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sur 995 notes
John IRVING fait partie de ces auteurs que je suis avec assiduité. Quand il sort un livre, je l'achète sans réfléchir, incapable d'attendre le sortie en poche. Il ne m'a jamais déçue même si j'ai un peu moins aimé Je te retrouverai. C'est donc avec délectation que j'ai ouvert son dernier-né: Dernière nuit à Twisted river.
Après un début un peu laborieux, le temps de me mettre dans l'ambiance d'un camp de bûcherons du nord du New Hampshire, je suis partie avec Dominic Baciagalupo et son fils Danny pour une épopée incroyable qui m'a fait voyager de Twisted river à Boston, en passant par l'Iowa, pour finir au Canada.
C'est un roman-fleuve, une histoire d'hommes, des pères, des fils, des amis à la vie à la mort, des constables rancuniers. C'est aussi une histoire de femmes particulières, celle qui meurt sous la glace ou à coup de poêle, celle qui tombe du ciel en tenue d'Eve, celle qui milite contre la guerre au Vietnam en offrant son corps. C'est aussi une histoire de l'Amérique, des années 50 au World Trade Center, de la guerre du Vietnam à celle d'Irak.
Fidèle à ses thèmes de prédilection (la paternité, la perte d'un être cher, le travail d'écrivain et plus anecdotiquement les ours et la lutte), John IRVING nous embarque dans un roman envoûtant, touchant, drôle et terriblement humain.
Un pavé qu'on ne lâche plus une fois commencé et qu'on referme avec regret.
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Ouvrir un livre de John Irving, c'est s'élancer dans des montagnes russes émotionnelles, tant l'auteur excelle à entremêler drame et comédie sans jamais être gnangnan.
Et c'est encore une fresque américaine, drôle et douloureuse, qu'il raconte ici, à travers l'histoire d'un écrivain sur une période de cinquante ans. Daniel est élevé par son cuisinier de père dans un hameau du New Hampshire peuplé de bûcherons. A la suite d'un malencontreux accident, ils doivent fuir. Commence alors une vie sur le qui-vive, faite de faux-noms et de départs précipités, entre familles italiennes, compagnons chinois et amis des bois, sur fond d'Histoire américaine du Vietnam à l'Irak.

J'ai retrouvé dans ce roman tout ce que j'aime chez John Irving, notamment les rebondissements inattendus et la capacité à me faire rire et pleurer sur une même page. Il continue encore à me surprendre, avec son tour de passe-passe préféré qui consiste à annoncer les mauvaises nouvelles sans prévenir, au détour d'une phrase innocente qu'il faut relire deux fois pour être sûr d'avoir bien compris. Douche glacée garantie. Mais comme le résume un chapitre : "c'est un monde d'accidents." J'ai également aimé retrouver la galerie de Freaks chère à l'auteur, ici un boiteux et des géants (et géantes) qui répondent à des noms aussi exotiques que Ketchum, Pam Pack de Six, ou Tombe du Ciel ; j'ai toujours admiré le naturel avec lequel Irving attribue à certains de ses personnages des signes particuliers très particuliers. Enfin, on croise à nouveau ses thèmes de prédilection : les ours, la Nouvelle Angleterre, la lutte, le sexe, et la politique américaine.
Toutefois, par rapport à ses autres romans, j'ai eu l'impression qu'il parlait davantage de lui à travers Daniel : il multiplie les références à sa propre vie, et se confie sur le travail d'écrivain, ce qui est plutôt intéressant.

