En surbrillance comme pour marquer une nouvelle notification, elle remarque une fenêtre en fond. Oubliée de la veille, celle de son test de l'outil de surveillance des analystes. Toujours ouverte sur...
Le visage de l'allemand apparaît, son sourire timide figé à tout jamais dans cette forme numérique d'éternité. Alvina tressaille malgré elle. Il lui semblait avoir refermé tout ça hier, pourtant...
C'est la règle dans la transgression institutionnelle des règles, on le fait tous, mais personne n'en parle.
Elle lève les yeux de son téléphone, observe la nuit, dehors. Un unique lampadaire près de l'arrêt de bus, les frondaisons des pinèdes en pointes hérissées sur l'horizon bleuté. Le car ralentit, s'immobilise. Sa valise frôle la manche du dernier passager restant alors qu'elle remonte l'allée centrale. Il ne bronche pas, endormi, le menton sur la poitrine, un livre ouvert posé sur sa cuisse. Elle ne peut pas voir le titre, la couverture évoque un thriller nordique, neige et personnages qui tournent aux anxiolytiques. L'air frais fait du bien, ça réveille un peu après le trajet tellement long, la touffeur moite du bus. L'autocar s'éloigne et la laisse seule dans l'obscurité quasi totale. Silence.