins filées. L'aspect décousu de l'ensemble est franchement rédhibitoire.
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Moi-même employé en station service, j'ai beaucoup rigolé en lisant ces chroniques, me visualisant parfaitement dans la station service. Pleins de petites anecdotes liées les unes aux autres, ce qui crée un fil conducteur qui donne envie de dévorer le livre en une seul fois !
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Il y a quelques décennies, ce petit livre aurait pu être intitulé "Journal d'un pompiste" mais le narrateur, ici, se contente d'encaisser les sommes correspondant aux volumes de carburant que les clients ont eux-mêmes versés dans le réservoir de leur véhicule et le cas échéant aux boissons, bonbons, magazines érotiques, cartes routières... en vente dans la station. Il relate les événements le plus souvent minuscules qui surviennent dans sa boutique (sa "capsule"), sur le parking et aux alentours immédiats. Il nous fait part des réflexions qui lui viennent pendant ses parenthèses de temps libre, qui se situent à une altitude largement supérieure à celle des brèves de comptoir standard : par exemple celle-ci, attribuée par lui à Baudrillard : "Tout le monde demande le plein. Mais personne n'a jamais demandé le vide." Il joue aux dames avec un ami qui lui rend visite régulièrement, installe sur un espace inoccupé de son local des mini expos photo que son patron, lors de sa tournée hebdomadaire, lui demande d'enlever illico, participe de temps à autre aux conversations des clients qui s'incrustent, échafaude des scénarios à propos de ceux, insolites, qui ne font que passer. Et comme la vie ne se résume pas à une distribution d'hydrocarbures, il raconte aussi des fragments de son existence hors de la station, entre autres sa relation avec Seiza, une Japonaise qui n'est d'abord qu'une cliente (cycliste) venant ponctuellement acheter un paquet de chips tous les mardis avant qu'il puisse découvrir qu'elle prend des cours d'hojōjutsu et qu'elle cuisine à merveille les plats typiques de son pays.
Ce livre, d'ailleurs, fait par moments penser à un recueil de haikus.
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C'est l'histoire d'un mec, Beauvoire (rien à voir avec Simone). Il bosse dans une station service du côté de Pantin d'où il observe le monde ordinaire, avec humour et réalisme.
C'est le mélange d'un personnage incarné par Pierre Richard au cinéma et d'un philosophe du quotidien (comme on l'est tous un peu). Et il en voit passer du monde entre deux films ou deux nanars regardés sur un écran : commerciaux bas du front, un pote avec lequel il joue aux dames, au joli nom de Nietzland, des motards, des camionneurs et surtout une mystérieuse jeune femme de type asiatique, Seiza, sur lequel il craque (la suite ne sera pas décevante avec le hojōjutsu). Il y a aussi sa soeur, Elsa, photographe, qui vit à Joinville le Point et fait des expos dans la station entre petits fours et langoustes, son papa qui a rencontré une femme tatouée avec laquelle, il part en thalasso. Il y a aussi son ami, Ray, qui à Malte, a bien des soucis avec l'amour de sa vie et Jean-Pol, qui kiffe sa soeur et le dépanne lorsque Beauvoire erre à la recherche de sa clef usb perdue sur laquelle est son roman en court d'écriture ...
On est très loin de la station service au bord du désert américain, mais on peut rêver quand même ... et il rêve, le mec de la station avec beaucoup de talent ...
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pas roman svp par respect pour les lecteurs, nouvelle et avec plusieurs nouvelles on editait un bouquin!
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Caissier d'une station-service, Beauvoire passe le temps avec ce qu'il a à portée de main et d'oreille : écouter les conversations des clients, regarder des films de série B, organiser des expos sauvages dans le dos de son patron, faire des statistiques à l'utilité discutable...
Écrit comme des fragments de vie, ce court roman raconte autant la vacuité du monde que ses richesses. L'auteur sait camper des personnages et des paysages en peu de mots. Avec de l'humour, voire un brin de cynisme, il réussit à magnifier l'ordinaire tout en nouant des intrigues légères et captivantes.
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Livre envoyé gentiment par les ed. Verticales.
En 189 fragments et quelques lettres de l'alphabet, l'auteur m'installe dans une station-service ouverte jusque pas d'heure dans un quartier désert où seul un vieil hôtel décati de bord de route marque le bout de l'horizon... le narrateur, pompiste, est installé là au comptoir, et les clients vont chercher un café au distributeur, des sandwiches, boissons, revues, pendant que lui observe, ou regarde pour la millième fois Mad Max ou d'autres de ses films préférés sur un petit téléviseur.