Malgré quelques longueurs et une multiplicité de personnages et périodes qui m'ont parfois un peu égarée, j'ai passé un bon moment de lecture, portée par l'humanité et la drôlerie qui s'en dégagent.
Avis aux amateurs de bons gros romans américains !
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Dernière nuit à Twisted River commence en 1954, dans un camp de bûcherons, au nord du New Hampshire, dans le bien réel comté de Coos, pas loin de la frontière canadienne. le roman s'ouvre sur un drame : Angel Pope, draveur inexpérimenté, a perdu l'équilibre, est tombé à l'eau et a immédiatement été enseveli sous les grumes qu'il s'efforçait de diriger. Ketchum, un des anciens, a bien essayé de le rattraper, mais en vain. Dominic Baciagalupo, le cuisinier du camp, et Danny, son fils de douze ans, ont assisté à la scène. Ce terrible événement ravive le chagrin du Cuistot : Rose, sa femme, la mère de Danny, s'est noyée à peu près au même endroit. Danny, pas plus que le lecteur, ne connaîtront les détails de ce drame avant longtemps...
***
Les lecteurs qui aiment John Irving vont retrouver leurs marques dans ce roman touffu et impossible à résumer sans en dire trop, je crois. On y découvrira pas mal des thèmes récurrents chez cet auteur, développés ou effleurés, ainsi que certaines anecdotes arrangées de manière différente. On trouvera un ours (voire des ours, si on compte Ketchum comme tel !), une fausse-couche et un avortement, la mort d'un enfant, l'absence d'un parent, l'évolution des relations familiales, le sport (la course et le ski de fond pour Danny, la lutte et l'aviron pour Joe), des adultères, le New Hampshire et la Nouvelle-Angleterre, des marginaux et… une fellation dans une voiture. On suivra trois générations de Baciagalupo avec ou sans pseudonyme : Dominic, Danny et Joe. de 1954 à 2005, on s'installera au New Hampshire, à Boston, au Vermont, à Toronto (en Ontario), et de nouveau au New Hampshire puis en Ontario. Avec le Cuistot, on cuisinera italien, français, chinois, mais on gardera une prédilection pour les desserts américains. On rencontrera Ketchum, un géant mal embouché, une force de la nature, un indéfectible ami rongé par la culpabilité. On constatera que Danny est attiré par les femmes plus grandes et (nettement) plus grosses que lui. On admettra les événements les plus improbables (confondre un ours et une Indienne, voir une grande femme nue tomber du ciel, etc.) grâce au talent de l'auteur.
***
Ce roman est prétexte à une profonde réflexion sur l'écriture grâce à une belle mise en abyme et beaucoup d'éléments autobiographiques : Danny est un écrivain qui a connu le succès à son quatrième roman, qui partage sa vie entre Etats-Unis et Canada, etc. Cet écrivain est précisément en train d'écrire le roman que vous êtes en train de lire. Vous assisterez, en somme, à la genèse du premier chapitre, et c'est passionnant. J'ai beaucoup aimé ce roman de 2011 qui m'avait échappé, je me demande bien pourquoi… Je retrouve toujours John Irving avec grand plaisir : je sais que m'attendent une histoire bien ficelée, des personnages hauts en couleurs, une fine analyse psychologique, de beaux moments d'émotion et plusieurs éclats de rire ! Je me réjouis donc à l'avance de la parution de Darkness As a Bride prévue en 2022, mais le roman n'est pas encore terminé nous dit Irving dans son blog : https://john-irving.com/a-third-act/. Il est en train de travailler la troisième partie…
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Encore un de ces auteurs que l'on se promet de découvrir un jour ou l'autre. La promesse rêvée d'un beau moment de lecture.
Oui, il traînait dans mon pense-bête depuis un moment. Quelques adaptations cinéma qui m'avaient mis la puce à l'oreille.
Bref, j'y allais pleine d'espérances et elles ne furent pas déçue.

Le début du roman m'a un peu déroutée comme d'autres apparemment,
ennuyée même peut-être.

Mais où donc voulait-il en venir avec ce début d'histoire qui paraissait s'éterniser tout en semant imperceptiblement les germes d'une intrigue solide ? Bizarrement cette sensation de naviguer sans cesse entre anodin et essentiel perdure tout au long du roman mais contribue largement à notre intérêt. Notre double intérêt même... Celui, curieux, de la résolution de l'histoire et celui, ému, pour les personnages.

John Irving nous charrie de là à ici en passant par ailleurs, il nous bringuebale d'une région à l'autre. Et il utilise les différents horizons traversés comme des catalyseurs d'émotions, les témoins de drames ou de joies à la hauteur des lieux. Et il en fait un tout.
Une base... Un roc...
Il nous charrie d'un destin à l'autre....
Et il n'oublie pas de le faire avec humour. le sourire vient constamment
désamorcer une émotion naissante, lui laissant le temps de grandir pour mieux nous submerger par la suite...

