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EAN : 9782262030629
233 pages
Perrin (01/10/2009)
3.5/5   16 notes
Résumé :
Version romancée du scénario du film Liberté, inspiré de faits véritables pendant la 2e guerre mondiale.

Théodore, vétérinaire et maire d'un village situé en zone occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, a recueilli P'tit Claude, neuf ans, dont les parents ont disparu depuis le début de la guerre.

Mademoiselle Lundi, l'institutrice fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à quelques pas de là. Ils sont venus pour fair... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

N°402 – Mars 2010
LIBERTÉ – Un film de Tony Gatlif.

Tout commence par une image poétique et tragique à la fois, un camp de concentration et une musique jetée au vent et produite par des cordes de guitare qui vibrent au rythme des barbelés. le ton est donné.

La deuxième image est celle d'un campement de gitans en marche dans une forêt à la recherche d'un hypothétique fantôme qui leur fait peur. Ce n'est en fait qu'un petit garçon qui veut se joindre à eux pour échapper à l'orphelinat. Lui aussi a choisi la liberté, celle de ceux qui ne sont de nulle part et qui n'ont comme boussole que le vent. Cette famille tzigane s'installe provisoirement dans un village pour les vendanges, comme tous les ans. Pour autant, on commence à comprendre que les choses ont changé, qu'ils se méfient. On aperçoit la silhouette de soldats allemands qu'ils semblent fuir. Pourtant, dans ce village, ils ont leurs habitudes, qu'ils y connaissent des gens qu'ils respectent, comme ce Pentecôte qu'ils accueillent au début en ami. Pourtant, c'est la guerre et même si cela n'est la « leur guerre », elle est là et a changé les mentalités et surtout les hommes. Pentecôte qui était auparavant leur ami est devenu un « collabo », à la solde de la milice et des SS, désireux avant tout de les spolier du peu qu'ils ont et de servir ses propres intérêts. A partir de ce moment les choses s'enclenchent et de fuites en persécutions et internements dans un camp, le spectateur les prend forcément en sympathie. Ils sont les faibles dont les plus forts vont avoir raison, la mort va s'imposer, même s'il elle n'est suscitée qu'à travers l'assassinat de Taloche.

Dans ce film sans véritable scénario, fait seulement de scènes juxtaposées, Gatlif choisit de célébrer le besoin de liberté [Taloche, décidément en décalage complet avec notre société qui libère l'eau en ouvrant largement les robinets – C'est dans l'eau de la rivière qu'il trouvera la mort, symbole d'une véritable libération mais aussi de la volonté d'anéantissement des Allemands] qui colle aux « semelles de vent » des Tziganes. A l'occasion, l'auteur souhaite revenir aussi sur les idées reçues et fortement ancrées dans l'inconscient collectif qui font d'eux des « voleurs de poules » [L'épisode où les gens du village viennent les chercher et les paient pour jouer devant leurs poules qui ne veulent plus pondre, est révélateur]. Il les montrent comme des gens qui refusent définitivement d'intégrer notre société sédentaire, scolarisée, obéissante..., comme des gens qu'on souhaite surtout voir s'installer ailleurs [Même s'ils jouent dans les bals de campagne, apparemment à la satisfaction de tous, ils n'en sont pas moins l'objet de l'hostilité des villageois, même s'ils partagent, peu ou prou, les mêmes peurs, les mêmes superstitions]

Gatlif n'oublie personne et rappelle, à sa manière, qu'ils n'ont pas été les seuls à être persécutés par les Allemands [l'épisode où Taloche, malgré son côté hurluberlu et comique, découvre à la sortie d'un tunnel ferroviaire une montre juive, remet les choses dans leur contexte]. Hitler ne s'en est pas pris seulement aux Juifs, mais aussi à tous ceux qui n'avaient pas l'heur de lui plaire [communistes, résistants, opposants politiques, homosexuels...]. Il rend également hommage à ceux qui ont gardé leur humanité, le maire du village qui vient les chercher dans le camp et les sauve provisoirement par un subterfuge juridique, institutrice qui est aussi une résistante, le personnage incarné par Rufus qui leur fournit du travail et de la nourriture. Ils sont eux aussi, à leur manière, des « Justes parmi les justes » mais cette distinction n'existe pas chez les Tziganes. Il n'y a pas eu chez eux, comme chez les Juifs, d'écrivains et des éditeurs pour porter témoignage de cette extermination.

Ce film est donc bienvenu par l'authenticité de ses personnages et par le témoignage qu'il porte, non seulement sur la différence [et donc sur la tolérance qu'elle entraîne de la part d'une société qui se dit civilisée], mais surtout sur le massacre, avec la complicité de l'État français, de ce peuple victime, lui aussi, de la folie meurtrière des nazis.




© Hervé GAUTIER – Mars 2010.










Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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La tribu de Puri Dai, formée de quatorze Roms – hommes, femmes et enfants entassés dans trois modestes roulottes – cherche à rejoindre le petit village de Saint-Amont avant la morte saison et l'arrivée des frimas de l'hiver. Tous ont conscience qu'ils ne sont pas les bienvenus par où ils passent. On leur fait bien sentir, par des attitudes, des gestes, des mots, du mépris ou de la condescendance qu'ils ne sont que tolérés, jamais acceptés bien longtemps dans un même lieu. Considérés comme des voleurs de poules, des chapardeurs, des sorcières ou jeteurs de sort par la population souvent ignorante, le clan de Puri Dai doit – en plus – éviter les routes principales surveillées par la police française et les patrouilles allemandes en maraude et à la recherche de suspects en tous genres. Car, en cette année 1943 où l'occupation se fait de plus en plus pesante sur chacun, tout le monde est un suspect potentiel.

Les Tziganes encore plus que les autres, eux qui refusent de se socialiser, de se sédentariser, préférant de loin la liberté d'aller et de venir avec ses aléas et ses contraintes, à une stabilité assimilée à une mort lente et certaine, à une sclérose de leurs traditions ancestrales, à l'asphyxie de leur culture d'origine et de leur langue singulière, mélange savant de leur passé antédiluvien.
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Théodore est vétérinaire et maire d'un village en zone occupée pendant la seconde guerre mondiale. Avec l'institutrice Lise Lundi, il fait la connaissance du clan de Puri dai, des tsiganes venus au village pour y faire les vendanges.
Humaniste et républicaine, la jeune femme convainc, non sans mal, les nouveaux arrivants de scolariser leurs enfants. La pression de la police de Vichy puis de la Gestapo sur les nomades s'intensifie et le danger se fait chaque jour plus menaçant sur la petite communauté. Depuis toujours, les tsiganes veulent reprendre la route…
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Le récit est intéressant, basé sur les témoignages de la résistante Yvette Lundy, en réalité institutrice à Gionges dans la Marne, résistante, qui a aidé des enfants en les scolarisant et a fait des faux-papiers, mais n'a pas aidé spécifiquement les Tsiganes. En revanche, c'est assez bizarre de faire un roman qui se veut biographique en changeant les noms de lieu, en modifiant un peu le nom de l'institutrice, mais en prenant pour l'enfant tsigane qui est au centre du récit le surnom de Taloche, inspiré de Joseph Toloche, l'un des Tsiganes décrit par Jacques Sigot dans Ces barbelés oubliés par l'Histoire; Un camp pour les Tsiganes… et les autres. Montreuil-Bellay 1940-1945 (éditions Wallâda, 1994, voir aussi Tsiganes, camp de concentration de Montreuil-Bellay, près de Saumur dans le Maine-et-Loire, par Kkrist Mirror). Arrêtés dans la Marne, la famille du roman ne peut pas avoir été enfermée à Montreuil-Bellay (contrairement à ce que disent certains blogs qui parlent du film et/ou du livre), mais ce camp, le seul bien étudié grâce à Jacques Sigot, a servi de modèle pour le roman/scénario. [voir la suite sur mon blog]
Lien : http://vdujardin.com/blog/ga..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Parce qu'un homme libre va et vient … librement. Un homme libre ne s'encombre pas de futilités. Un homme libre sait tailler une flûte dans un roseau, tresser un panier ou rempailler une chaise, accomplir mille petits gestes de la vie quotidienne qu'ont oublié la plupart des autres. Un homme libre est comme le vent. On ne sait ni d'où il vient ni où il va, et pourtant il va quelque part. Un homme libre a le sens de la fantaisie. Un homme libre sait surtout ce qu'il y a dans le cœur de ses semblables.
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Chez les Tziganes on trouvait des musiciens et des danseurs, des forgerons, des maquignons, des rétameurs, des rempailleurs, des vanniers, des guérisseurs, mais jamais de peintres ni de sculpteurs, rien qui fût à leurs yeux hors de la vie. Leur danse et leur musique n'étaient jamais les mêmes. Éphémères, elles suivaient l'inspiration du moment. On ne jouait pas du violon, comme dans les salons, en lisant une partition, on jouait selon l'heure du jour, l'émotion de l'instant, à l'oreille, à l'instinct.
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un homme libre ne s'encombre pas de futilités. Un homme libre a le sens de la fantaisie. Un homme libre sait surtout ce qu'il y a dans le coeur de ses semblables. (p10)
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Le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est la peur. (p14)
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Videos de Tony Gatlif (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tony Gatlif
Des chevaux, des taureaux, des flamants roses et même des moustiques… Les animaux sont, autant que les humains, les personnages du nouveau film de Tony Gatlif – qui pourraît bien être le dernier. le réalisateur de Gadjo Dilo a tourné Tom Medina dans la nature sauvage de la Camargue, pour y dépeindre le delta du Rhône comme une terre mystérieuse hantée par les esprits. Et raconter, en le romançant, un épisode de sa propre jeunesse quand, à la fin des années 1960, il avait quitté la maison de correction pour apprendre à la dure les soins équestres dans une manade tenue par un gardian haut en couleur.
Réalisé dans l'urgence, Tom Medina est un film d'une beauté folle, où l'énergie du rock et la mélancolie du flamenco entrent en fusion. Une ode lyrique à la nature, portée par l'interprétation habitée de David Murgia, un jeune comédien belge venu du cirque, aussi acrobate que poète.
Tom Medina, qui sera présenté au Festival de Cannes lors d'une séance spéciale du Cinéma de la plage, sortira en salles le 4 août. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité pour Télérama.fr.
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