Il a ses idées sur ses clients habituels. Ce qu'ils font, disent ou ne disent pas.

«Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu'un archéologue découvrait, dans cent ans, sur les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d'athlète, mon crâne atypique, ma gourmette en or, à moitié calcinée, agrégée de pétrole et d'acier, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers.» Pour tromper l'ennui de son héros pompiste, Alexandre Labruffe multiplie les intrigues minimalistes, les fausses pistes accidentelles et les quiproquos érotiques. Comme s'il lui fallait sonder l'épicentre de la banalité contemporaine - un commerce en panne de sens, sinon d'essence - avant d'en extraire les matières premières d'une imagination déjantée. (..dit l'éditeur...)

J'aurais tant voulu être Baudrillard. Courir nu dans les champs. (P. 33)

Moi j'ai eu l'impression de me retrouver dans un roman de Djian. Les premiers, les bons. (Il a arrêté d'être bon après "Échine"). On ne sait pas où on est. On pourrait être aux Etats-Unis. La vie n'est pas vraiment la vie. On rêve. On dirait la dernière station avant l'Apocalypse.

C'est un presque un génie de style, malheureusement il n'est pas Djian, ça se voit à pas mal de détails, par exemple l'histoire avec "la petite nipponne à vélo".

Labruffe veut être Baudrillard, Djian voulait être Brautigan. Djian avec son Zone érogène, son 37,2 le matin, son Bleu comme l'enfer.

C'est la même ambiance ébauchée... ça pourrait aller plus loin que ces fragments..

Chroniques d'une station-service - Alexandre Labruffe, ed Verticales/Gallimard, Août 2019, 138 pages, 15€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Il est pompiste, sur une aire d'autoroute urbaine, en plein « nulle part ». Il voit des gens s'arrêter, faire le plein, manger, payer, rester, repartir. Parfois il échange quelques mots. Il regarde des films, il joue aux échecs avec un ami. Cela ne fait ni un livre ni une vie. Sauf si l'on décide que la station-service est « un carrefour des âmes ». Alors tout change : c'est la vie de tous les jours qui est là et le pompiste devient le chef d'orchestre d'une oeuvre polyphonique. L'écriture syncopée donne vie aux séquences qui se succèdent. On ne nous raconte pas d'histoire, ce sont les histoires qui se racontent. On est dans le profond de la vie.
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Mou du genou, sans ambition, son quotidien est à mourir d'ennui. Heureusement que son ami Nietzland est la pour passer le temps, ou que les clients sont d'une cassossitude infini, ou que son boss est un gros con. Pour passer le temps, il regarde des films en boucle pour en extraire la quintessence du message, il rêvasse sur les clients, organise des expos sauvage (comprendre : mettre un poster sur les murs, que son supérieur lui ordonnera d'enlever), ou fait des stats (Le coca zero est la boisson la plus populaire de la station service).

Un roman humoristique et facile à lire, le premier roman d'Alexandre Labruffe m'a enchanté tant qu'elle met en valeur l'absurdité de notre quotidien. le personnage principal, bien qu'un peu passif, est vraiment attachant, et la manière dont il réfléchit m'émerveille constamment (passage de la fuite avec une culotte dans la poche, publier un message dans Libé car un SDF lit forcement Libé, ou comment se débarrasser d'homards).

Un auteur à suivre sans aucun doute.
Lien : https://cyberlecture.wordpre..
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« Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu'un archéologue découvrait, dans cent ans, sur les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d'athlète, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers. »

Pour tromper l'ennui, un jeune pompiste regarde le monde passer depuis sa boutique. Tour à tour empêtré dans une histoire d'amour chaotique, organisateur d'expositions clandestines ou décodeur de messages dissimulés dans des romans par des clients-espions, le narrateur devient le héros d'intrigues déjantées.
Dans ce récit drôle, à l'imagination débordante, Alexandre Labruffe transforme la station-service en théâtre de notre existence contemporaine.
Lien : https://www.folio-lesite.fr/..
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