Curiosité ; Si je n'habitais pas non-loin de St Benoit sur Loire, je n'aurais probablement pas lu ce bouquin. Mais il y a peu, lors d'une ballade au bord du fleuve, j'ai visité l'Abbaye, puis j'ai poussé jusqu'à l'Office du Tourisme, or il y a là une petite exposition sur la vie du poète dans cette commune du Loiret [
Max Jacob est né en 1876 à Quimper dans une famille juive, en 1915 à la suite d'une vision, il se converti au catholicisme, il a vécu à St Benoit/Loire entre 1921 et 1927, puis en 1936 jusqu'à son arrestation par les nazis en 1944 à la sortie de la messe, il mourra à Drancy quelques semaines plus tard, évidemment on ne peut pas résumer sa vie à ça, elle fut beaucoup plus riche]. Curiosité donc, la mienne et celle de ce recueil. Certains
poèmes ressemblent à des prières, ici c'est un peu trop de mysticisme à mon goût. D'autres
poèmes jouent avec des mots, l'humour et l'ironie, avec une forme d'onirisme aussi, ceux-là me touchent davantage, même si la majorité reste passablement hermétique. Il faut lire ce genre là par petites lampées ; sinon c'est le mal de tête assuré. Page 138, un extrait en prose :
On N'écrit Jamais Que Ses Mémoires
(...) Abandonnée sous l'oeil des barbares. C'est une fin d'acte, la fin d'un acte. Comme si la vie n'était pas divisée en actes ; Je joue le dernier de la mienne et je retouche les actes précédents ... les jours de bonne humeur on n'a que les souvenirs qu'on veut avoir. Les autres jours, j'ai la sévérité d'un Caliban lucide. L'air mord les remords. Remords-toi, méchant, alors j'écris mes mémoires dans mes os avec mon sang.
3*, Allez salut.