Humus

« - On n'a jamais nourri autant de monde sur cette planète…
- Au prix de quoi ? 75% des terres émergées sont dégradées. 95% d'ici 2050 selon l'IPBES. »
2 étudiants en agronomie tentent de se trouver un rôle dans l'effondrement écologique à venir. L'occasion pour GK de pointer nos paradoxes tels que la promesse de progrès incessant et la nécessité écologique.
Côté nécessité justement, nos deux héros réfléchissent au vermicompostage « qui consiste à nourrir une colonie de lombrics avec nos rebuts de matière organique, du carton aux épluchures de patates »
C'est que le personnage principal de ce roman est le ver de terre, « sans lequel les sols se tassent, l'eau ruisselle en surface et les plantes sont affamées ». L'auteur rappelle ses nombreuses caractéristiques, dont une saisissante, sur les subtilités de l'érotisme lombricien des anéciques : « … accrochés l'un à l'autre par le clitellum respectif… leurs 15 premiers anneaux collés ensemble… soudain immobilisés, à la différence des humains qui se tortillent dans tous les sens, les anneaux cessent de se contracter et noircissent calmement de plaisir… union placide et langoureuse. »
Êtres de plaisir donc mais pas que, les lombrics participent activement à la fertilisation des sols, au recyclage des ordures, à l'épuration des eaux usées, au traitement des effluents d'élevage et à l'élimination du lisier, et tout ça sans polluer. C'est assurément une nécessité écologique que l'Homme peine à prendre en compte, intérêts privés obligent.
Et pourtant, « Qu'est-ce que l'Homme ? … rien d'autre que de l'humus. Voilà pourquoi c'est l'humus que sauvera l'Homme. »

Pour être tout à fait honnête, j'avais un a priori avant de commencer la lecture de ce roman.
Une intrigue sur les lombrics ?!!!

Et puis, dès les premières pages, j'ai découvert une écriture claire et érudite, des sujets aussi variés que l'écologie, les grandes écoles, le militantisme, les questionnements de la jeunesse et les contradictions de notre époque.

Kevin (sans l'accent !!) et Arthur, que tout pourrait opposer, se rencontrent lors d'une conférence sur les vers de terre et se passionnent sur les opportunités que les lombriciens peuvent offrir à l'agriculture, à l'agronomie et à l'écologie.
Ils deviennent amis, tout en choisissant chacun un parcours opposé, voire inversé : Arthur, issu d'une famille bourgeoise et lettrée, décide de partir s'installer à la campagne et d'adopter un style de vie au plus proche de la nature.
Kevin, originaire du Limousin de parents vivant de petits contrats, va malgré lui devenir un entrepreneur et un jeune « patron » très en vue.
Nous les suivrons pendant une dizaine d'années et assisterons à leurs victoires et à leurs échecs.

A travers ces deux jeunes hommes, c'est tout un ensemble de questionnements sur la poursuite des idéaux, sur la difficulté de rester en adéquation avec ses opinions, sur l'hypocrisie des « hautes sphères » aussi.
C'est un regard sur notre époque, sur le capitalisme, sur le désir de retrouver les valeurs de la nature.
C'est aussi une réflexion sur l'acte militant, sur les différentes formes qu'il peut prendre et jusqu'où il peut mener.
C'est enfin un beau témoignage sur l'amitié, sur ses hauts et ses bas, sur ce qui rassemble et sur ce qui éloigne.
Pour une fin en apothéose….

c'est n roman qui traite de sujets omniprésents dans notre quotidien (meme s'ils ne sont pas traités comme il se doit) : l'environnement, la culture sans pesticide et l'elimination des déchets
Les personnages y sont attachants, même le ver de terre qui a la fin de cette lecture, n'a plus aucun secret pour moi.
L'auteur raconte beaucoup de justesse l'étendu des dégats de la culture de masse et des pesticides.
On y suit 2 amis issus de la même ecole parisienne, d'un environnement complètement différent qui décident d'aborder l'ecologie de facon complètement differente.
Entre un qui a une vision plus générale du problème et qui tente de mettre en place un modèle pérenne pouvant être utilisé a grande échelle et l'autre qui décide, apres une vie parisienne, le retour à la terre de ses ancetres
Ce livre est poignant et met bien en évidence que tout n'est pas rose, c'est écrit avec justesse, poésie et pudeur
Un livre que je conseile

# chronique littéraire, Humus de Gaspard Koenig.


�près divers essais, on retrouve la plume acérée de Gaspard Koenig avec ce roman traitant d'un sujet d'actualité brûlant : la crise écologique.


