Citations sur Sur les ailes d'un papillon (31)
Mes yeux parcoururent sa jupe qui laissait deviner de belles hanches, avant de se perdre sur sa taille, fine et droite et ils finirent leur course sur son décolleté. Le bord de son chemisier blanc laissait apparaître la dentelle de son soutien-gorge. À quelques centimètres de moi, cette vision me rendait extatique ; toute mon attention semblait aspirée par le « V » que ses deux seins dessinaient.
En se reconstruisant, elle avait appris à être une personne forte et autonome. Elle s’était ouverte au monde comme une belle fleur immergeant d’un champ de ronces. Et même si elle était devenue un peu excentrique, je préférais de loin la Christiane épanouie qui se tenait face à moi.
Le contact avec sa peau était agréable et me réchauffait l’âme. Elle brisa ce lien pour se saisir de sa mallette, et m’invita à sortir de la chambre pour gagner le rez-de-chaussée. Tobby se précipita dans le couloir et dévala les escaliers quatre à quatre.
Dans cette posture, ses fesses étaient comprimées contre le tissu de son pantalon, ce qui me laissait rêveur. Je l’imaginai un bref instant dans son plus simple appareil, à quatre pattes devant moi, ses hanches bien dessinées terminant leur courbe sur son postérieur généreusement arrondi. Je secouai la tête pour chasser ces idées et détournai le regard de ce corps.
Mon corps avait besoin de son remontant, et ce n’était pas le moment d’avoir une faiblesse devant les forces de l’ordre. J’eus juste le temps de me servir un whisky avec un fond de café, de prendre mes petites pilules du bonheur dans ma pochette et de me frotter énergiquement les dents avec une quantité déraisonnable de dentifrice, avant que le carillon de la maison et les aboiements de Tobby se fassent entendre. Ils étaient déjà sur les lieux.
Je progressais à l’aveugle sur le fil tranchant du rasoir. Je ne pouvais en parler à personne pour le momen t ; ça provoquerait une crise cardiaque à ma mère, et donnerait des balles au fusil de Sophie qui n’hésiterait pas un instant à me tirer entre les omoplates. Je posai mon regard sur Tobby. J’avais besoin de me changer les idées. — Tu as fai m ? Ou i ? Allez, vien s ! Je me levai, m’étirai à en faire craquer mes vertèbres et me traînai en direction de la cuisine après m’être couvert le bassin d’un plaid négligemment abandonné sur le canapé. J’avais cette impression de revivre des séquences similaires, jour après jour. J’allais finir par user le sol et les semelles de mes chaussures à effectuer ces allers-retours incessants entre les différentes pièces, tel un chien traçant un sillon dans l’herbe en empruntant instinctivement un chemin identique.
La sensation de plénitude s’était diffusée dans tout mon corps et ne semblait plus vouloir en partir. J’étais un homme nouveau, j’étais un papa.
Choisir un métier pour vivre, et non un métier dont on aimerait vivre. La réalité semblait me rattraper soudainement. J’avais peur de me tromper. J’avais peur de l’avenir. Je me sentais au pied du mur. Était-ce ça mûrir ? Savoir agir pour le bien du plus grand nombre ? Ne pas être égoïste, au risque de réprimer ses désirs. Tout se bousculait encore une fois dans ma pauvre tête.
Après avoir retourné le problème dans tous les sens des heures durant, en évitant soigneusement de croiser mon patron dans les couloirs de l’agence, je dus prendre une décision.
Bon… J’accepte, j’assume. Je vais le signer son putain de CDI.
Les enfants se mirent tous à pleurer à chaudes larmes. Les lions, pourtant si féroces, en laissèrent s’échapper quelques grosses lorsqu’ils se détournèrent de moi.
Quel homme peut se moquer de faire perdre de l’argent à quelques-uns pour en enrichir d’autres ? Comment peut-on trouver facilement le sommeil quand on s’est planté sur un investissement qui a provoqué la fonte du capital de nos clients ? Quelle indélicatesse de leur annoncer que la bourse a été capricieuse et qu’il ne reste de leurs économies que le néant.
J'étais déraisonnablement doué pour vendre absolument n’importe quoi à n’importe qui et pour en dégager des profits colossaux. Mais une fois dans l’intimité, lorsque l’alcool que j’ingurgitais avec mes compères ne suffisait plus à me détendre, je devenais parfois imbuvable avec ma famille…