Les personnages sont truculents, forts, faibles, pitoyables ou merveilleux... Et je vais me permettre une comparaison qui va sans doute paraître un peu osée à certains. Mais, oui, moi j'ai vu du Steinbeck dans ce Ketchum si vrai de vrai, ce héros si authentique. Et je me suis régalée de cette peinture aux nombreux visages d'une Amérique à la fois merveilleuse et consternante...

Je me dois un mot sur cette cuisine omniprésente. L'énumération récurrente des spécialités culinaires dont Dominic, notre généreux cuisinier, nous nourrit durant tout le roman m'a plus d'une fois fait venir l'eau à la bouche.

Bref, j'ai adoré...
Un livre qui fait du bien.
Qui sait émouvoir et ragaillardir...
Une histoire piquante.

Une belle écriture, fluide. Ce qui ne gâche rien.
Et un de plus dans AAL (Auteurs à Lire)!!!




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Danny est élevé par son père Dominic, cuisinier dans le petit village de Twisted River. Perdu au fin fond de l'Amérique, il accueille des bûcherons à l'ancienne, campements provisoires et transport des troncs par voie d'eau au menu. Dans ce milieu rugueux, le jeune Danny est nourri par plusieurs mythes, dont celui d'un ours chassé à coup de poêle à frire. Funeste apprentissage s'il en est : un soir, Danny surprend son père au lit avec sa maîtresse. Les grognements et l'obscurité aidant, cette dernière est prise pour un ours et reçoit un coup fatal de poêle à frire.

Pour ne rien arranger, la défunte était la compagne officielle du shérif local, surnommé « le cow-boy » en raison de sa manie de tirer d'abord, et de chercher des explications ensuite. Dominic décide d'éviter ces représailles, et prend la fuite. Une fuite et un besoin d'anonymat qui dureront toute sa vie.

John Irving signe avec ce roman une grande fresque familiale qui s'étend sur trois générations. Il ne faut pas s'attendre à autre chose qu'une belle histoire, car concrètement, si une réflexion sur la paternité et le métier d'écrivain servent de fil rouge, il ne s'y passe pas grand chose d'exceptionnel : des ruptures, des deuils, des choix de vie délicats … Il n'en reste pas moins que les personnages sont terriblement attachants, et qu'il est triste de devoir les quitter en tournant la dernière page.
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...Derniere nuit à twisted river...oui, j'avais un avis mais n'arrivais pas à trouver les termes pour l'exprimer...et puis, ce fut l'évidence ( ou la facilité)en un mot, enfin deux: plaisir gastronomique!

il y a des bouquins que je dévore de facon boulimique et que je lis au finish, d'autres qui me plaisent bien mais qui sont plutôt malbouffe ( beh oui, on peut aussi aimer le fast food lol)

et puis, il y a derniere nuit à twisted river..
.
Ce livre, je l'ai dégusté, je l'ai savouré, je me suis octroyé des plages de lecture rien que pour lui; pas à la va vite, preferant attendre un jour de plus mais dans de bonnes conditions pour replonger dans cette histoire toute "Irvingienne", je me suis même fait le plaisir, alors qu'il ne restait qu'un seul chapitre, de le postposer au lendemain pour mieux apprecier ce le final!...pour un compulsif c'est pas mal avouez le
j'ai ri,été attendri,ému, bref un plaisir énorme

un livre ami, qui se découvre, se laisse déflorer, une aventure dans l'espace et le temps, une chronique douce amere d'une famille ordinaire au destin extraordinaire( pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, je ne citerai que la poelle à frire et ses conséquences)Des personnages hauts en couleur mais qui je pense, sont des personnes que nous pouvons croiser tout les jours, car au fond, nous avons tous nos destins fait de joies, de peines et quelque part, nous sommes d'une facon au d'une autre, tous et toutes haut(e)s en couleur

voila, depuis mes longs voyages en lecture, mon premier trip gastronomique!
enjoy