🌻On rencontre deux étudiants foulant les marches d'AgroParisTech, bâtiment désormais niché sur les hauteurs de l'Essonne. Une situation plutôt ironique que l'auteur ne manquera pas de souligner dès la première page de son roman. "Arthur se demandait par quelle aberration on avait déménagé AgroParisTech dans le désert bétonné du plateau de Saclay. La promo précédente avait encore pu passer sa première année au château de Grignon, au milieu de 300 hectares de champs et de forêts ". le ton est donné. Gaspard Koenig compte bien donner son point de vue malgré la fiction narrative.


🌻 On suit alors les aventures de ces deux étudiants en agronomie qui veulent à tout prix sortir du "carcan Agro" avec deux projets, deux rêves : lancer une startup de vermicompostage pour l'un, tenter de régénérer le champ familial ruiné par les pesticides pour l'autre.

Tous deux vont devoir braver malgré eux les enjeux économiques et politiques de cette lutte écologique en totale contradiction avec leur engagement pour un monde plus vert.


🌻 J'ai aimé cette première lecture sur le thème de l'écologie d'autant que ce roman est très documenté et pointilleux sur le personnage finalement central de cette histoire : le ver de terre.

 

🌻Ma citation préférée: "A la sortie de la matinale d'Europe 1, Kevin reçu une vingtaine de messages en allumant son téléphone. Ils sonnaient les uns après les autres, comme aux machines à sous quand on aligné les trois bananes. Cette matinale, à laquelle Mathilde avait fini par se résoudre, avait été maintes fois reportée pour cause de guerre, de décès d'auteur célèbre ou d'annonce gouvernementale sur la réforme des retraites, autant d'actus que Mathilde ne pardonnait pas à leurs auteurs, coupables de retarder la révélation du vermicompostage."


� pages de pur plaisir aux éditions de l'observatoire.


Ma note: &#xNaN &#xNaN &#xNaN &#xNaN &#xNaN 

C'est une fable digne De La Fontaine ! Une histoire écologique . Une histoire de ver de terre qui peuvent sauver la terre. La rencontre des deux protagonistes Arthur et Kevin obsédés par leurs quête, changer le monde avec les vers de terre. Deux chemins pour y arriver , un retour à la terre pour Arthur et pour Kevin bien malgré lui une star up . L'auteur nous amène très habilement dans une réflexion , morale, philo et sociale. J'ai vraiment aimé humus et les quatre dernière page du livre m'ont ému. Voilà! Bonne lecture .

Il faut un certain talent pour susciter de l'enthousiasme (et davantage) pour ces vers de terre, que j'avais injustement réduits à leur rôle tragique dans les parties de pêche de mon enfance.

Il en faut encore plus pour cristalliser autour des lombrics et de leurs deux compagnons d'infortune les contradictions de l'époque et la quête de sens dans un monde qui laisse entrevoir le pire ; pour rendre universel et romanesque un tel sujet de niche ; pour rappeler qu'Homme vient de Humus, et qu'il y trouvera peut-être son avenir.

On passe des bancs de l'Agro à la BPI, d'un champ de permaculture à la Silicon Valley, de Tarnac au ministère des finances avec une aisance balzacienne et une acuité décapante. Il n'est pas parfait, la fin est outrée (personnellement, je trouve que le genre romanesque autorise les fins outrées), les femmes n'ont pas le meilleur rôle, il y a une forme de caricature sans doute assumée. Mais sur ses défauts, ses qualités l'emportent largement.

Beau roman, bien écrit et argument valable, à méditer...
Les vers de terre sont fondamental à notre agriculture,
Cela nous fait réfléchir sur notre société de consommation effrénée.
Comment concilier la production de fruit et légumes et la protection de la nature..?