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EAN : 9781021001184
355 pages
Tallandier (02/05/2013)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Madame Campan a traversé plus de quarante ans de l'histoire de France dans l'intimité et le secret des grands. Ayant reçu une éducation brillante, elle entre au service des sœurs de Louis XV, puis s'attache à la personne de Marie-Antoinette. Cette femme lettrée fait preuve d'un dévouement total envers le couple royal, jusqu'à leur mort, sous la Terreur.
Après la Révolution, elle retourne à sa vocation première pour les études et l'éducation en fondant une éco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une bonne surprise pour moi. En fait, je l'avais récupéré comme quelques centaines d'autres dans une bibliothèque familiale qu'il fallait vider rapidement. Il fallait faire un tri : ce qu'on ne lira sûrement jamais, donc à donner tout de suite et ce qu'on lira peut-être. Dix ans ont passé, je l'ai enfin lu et je ne regrette pas.

D'abord, la plume est agréable et l'auteure a l'intelligence de ne traiter que ce qui peut avoir un intérêt pour le lecteur. Trop de livres d'histoire sont alourdis par la volonté de l'historien d'y mettre tout ce qu'il a récolté ! J'ai été touché par la personnalité du personnage principal, entrée toute jeune au service de la famille royale à la fin du règne de Louis XV et notamment au service de Marie-Antoinette. Cultivée et intelligente, elle sait toujours se comporter de façon à être respectueuse et respectée, ce qui n'était pas évident à la Cour.

Le livre nous apporte une connaissance du quotidien de Marie-Antoinette et de Louis XVI, on découvre leur caractère sous un angle inédit qui enrichit l'image qu'on peut se faire d'eux. Trop de clichés les ont simplifiés ou caricaturés comme s'ils n'étaient que des aristocrates insensibles et égoïstes, incapables d'évoluer. Mais leur marge de manoeuvre était faible et l'inertie de la noblesse était devenue insurmontable. L'un comme l'autre ont été jugés responsables des malheurs du peuple français mais cette demi-vérité est bien plus complexe. Madame Campan a estimé qu'elle devait rester fidèle à Marie-Antoinette, c'était courageux et cela a failli lui coûter la vie.

Après les années difficiles de la Terreur, époque à laquelle il fallait se faire oublier pour survivre, elle apparaît à nouveau pour créer une école formant les jeunes filles au meilleur niveau possible. Toujours la même passion, éduquer, cultiver, tirer les jeunes filles vers le haut et personnaliser l'éducation en fonction du caractère de chacune.

Remarquée et aidée par Napoléon, elle s'adapte à merveille à cette époque complètement nouvelle, le Directoire et le Consulat puis l'Empire. Là aussi, on en apprend beaucoup sur Napoléon et sa famille. Cette partie est intéressante mais à mon avis nettement moins que la précédente.
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Quel bonheur de découvrir la vie de cette femme d'exception !
Après des années de loyaux services auprès de la Reine Marie-Antoinette, elle décide après la Révolution d'ouvrir une petite maison d'éducation pour les jeunes filles, école qui sera paraînée par Napoléon I er en personne et qui deviendra une institution renommée dans la France et les pays voisins.
A cette période-là Madame Henriette de Campan m'a un peu fait penser à Jane Eyre de Charlotte Bronté🌺🌸



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Henriette Campan a eu une destinée exceptionnelle. Lectrice puis première femme de chambre de Marie Antoinette, elle créé sous le Directoire une école de jeunes filles ou elle accueille notamment Hortense de Beauharnais. Proche de Napoléon, il lui confiera la mise en place de la maison de la Légion d'honneur. Un destin bien raconté sans trop de longueurs mais un peu académique quand même.
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Un destin remarquable décrit par l'auteur. Un livre très intéressant.
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Belle biographie d'une grande femme, Madame Campan, qui a fait beaucoup dans l'accompagnement de la Reine Marie Antoinette à ces débuts à Versaille jusqu'à sa mort et bien après sous l'empire de Napoléon.