PS:Je me demande pouquoi je ne lui ai mis que 4 étoiles...peut etre que depuis que je suis sur babelio, mon sens critique se bonifie...qui sait...mais de vous à moi, officieusement il mérite ses 5 étoiles

allez bonne lecture à vous
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Dès les toutes premières pages, j'ai ressenti ce sentiment de plénitude, de satisfaction et d'excitation si rare finalement, qui me fait dire que je tiens là quelque chose qui va me bouleverser. Il y a de ces auteurs - comme Irving ou Paul Auster - dont on a l'impression qu'il n'y a pas de style, que l'écriture est très simple alors que ce doit être un travail de fou d'arriver à faire oublier l'écriture à ce point en tenant le lecteur en haleine.
Parfois, dans cette lecture, j'ai eu une impression d'écriture improvisée, un peu bordélique, mais c'était avant de percevoir cette structure savamment orchestrée entre la vie des protagonistes, Dominic et son fils Danny, et ce dont Danny s'inspire dans ses romans, jusqu'à la boucle finale, vertigineuse, ce pied de nez au lecteur, cette mise en abyme de l'écrivain.
Dès les premières pages, donc, le décor est donné. Twisted River, 1954, un jeune draveur meurt dans la rivière, emporté par les troncs d'arbres se lançant vers le barrage en aval. Dominic est le chef cuistot du site et élève seul son fils Danny. Nous voici immédiatement dans l'univers de Irving: une famille monoparentale, des traumatismes familiaux, sans oublier des ours et des accidents. Ici, l'ours est à l'origine de cette fameuse dernière nuit, un ours raconté au petit Danny un peu comme une légende familiale pour ne pas avoir à lui dire une vérité plus crue et qui scellera le destin du père et du fils sur les décennies à venir.
Et il y a Ketchum, cet ami de la famille qui tentera de les protéger jusqu'au bout contre la malédiction qui les suit, bourru au grand coeur, un magnifique personnage.
Il y a tant de choses à dire sur ce merveilleux roman dans lequel rien ne semble avoir été laissé au hasard, empreint de symbolismes et de faux-semblants et qui pousse le lecteur curieux à tenter d'en démêler tous les fils car tout est lié à cette fameuse nuit de l'ours, la toute première.
Enfin, la grande Histoire de l'Amérique qui se trouve emberlificoté dans la petite, les guerres du Vietnam et d'Irak et les attentats du 11 septembre.
J'en ressors avec le sentiment d'avoir grandi mais mélancolique aussi comme le sont les personnages et ce paysage final de neige et de glace.
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La dernière nuit à Twisted River, c'est celle d'un accident mortel absurde, à coup de poêle à frire, généré par une légende familiale dans laquelle un ours tient le rôle principal.
Les événements de cette fameuse nuit marquent le début d'une cavale pour Dominic Baciagalupo, cuistot au campement de Twisted River, persuadé que le shérif local ne gobera pas cette histoire d' « accident ». La cavale en question est loin d'être banale, puisqu'elle durera 50 ans (même si aucun des protagonistes ne s'en doute à ce moment-là), et que Dominic embarque avec lui son fils Daniel, 12 ans. Des forêts du New Hampshire à Boston puis Toronto en passant par Iowa City et quelques coins reculés de Nouvelle-Angleterre, Dominic continuera à exercer ses talents de cuisinier, tandis que son fils deviendra un écrivain de renommée mondiale, tous deux toujours sous pseudonyme puisque toujours sous la menace de « retrouvailles » avec le constable de Twisted River.
Il ne se passe pas grand-chose tout au long de ces 700 pages, la vie des deux hommes s'écoule lentement, déchirée par quelques drames personnels, ressassés à l'envi. Il y a bien sûr le suspense de savoir si le jeu de chat et de souris entre ennemis jurés prendra fin un jour, et de quelle manière, mais au vu du ton général du roman, mélancolique, on n'imagine pas un happy end en Technicolor.
J'ai trouvé ce roman lourd, pesant, au point d'être soulagée de le terminer pour pouvoir passer à autre chose. J'ai plus d'une fois bâillé d'ennui, mais je me suis forcée à le lire jusqu'au bout. Bah oui, c'est John Irving, quand même, donc c'est forcément un bon bouquin, ou alors c'est moi qui n'ai pas tout compris. Et conclusion : je n'ai rien dû comprendre, parce que j'ai eu beau chercher, je n'ai rien trouvé d'exceptionnel, de remarquable, ni même d'original dans ce pavé.
Après un début laborieux, où la terminologie liée au flottage du bois sur rivière et aux bûcherons draveurs, et où la description des méandres de la Twisted m'ont laissée de marbre, pour ne pas dire assommée, la suite ne s'est guère révélée plus emballante, avec ses allers-retours incessants entre passé et présent, à en perdre le fil du récit, et ses effets d'annonce surabondants. Un peu plus de linéarité et de sobriété n'auraient pas nui à la lisibilité du roman. Les thèmes abordés ne sont pas non plus surprenants, puisqu'on les retrouve à travers toute l'oeuvre d'Irving : le New Hampshire, les ours, la lutte, la peur de perdre un enfant, le parent absent, les femmes, l'amour. Et aussi (surtout) le travail de l'écrivain, très prégnant ici. On assiste en effet à la mise en abyme d'un écrivain (Irving) qui décrit un écrivain (Daniel) et le travail de celui-ci, ainsi que le contenu de ses romans, lesquels sont fortement autobiographiques. Ce qui pourrait être original (quoi que…), mais qui au final est plutôt lassant parce qu'on a l'impression de lire deux fois la même histoire (qui n'est pas transcendante selon moi, cf ci-dessus) : celle de Daniel racontée par Irving, et celle du héros de Daniel racontée par Daniel… de là à accuser Irving de remplissage, il y a un pas que je ne franchirai pas, mais j'avoue avoir trouvé le temps bien long. Un point positif tout de même : si les personnages principaux, Daniel et son père, ne provoquent que peu d'empathie, il en va autrement de deux personnages secondaires, Ketchum et Pack-de-Six, hauts en couleurs et réellement attachants. Mais c'est un peu court pour un tel roman-fleuve.
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Une saga américaine, avec le cuisinier, son fils et le bûcheron… et les femmes.

