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EAN : 9782080244840
397 pages
Flammarion (01/02/2023)
3.08/5   6 notes
Résumé :
Parmi les opposants à l’Empire, aucun ne fut aussi sévèrement traité que Germaine de Staël. De 1803 à 1812, l’auteure de Delphine et Corinne ou l’Italie fut bannie, confinée à quarante lieues de Paris puis condamnée à ne plus quitter son château de Coppet en Suisse.
Tout avait pourtant bien commencé et la jeune femme n’avait pas ménagé ses efforts pour séduire le Héros d’Italie. Jusqu’à ce jour du 3 janvier 1798 où leur premier face-à-face donna le ton à ce q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Germaine et Napoléon,

Deux biographies croisées de Germaine de Staël et de Napoléon Bonaparte.

J'ai aimé le style d'Annie Jourdan, toujours clair, simple à lire et sourcé. Ce livre se lit comme un roman, ponctué par de courts chapitres.

Il est difficile d'écrire des biographies croisées sans s'attarder plus sur un des deux personnages ! le livre d'Annie Jourdan n'échappe pas à cette règle en privilégiant largement Madame de Staël !

Une biographie intégrale de Madame de Staël puis depuis sa première rencontre avec le futur Empereur en 1798.

On sent la nette préférence de l'auteure pour Germaine de Staël et elle n'est pas tendre pour Napoléon…

J'ai redécouvert cette femme amoureuse, emportée et même harceleuse (!), cette Minette qui est imbue de son talent et qui a soif de pouvoir et de gloire !

Un livre agréable à lire pour connaître mieux ces deux personnages !
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Fille de Necker ministre des finances sous Louis XVI et écrivaine tenant salon avec les plus grands de son époque, on ne connaît pas grand chose de Germaine de Staël. En effet, sauf le nom qui parle à quelques oreilles savantes, il est difficile pour une personne lambda d'assimiler avec précision quelques faits à ce personnage historique. Annie Jourdan par l'approche de Napoléon 1er , va nous faire découvrir la vie de cette femme à la pensée redoutable et cette vie d'exil jonchée de lutte, à laquelle la condamna l'Empereur.

Je ne cache pas qu'à mes yeux, l'approche par le prisme de Napoléon est un peu une excuse pour développer la vie de Germaine de Staël dans sa globalité. En effet, il y a dans ce livre chapitres et passages qui développent trop en avant la vie sentimentale et familiale de cette femme pour que je ne ressente pas ce sentiment. (Passages intéressants certes, mais pas tout le temps au demeurant.)
Néanmoins, si à mes yeux Napoléon semble un peu l'excuse à une biographie de Germaine de Staël, il faut admettre que cette approche est intéressante car la relation de ces deux protagonistes est effectivement étonnante. Empereur prometteur mais basculant très vite dans l'autoritarisme qui ne souhaite que louange à son encontre et réduisant la liberté d'expression à peau de chagrin, et une Staël qui est une femme fière, têtue, talentueuse et sans hypocrisie, la relation entre les deux personnages ne pouvait qu'être explosive. Pas sans conséquence dans la vie de tous les jours, notamment pour Staël qui subit maints exils et l'ire de l'empereur.

Mais ce qui est amusant quand on prend connaissance de cette relation loin d'être amicale, c'est de voir l'opinion qu'ils avaient l'un sur l'autre, une opinion qui montre à voir in fine le caractère de chacun.
Pour Germaine de Staël il est intéressant de remarquer l'évolution de ses idées sur le monsieur corse. Une opinion qui deviendra de plus en plus défavorable à l'empereur au fil du temps malgré ses tentatives d'ouvrir le dialogue. A côté de cela, on y voit en parallèle une femme persévérante, qui ne fera jamais de courbette pour plaire à Napoléon malgré ses attentes et demandes qui ne sont pas forcément petites. « Justement, elle quémande, mais ne cède pas ! Ou comme le constatera plus tard Napoléon : elle combat d'une main, et sollicite de l'autre ! Mais solliciter n'est pas céder ! » C'est chercher à obtenir justice. » p.243.
Quant à Napoléon, sa relation inamicale avec Germaine de Staël montre à découvrir ou redécouvrir son opinion sur les femmes, mais également à prendre la mesure du melon de cet homme qui n'attendait que compliment et soumission de toute personne un tant soit peu au-dessus du panier. (Très agaçant à supporter.)
Mais en ce qui concerne Napoléon, ce qui a été intéressant pour moi, c'est de découvrir cette parcelle de politique intérieure que fut sa politique de propagande, sa valorisation de l'image, son rapport avec l'information et l'expression. Et l'impacte que ça a eu au sein de la population qui par peur se taisait (un peu comme aujourd'hui), étant donné qu'une chape de plomb pesée sur les esprits. Cela permet aussi de remarquer à quel point la capitale française était devenue morne et sans lustre. Quand les esprits ne se rencontrent plus...

