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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu tant en version originale que dans sa traduction française.

Etant toujours passionné par l'histoire. Sachant que Gerda Taro, l'héroïne de cette histoire était décédée en Espagne durant la guerre d'Espagne, et la sachant compagne de Robert Capa, photographe que j'apprécie, j'ai décidé de lire ce livre.

J'ai bien failli en abandonner la lecture tant celle-ci m'a parue difficile, le livre me paraissait au début très confus...

Cette impression est liée à la structure même du récit : ici, il n'y a pas une ligne claire, avec un début et une fin, l'auteure nous parle de Gerda morte puis de Gerda vive, de Gerda amoureuse et de Gerda qui trahit, l'on saute de ses années à Leipzig vers celles de Paris, de Barcelone puis on y revient...
Cela n'a rien d'une biographie traditionnelle !
Il n'y a ici pas de temporalité !

La fille au Leica est Gerda Taro, Allemande anti-fasciste qui émigrera à Paris pour fuir le nazisme, fera la connaissance de Robert Capa (dont elle inventera le pseudonyme) et mourra écrasée par un char d'assaut à Barcelone durant la guerre d'Espagne.
Cette femme, je ne la connaissait pas, et je l'ai découverte à travers ce récit ; elle fut pourtant très connue à l'époque - se funérailles à Paris ont été suivies par des milliers de personnes. Son rôle majeur dans l'histoire de la photographie est apparu plus tard lors de la découverte de la "valise mexicaine" contenant nombre de ses négatifs.

Son histoire, l'auteure nous la fait revivre de façon originale : un prologue et un épilogue basé sur quelques photos et entre ceux-ci, les souvenirs de trois personnes qui l'ont bien connue, deux hommes qui en ont été amoureux et une femme qui a vécu avec elle : Willy Chardack, Georg Kuritzkes et Ruth Cerf ; ces souvenirs sont ceux de personnes d'âge mur qui revivent des moments de leur jeunesse, souvenirs entrecoupés de pensées ou de préoccupations contemporaines.
La perception qu'ils ont du personnage de Gerda n'est pas la même, la différence la plus fondamentale à mon avis tient à la vision de Ruth qui n'a pas comme les deux autres été amoureuse d'elle.
Ces trois personnages sont intéressants, je ne les connaissais pas et cela m'a donné envie de chercher à en savoir davantage sur eux sur Internet. Ils nous font revivre eux-aussi d'autres personnages.

Au final, nous avons un portrait de Gerda Taro dessiné avec des pinceaux différents,, un portrait d'une femme libre, d'une femme en avance sur son temps, d'une femme indépendante, décidée et courageuse.

Une femme que j'aurais aimé connaître...
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Paris, années 1930.
Gerda Pohorylle, émigrée juive allemande, venant de Leipzig, découvre la photographie comme mode de subsistance et moyen de lutte contre le fascisme. Elle prend le nom de Gerda Taro. Elle a rencontré André Friedmann, émigré juif hongrois, qui deviendra une des stars du photo-reportage mondial sous le nom de Robert Capa. C'est le fondateur de l'agence Magnum.
Nous découvrons Gerda à travers trois témoignages: ceux de Willy, Ruth et Georg. Ils ont partagé des moments de la vie de Gerda, surtout à Paris, et pour Georg aussi à Naples. Les trois témoignages sont encadrés par un prologue fondé sur deux photos d'un couple, l'une prise par Gerda, l'autre par Robert, et par un épilogue à partir de deux photos de Gerda et Robert.
Une belle construction littéraire et un récit riche. On y découvre le milieu antifasciste parisien, international et communiste souvent. Mais surtout une personnalité libre. Gerda se comporte librement vis-à-vis des pouvoirs, dans tous les milieux, ou avec les hommes. Par les aperçus qu'en donnent les témoins, on perçoit une femme d'une exceptionnelle intelligence des situations dans lesquelles elle se trouve, que ce soit dans les quartiers populaires de Naples ou sur les fronts de la guerre d'Espagne.
Le livre nous apprend aussi une foule de choses concrètes sur ces années qui ont précédé la grande catastrophe (elle avait déjà commencé en Espagne).
Willy et Georg livrent leurs témoignages en 1960. Les réflexions de Georg, médecin allemand travaillant à Rome pour la FAO, ancien résistant et ancien membre des Brigades internationales, sont passionnantes aussi.
Mais curieusement ce livre ne suscite pas une grande empathie pour les personnages, plutôt un intérêt distancié pour leur destin hors du commun. le style est sans doute trop elliptique pour que l'auteure nous emmène dans leur sillage.

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Un portrait de Gerda Taro, photographe de guerre morte la veille de ses 27 ans sur le front de Brunete pendant la guerre civile espagnole.

Portrait à travers le souvenir d'une amie et de deux amants qui l'ont côtoyée entre la fin des années 1920 et avant sa mort en 1937. Ces évocations à distance permettent de deviner par touches la personnalité de cette jeune femme d'origine allemande, juive, libre, amoureuse de la vie, engagée dans le photoreportage de guerre pour dénoncer les fascismes.

Le roman de Helena Janeczek dépeint aussi toute une époque marquée par la naissance de grands noms du photoreportage (David Seymour, Kati Holm, Robert Capa, ...) dans un contexte de totalitarismes naissants en Allemagne, en Italie, en Espagne.

Comme les protagonistes se remémorent des lieux, des rencontres, des personnes, en procédant par associations d'idées (un souvenir en déclenche un autre, vagabondage de l'esprit), la présence d'une connexion Internet à proximité pour contextualiser, documenter les faits annoncés, s'avère indispensable. Une lecture qui demande du temps, et qui n'est qu'une invitation à creuser les sources sur Gerda Taro.

Roman lu en sa traduction allemande.
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