Toute sa vie, elle aura été au service de l'instruction de jeunes filles et sera dévoué à sa famille et Marie Antoinette.
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Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
De cette famille à la tête dure et au cœur vaillant, Henriette hérite le tempérament, la volonté et une sagesse très tôt acquise, qui l’accompagneront toute sa vie. Mais, qui est donc ce grand-père inflexible, autoritaire à l’excès et prisonnier des principes d’un autre âge ? Qui est ce fils au caractère pour le moins surprenant, et qui saura tirer leçon des moments difficiles qu’il aura vécus pour en éviter les pièges à ses propres enfants ? Comme une personnalité ne se forge jamais seule et qu’elle n’est qu’une résultante d’un passé, d’une histoire, nous dirons ici quelques mots sur la famille dont Henriette est issue.
Le vieil homme peu sentimental s’appelle Edmé-Jacques Genet. Né sans fortune, jeune homme il tente sa chance à l’étranger. Poussé par l’ambition, il part en Espagne comme secrétaire du cardinal Alberoni. De retour en France avec mille livres en poche, il achète plusieurs biens de campagne et la charge de premier huissier audiencier au Châtelet, charge pénible et peu considérée qu’il choisit cependant pour son bon rapport. Une fois installé, cet homme de tête et de raison songe à s’établir. Par l’entremise d’une amie, il fait la cour à une jeune fille pensionnaire au couvent du faubourg Saint-Germain. Jeanne-Louise de Béarn descend d’une famille très ancienne, dont elle porte le nom sans pourtant avoir été officiellement reconnue. Cette étrangeté vient du fait que ses parents se sont mariés alors que l’un était catholique et l’autre protestant. L’union n’ayant pas été célébrée dans les deux églises, comme la loi l’exigeait alors, la naissance de l’enfant est déclarée illégale.
Le couple engendre une nombreuse descendance dont seuls deux garçons survivent. L’aîné, père d’Henriette, se révèle surdoué dès son plus jeune âge. À quatre ans il poste sa première lettre écrite « entièrement » de sa main. Enfant précoce, il devient un excellent élève. Il fait ses études à Paris au collège de Navarre, puis chez les Jésuites. Partout il gagne les prix d’excellence. Il acquiert la connaissance parfaite de « l’ancienne et moderne littérature » ainsi que des langues vivantes.
C’est alors qu’un drame vient troubler la vie familiale. Le deuxième fils surnommé « Toto » reçoit, dans une rixe de collège, une pierre qui, non seulement le défigure, mais le rend idiot.
Edmé n’a plus qu’un fils ; il reporte tous ses espoirs sur lui. Il devient intraitable ; si bien qu’aux années austères, vouées aux études, s’ajoute, pour Jacques, une vie régentée par un père sans fantaisie et bien trop sévère. Ce dernier a ramené d’Espagne une foule de préjugés et un rigorisme inflexible dans la religion. Ainsi oblige-t-il la maisonnée entière, femme, fils et domestiques à assister tous les jours à la messe, à se confesser deux fois par mois, à ne jamais manquer la grand-messe, les vêpres et les processions… À la maison, il exige qu’en sortant de table, le chapelet et le rosaire soient dits. Jacques, que la religion passionne moins que les lettres, marmonne dans son coin, fait de la résistance, va même jusqu’à se rebeller ouvertement contre ces principes d’un autre âge. Dans cette atmosphère étouffante et austère, il ne rêve que de liberté. Vient pour lui le temps de choisir un état. Le père propose le barreau ou une charge de conseiller au Châtelet, qui irait de pair avec un mariage arrangé avec une riche héritière. Ainsi, la vie du garçon est toute tracée… Eh quoi ! n’a-t-il pas la chance que, dans sa mansuétude, son père aille jusqu’à lui donner le choix ?

Première partie
Chapitre 1
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Depuis la Révolution, toute pratique religieuse est bannie du territoire. Henriette pense qu’il ne peut y avoir de bonne éducation sans religion ; elle n’hésite pas à transformer une chambre en chapelle. Un ecclésiastique y dit la messe chaque jour. Alertés, les pouvoirs publics la font aussitôt interdire. On lui envoie la police. Malgré le danger, la maîtresse de céans s’insurge contre les représentants de l’ordre.

— Citoyens, lance-t-elle bravement, dans ma maison d’éducation il faut donner des principes de morale ; si vous m’enlevez celle de l’Évangile, par quoi voulez-vous la remplacer ? Car il faut un code de religion pour le moral de l’homme, comme il faut un code de lois pour vivre en société.

— Citoyenne, répondent les commissaires, la nation vient de reconnaître l’Être Suprême et l’immortalité de l’âme ; arrange-toi là-dessus ; les ordres s’exécutent et ne se commentent pas.

