Ce deuxième opus de "Miss pas touche"conclut avec efficacité l'intrigue qui tourne autour de la maison close Pompadour après l'assassinat de la soeur de Blanche. C'est un vrai polar bien mené avec des dessins et couleurs exquis.
Cette BD est beaucoup moins légère qu'on pourrait le supposer. La violence physique et morale est percutante. La justice n'est pas au rendez-vous mais cela est prévisible et donne un côté tristement réaliste. La fin est cruelle.
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Ce second volet des aventures de Miss Pas Touche commence là où s'achevait le premier.
Blanche, que sa virginité assumée a érigé en petite célébrité du Pompadour, semble avoir pris ses marques dans la maison close où elle s'est engagée dans l'espoir de coincer le Boucher des Guinguettes.
La jeune fille poursuit son enquête au péril de sa vie et va se retrouver confrontée à l'abjection et aux vices, à une violence qu'elle ne soupçonnait pas.
Si ce tome lorgne plus du côté du roman noir que de l'étude de moeurs, s'il est plus épique et plus rythmé, il conserve toute la finesse et la profondeur du premier que ce soit graphiquement -l'élégance et la richesse du trait- que de l'intrigue qui atteint des sommets de noirceur et d'intelligence.
Derrière les dorures et le champagne du Pompadour, derrière les costumes trois pièces des clients aussi riches que raffinés se dissimulent des passions sordides, des perversités inimaginables, l'hypocrisie et la tyrannie de l'argent facile. Les personnages y demeurent fidèles à eux-mêmes, complexes, profonds et jusqu'à la résolution de l'énigme, on s'interroge, on soupçonne, on se méfie, on a mal et des envies de fuite.
On reste pourtant, pour ne pas laisser Blanche seule, parce qu'on envie de connaître le vrai visage du Jack l'éventreur parisien, parce que cet univers sordide, glauque et presque empoisonné a un étrange pouvoir d'attraction sur le lecteur, parce qu'on s'est attaché à Annette, parce qu'on espère que toute cette hypocrisie des cols blancs éclatera au grand jour.
Parce que cette intrigue est addictive, malgré sa chute désespérante et désespérée.
Il n'avait pas tort finalement celui-là qui chantait qu'il n'y a plus d'espoir.
Et dire qu'on en redemande!
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Dans ce second tome de Miss Pas Touche, Blanche a pris ses marques dans la maison close. Elle est une des attractions du lupanar, où se côtoient commissaire de police, hommes politiques et grands bourgeois parisiens, sous le nom évocateur de " Miss Pas Touche". Cette situation lui permet de mener son enquête afin de démasquer l'assassin de sa soeur et des prostituées retrouvées coupées en morceaux. Mais elle est bien loin d'imaginer où vont la mener ses recherches, dans cet univers du vice et de la dépravation.
Hubert entraîne le lecteur vers une fin surprenante qui clôt l'enquête dans ce tome 2, mais qui ne voit pas s'achever là les aventures de la jeune héroïne puisque suivent deux nouveaux tomes.
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Ce deuxième tome tient toutes les promesses du premier. L'enquête de blanche s'emballe, le rythme est ici plus aventureux, plus épique et l'ambiance plus polar, mais les caractères sont toujours aussi bien soignés. le graphisme, toujours à la hauteur, simple et élégant, l'atmosphère graphique efficace. L'aventure se termine, heureusement il y a une autre histoire en deux tomes, il serait dommage de ne pas continuer un bout de chemin avec Blanche/Miss Pas Touche (très touchante), je vais vite me précipiter dessus.
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Ce deuxième tome de Miss Pas Touche, clôt le premier diptyque sur une réalité cachée atroce et désespérante.
Noir, c'est noir.
C'est aussi un réflexion sur une société malade de son hypocrisie et gangrénée par ses perverses turpitudes.
Que peut Miss pas Touche, vierge et assumée, pour mettre fin à certaine abomination particulièrement hideuse, et trouver le coupable du meurtre de sa soeur?
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Lecture jeune, n°123 - Dans le Paris des années 30, Blanche, jeune provinciale débarquée à Paris, se fait engager au Pompadour, un bordel renommé, pour enquêter sur la mort suspecte de sa sœur Agathe. Sous le nom de « Miss Pas Touche », elle découvre les dessous pas très avouables du Gotha de la politique. D’autres jeunes filles sont assassinées, toutes ont un lien avec la maison close. Qui est coupable ? Le rouquin est une belle ordure, mais « Monsieur » ne vaut guère mieux... Miss Jo, « fille » au grand cœur et sosie de Joséphine Baker, prête main forte à Blanche pour confondre le meurtrier. Après un premier tome coloré et fantaisiste, le second adopte un ton plus grave. La violence et les combines sordides du Pompadour ne sont que les répliques grinçantes du monde réel, en plus pervers et plus glauque. Le scénario, bien ficelé, rappelle les policiers « à la Simenon ». Le dessin et les couleurs lui donnent une dimension bien réelle. Ces deux albums offrent également une belle galerie de portraits féminins. Soumises ou révoltées, jalouses ou généreuses, ces prostituées aussi sont à l’image des femmes « du dehors ». note : Kerascouët est le pseudonyme utilisé par le tandem Marie Pommery et Sébastien Cosset. Le premier tome de Miss pas Touche a obtenu le prix Jeune Talent 2007 organisé par Virgin Megastore, la revue [dBD] et le Figaro Magazine. Agnès Donon
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
- Vous laissez consulter les registres ? Mais vous perdez la raison ! Il n'en est pas question...
- Voyons, soyez raisonnable, ma chère. Je ne voudrais pas que cela devienne un point de discorde entre deux vieilles amies comme nous.
- Je n'arrête pas d'entendre parler de cette Miss Pas Touche. Vous l'avez essayée ?
- Non, mais il paraît qu'elle est extraordinaire.
- Elle est vraiment vierge ? Ce n'est pas juste pour la publicité ?
- Oh, elle l'est, c'est certain. Je connais le secrétaire d'état chargé de la santé publique. Il a vu son dossier.
- Incroyable. Que ne vont-ils pas chercher pour attirer les clients, à quand une naine hermaphrodite ?
- Je n'ai pas de secret.
- Vraiment ? Une filel comme toi dans une maison comme celle-ci, voilà une énigme passionnante !
- Je n'ai plus personne dehors, j'avais perdu mon travail... Une histoire banale, je suppose.
- Et tu as eu l'idée comme ça de venir frapper au Pompadour ?
- Pourquoi toutes ces questions ?
- Je m'intéresse à toi. C'est tout. N'est-ce pas normal de la part d'une amie ?
- En fait, il n'y a jamais eu de boucher des guinguettes.
- Si, il y en a eu plein. Un par fille. Mais la presse nous a bien aidés sur ce coup-là. Ce sont les journalistes qui ont créé le personnage, Judith n'a fait qu'en rajouter un peu dans la mise en scène. Elle a toujours été fascinée par Jack l'éventreur, et ça a pris encore mieux qu'elle ne l'espérait.
En attendant, sois prudente, tu voudrais tellement que les choses correspondent à ce que tu crois que tu ne vois plus rien. tu as bien trop de certitudes.