Mais comme l'histoire n'est pas sans humour, il est fort amusant de voir comment Napoléon grand homme tombé de son piédestal, approche madame De Staël après son retour de l'île d'Elbe. La société de la fille de Necker sera bien recherchée, face à une Staël pour le coup fuyante...

En résumé, ce livre qui retrace la vie de Germaine de Staël tout en mettant en avant l'esprit et la compagnie de cette femme dans son temps, est un livre fort plaisant. Mais malgré tout, certains passages mettaient fastidieux.

Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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En ouvrant ce livre, j'ai naïvement pensé que l'auteure nous offrait ici une biographie croisée. Mais non ! Annie Jourdan prend la main de son lecteur pour le faire plonger dans la vie de Germaine de Staël, ses illusions, ses désillusions, ses amitiés et ses amours, rien n'est passé sous silence. le moins que l'on puisse dire, c'est que l'impératrice de la pensée a eu une vie rythmée par une mélodie que l'on connait tous, « mes amis, mes amours, mes emmerdes ».

Son plus grand tort ? Probablement celui d'avoir pensé qu'il mérite mieux que Joséphine et qu'il finira obligatoirement par ressentir quelque chose pour elle. Que leurs intelligences ne peuvent que s'attirer. Malheureusement, elle n'y gagnera, au final, qu'une dizaine d'années d'exil…

Même si tout semble les opposer, on constate qu'ils ont en commun de nombreuses choses, à commencer par leurs rêves de gloire. Elle rêve de gloire littéraire et lui de gloire militaire. Autre point commun, se sont tout deux d'excellents comédiens, il joue le colérique et elle la martyre. Mais ils ne vont jamais réussir à s'entendre et ce dès leur première entrevue.

Annie Jourdan met en lumière la dualité de ces deux grands personnages du XIXème siècle. C'est fluide, percutant et ça convoque de nombreuses sources du Premier Empire pour venir appuyer ses thèses de rendez-vous manqué.

Pour certains, l'ouvrage ne parlera pas assez de Napoléon et trop de Madame de Staël, pour d'autres l'ouvrage paraîtra peut-être un peu « gentillet » mais, pour moi, il a l'immense mérite de faire (re)découvrir cette grande figure féminine du Premier Empire. Et si la mise en bouche vous a ouvert l'appétit alors n'hésitez pas, ensuite, à lire la biographie que lui consacre Michel Winock.
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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Un livre pour deux génies, Madame de Staël et Napoléon dans le rendez-vous manqué de l'historienne des révolutions du XVIIIe siècle et du Premier Empire, Annie Jourdan chez Flammarion.
Voici un livre qui nous trompe tout en nous ravissant. Il nous ravit par son écriture, son dynamisme, ses courts chapitres qui font que les pages se tournent vite, se dévorent même.

Il faut dire que Madame de Staël continue de séduire quiconque l'approche, même 205 ans après son décès, alors sous la plume de l'historienne c'est un vrai bonheur.

Mais c'est aussi là que ce livre nous trompe.

La suite sur : www.actualitte.com
Lien : https://actualitte.com/artic..
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critiques presse (3)
LeMonde
20 mars 2023
En réalité, la confrontation entre eux n’a été que fort épisodique, l’un et l’autre ayant été occupés à bien d’autres tâches, dont le point commun fut sans doute la recherche de la gloire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
03 mars 2023
Un livre pour deux génies, Madame de Staël et Napoléon dans Le rendez-vous manqué de l’historienne des révolutions du XVIIIe siècle et du Premier Empire, Annie Jourdan chez Flammarion.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
02 mars 2023
L’hostilité de Bonaparte envers Mme de Staël est-elle révélatrice du sort des femmes à cette époque?
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La vie de Mme de Stael illustre à elle seule le sort des femmes à la fin du XVIIIe siècle et le combat qu'elles devaient mener pour acquérir une place dans l'espace.
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Faute de pouvoir agir directement, ce qui est interdit aux femmes de l'époque, elle aspire à entrer en politique par le truchement de celui qu'elle aime.
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Justement, elle quémande, mais ne cède pas ! Ou comme le constatera plus tard Napoléon : elle combat d'une main, et sollicite de l'autre ! Mais solliciter n'est pas céder ! C’est chercher à obtenir justice.

p.243.
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Justement, elle quémande, mais ne cède pas ! Ou comme le constatera plus tard Napoléon : elle combat d'une main, et sollicite de l'autre !
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