"J'étais à peu près certaine de trois choses.
Un, Edward était un vampire : deux, une part de lui - dont j'ignorais la puissance - désirait s'abreuver de mon sang ; et- trois, j'étais follement et irrévocablement amoureuse de lui."
- Qu'y a-t-il à manger ?
- Euh... je ne sais pas. De quoi as-tu envie ?
- T'inquiète ! Je suis capable de m'occuper de moi. Observe un peu comment je chasse.
- Ce n’est pas parce que je résiste au vin que je n’ai pas le droit d’en humer le bouquet.
Tu as une odeur très florale, un mélange de lavande et de... freesia. Très appétissant.
- C’est ça. On me le dit tous les jours !
- On appelle ça la victoire de la raison sur la chair.
Soudain, je reculai. Il se figea. Nous nous contemplâmes prudemment un moment, puis, il se détendit et l’étonnement se dessina sur ses traits.
- Aurais-je mal agi ?
- Non... au contraire. Tu me rends folle.
Il médita cet aveu. Il avait l’air ravi, lorsqu’il reprit la parole.
- Vraiment ?
Un sourire triomphant illumina son visage.
- Tu veux aussi que je t’applaudisse ? persiflai-je.
Il s’esclaffa.
Je savais que je marmonnais dans mon sommeil, bien sûr ; ma mère m'avait suffisamment embêtée avec ça. Mais je n'avais pas songé à m'inquiéter de cette particularité.
Mon sang bouillonna sous ma peau, incendia ma bouche. Mon souffle devint heurté et erratique. Mes doigts agrippèrent ses cheveux, collant sa tête contre la mienne. Mes lèvres s'ouvrirent, et j'inhalais à fond son odeur capiteuse. Aussitôt, il se pétrifia. Ses mains, douces mais fermes, me repoussèrent. Rouvrant mes yeux, je vis qu'il était sur ses gardes.
- Houps !
- Comme tu dis.
J’avais du mal à suivre les méandres de la conversation. Du joyeux sujet de mon imminent décès, nous en étions soudain venus à des déclarations.
- Bella ?
- Oui ?
- Tu n'as rien ?
- Non.
- Distrais-moi, s'il te plaît.
- Pardon ?
Tu verrais le docteur, plaisanta Charlie, apaisé. Heureusement qu'il est heureux en ménage. Les infirmières ont du mal à se concentrer sur leur boulot quand il est dans les parages.