Les peintures de
Lassaâd Metoui sont splendides. Ce mélange de graphie arabe et de couleurs provenant d'aquarelles (je suppose), je suis fan à 100%. C'est vif, coloré, interpellant, fascinant... beau, dirais-je, bien que le beau soit subjectif. La couverture du livre en donne un très maigre et ô combien insuffisant aperçu. Sur ce coup, l'éditeur aurait pu faire un effort. Sans
Lassaâd Metoui, les mots de
Yasmina Khadra resteraient sans relief, à mon avis.
Car, j'oubliais presque, il y a les mots de
Yasmina Khadra. Des mots avec un fil conducteur ténu, le désert des origines de l'auteur. Ce désrt, c'est l'occasion pour Khadra de se raconter. Dire ses origines araberbères. Son formatage militaire. Ses ancêtres révolutionnaires. On dirait terroristes aujourd'hui. Nationalistes algériens avant l'heure. Peu de femmes. Même la sienne. Khadra ne se refait pas. Comme je l'ai dit, il y a un formatage militaire. Khadra a beau dire qu'il a subi cela, qu'il a vui cela comme une mise au placard, comme la négation de son être, il en est maintenant prisonnier. Et ses mots à l'encontre de sa hiérarchie, qui refuse de le laisser paraître sur un plateau de télévision, sont bien faibles, reflétant une forme certaine d'acceptation de son sort. Pire, il relativise et en tire du positif.
Il y a des auteurs qui donnent envie. Qui parlent avec passion de leur travail. Qui suscitent l'émotion. Khadra, pour l'avoir vu à plusieurs reprises, n'est pas de cette veine-là. Ce mélange de réflexions, de biographie, de récits du désert, d'évocations... ne m'a pas convaincu. C'est flou, vaporeux, sans trop d'intérêt, superficiel. Les créations de
Lassaâd Metoui, par contre, resplendissent et éxplosent au gré des pages.