Après avoir publié son premier roman policier intitulé "
Entre le paradis et l'enfer : La Catabase",
Jack Jakoli, enquêteur à la Crim' de Mons, signe un second polar glaçant inspiré de l'histoire vraie du "Dépeceur de Mons", l'un des pires tueurs en série que la Belgique ait connus ! Âmes sensibles s'abstenir !
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La détresse des roses" est un thriller réussi très réaliste que j'ai eu le plaisir de découvrir grâce aux éditions @hugopublishing et @NetGalleyFrance que je remercie vivement pour cette belle découverte. Cette histoire inspirée de faits réels mélange fiction et réalité avec talent, tout en prenant soin de ne pas heurter les familles des victimes, comme l'auteur le précise au début du roman.
La scène se passe à Montiry en Belgique en 1996-97. Après avoir violenté sa victime pendant deux jours, un homme s'installe dans le garage de ses parents pour démembrer le corps. Ce qui ne devait être qu'une vulgaire besogne, l'enthousiasme à un tel point qu'il décide de créer une oeuvre d'art dans le but de l'exposer aux yeux de tous...
Quelques semaines plus tard, au Nord de la France, une patrouille territoriale est avisée de la découverte d'un bassin de femme le long d'un fleuve. L'enquête piétine car il est impossible d'identifier la victime par manque d'indices jusqu'à ce qu'un torse de femme soit aussi repêché dans un cours d'eau en Belgique, cette fois. le morceau de corps est dépecé et les aréoles ont été soigneusement découpées...
L'enquête qui débute va marquer les esprits de tous, en particulier celui de Mélanie Penning, en poste à la Crim' depuis un an. Fragilisée par son divorce et par son arrivée dans une équipe exclusivement masculine, elle subit de plein fouet les images atroces inhérentes à sa nouvelle fonction. Mais, passionnée par son métier, elle compte bien arrêter ce "dépeceur de Mons" qui fait son marché durant la nuit.. un monde que fréquente régulièrement sa soeur cadette, Claire !
La structure narrative est bien maitrisée, révélant progressivement les liens entre les nombreux personnages, ce qui permet de préserver habilement le suspense jusqu'au pitch final percutant et surprenant. L'intrigue est bien ficelée, dévoilant peu à peu la vérité, sur un rythme effréné qui ne laisse aucun temps mort grâce à des chapitres courts très addictifs. L'atmosphère est de plus en plus glauque, sombre et inquiétante, ce qui crée un climat anxiogène très efficace qui donne de la profondeur à l'intrigue.
L'auteur a un style fluide, direct, incisif et une plume affûtée, visuelle, cinématographique, semblable à des clichés instantanés. Certaines scènes sont crues sans sombrer dans le voyeurisme, ce qui donne de la vraisemblance au récit.
Le portrait psychologique des personnages est bien détaillé : "Mimi", le tueur en série, n'est ni diabolisé, ni idéalisé ; Mélanie, fragilisée par son histoire personnelle, doit faire face à des tensions dans une équipe entièrement masculine, mais reste forte car elle est passionnée par son métier. Elle est touchante et attachante et le lecteur a hâte de la retrouver pour une nouvelle enquête.