Quatrième partie
Chapitre 24
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Le Directoire a ramené l’ordre dans le pays. Une nouvelle société se forme, ignorant tout des belles manières et des usages d’autrefois. Les émigrés ont emporté avec eux à l’étranger ce qui faisait la grâce et l’élégance de la société française. Bien des élèves, arrivant à Saint-Germain, méconnaissent cette façon de parler, de s’habiller, de se tenir, qui est l’apanage ses filles « nées ». En ruinant la noblesse, la Révolution a ruiné le pécule des petites gens. Aujourd’hui c’est le peuple et sa bourgeoisie qui règnent avec sa cohorte de financiers, d’industriels et de militaires que Bonaparte va bientôt entraîner dans sa prodigieuse fortune.
Ainsi la génération montante est, en grande partie, composée de parvenus, et Mme Campan a pour mission de lui enseigner les bonnes manières. Son tempérament moderne la pousse à s’adapter ; avec temps et patience elle réussira à former toute une nouvelle classe de jeunes filles qui, plus tard, brilleront à la cour impériale. En attendant, deux mondes se côtoient à Saint-Germain : l’ancien, à qui il faut apprendre à frayer avec le nouveau et le nouveau, à qui il faut inculquer les anciens usages. À cette mission délicate « la sagesse de Mme Campan donnait une confiance pleine et entière ».

Quatrième partie
Chapitre 25
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Le 15 mai, de son bivouac, Napoléon adresse au grand chancelier Lacepède l’ordre d’acheter les bois d’Écouen, de veiller à la salubrité du château. À cela il ajoute les notes sur la formation intellectuelle et morale des jeunes filles élevées dans les maisons de la Légion d’honneur.

Notes sur l’établissement d’Écouen.
Finkenstein, 15 mai 1807.

« Il faut que l’établissement d’Écouen soit beau dans tout ce qui est éducation. Gardez-vous de suivre l’exemple de l’ancien établissement de Saint-Cyr où l’on dépensait des sommes considérables et où l’on élevait mal les demoiselles.
L’emploi et la distribution du temps sont des objets qui exigent principalement votre attention. Qu’apprendra-t-on aux demoiselles qui seront élevées à Écouen ? Il faut commencer par la religion dans toute sa sévérité, n’admettez à cet égard aucune modification : la religion est une importante affaire dans une institution publique de demoiselles, elle est, quoi qu’on puisse en dire, le plus sûr garant pour les mères et pour les maris. Élevez-nous des croyantes et non pas des raisonneuses. La faiblesse du cerveau des femmes, la mobilité de leurs idées, leur destinée dans l’ordre social, la nécessité d’une constante et perpétuelle résignation et d’une sorte de charité indulgente et facile, tout cela ne peut s’obtenir que par la religion, par une religion charitable et douce. Je n’ai attaché qu’une importance médiocre aux institutions religieuses de Fontainebleau, et je n’ai prescrit que tout juste ce qu’il fallait pour les lycées. C’est tout le contraire pour Écouen : presque toute la science qui y sera enseignée sera celle de l’Évangile. Je désire qu’il en sorte des femmes très agréables, mais des femmes vertueuses, que leurs agréments soient de mœurs et de cœur, non d’esprit et d’amusement. Il faut donc qu’il y ait à Écouen un directeur, homme d’esprit, d’âge et de bonnes mœurs, que les élèves fassent chaque jour des prières régulières, entendent la messe et reçoivent des leçons sur le catéchisme. Cette partie de l’éducation est celle qui doit être la plus soignée. (...)

Signé : Napoléon. »

Cinquième partie
Chapitre 32
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Dans ce chaos Louis XVI et Marie-Antoinette ont pour eux la foi. Plus que jamais ils ont besoin du secours de la religion. La prière, le recueillement, sont la seule liberté qui leur reste. Pourtant celle-ci aussi leur sera volée.
Ce dimanche d’août, les vêpres sont troublées par des cris d’hostilité. Il n’y a plus de roi, plus de religion, plus de principes qui tiennent. Depuis des mois, la révolution gronde, s’étend, enfle ; elle s’est infiltrée partout jusqu’à forcer les portes de l’église et retentir sous les voûtes sacrées. Le désordre a gagné tous les esprits. C’est la fin.

Troisième partie
Chapitre 22
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Vidéo de Inès de Kertanguy
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