« Laissez-passer les raftmen! », une chanson folklorique au Québec où, sans doute, la Twisted River aurait été la rivière Croche. Camps de bûcherons et flottage du bois sur les cours d'eau, c'est un paysage coutumier de la forêt boréale d'avant les années 60. Mon aïeule aurait même été la cuisinière du « chantier » de coupe de bois la première année de son mariage, avant d'avoir ses quatorze enfants! Quant à son mari, il faisait aussi la « sweep » sur le lac, ramassant des billots échappés des « radeaux » de bois.

Les bûcherons et les draveurs, c'est le décor dans lequel commence ce roman. Si ce paysage m'est familier, l'univers singulier de John Irving l'est moins. C'est pour répondre à l'item « lecture commune » du Multi-défis 2021 que ce livre est arrivé dans ma PAL. Je donnais une seconde chance à l'auteur dont « La liberté pour les ours » ne m'avait pas convaincue.

L'histoire ensuite : un malheureux accident fera en sorte que le cuisinier et son fils fuient le village forestier pour se réfugier d'abord à Boston, dans l'Iowa, et même à Toronto au Canada. le cuistot continuera de travailler dans les restaurants et d'y concocter ses recettes (à la lecture on en sent presque les fumets.)… Quant à son fils, il deviendra écrivain et pourra raconter l'histoire d'un cuisinier et de son fils dans un camp de bûcherons qui suite à un malheureux accident…

Une histoire en boucles, avec des femmes immenses, plus grandes que nature, avec des amours et des relations de couples ambiguës ainsi que des difficultés qui se transmettent de génération en génération.

Un roman qui se mérite, pas si facile à lire avec plus de 570 pages en grand format. On peut parfois perdre le fil, on peut se sentir largué par l'ambiance décalée qui passe d'émotions réalistes, de descriptions sociales rigoureuses à des évènements dramatico-loufoques (comme une parachutiste qui atterrit dans la fange d'un enclos de porcs).

Un Irving typique ? Je ne peux en juger, mais une lecture que je ne regrette pas (même si je ne suis pas devenue fan de Irving) ! Merci au challengers qui l'ont proposée!
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Un auteur dont j'ai tout lu ou presque depuis que j'ai découvert le Monde selon Garp et que je continue à relire régulièrement. Il y a bien 2 ou 3 titres que j'apprécie moins mais celui-ci fait partie du haut du panier avec Un enfant de la Balle, L'oeuvre de Dieu, La part du Diable et L'hôtel New Hampshire

Comme dans tous ses livres on retrouve les thèmes récurrents de la paternité, du deuil et l'intérêt et la tendresse qu'il porte à l'humain, tout en restant critique. Sans oublier les ours et la lutte bien évidemment, pour qui connait Irving tout du moins !

Cette fois-ci il nous embarque dans un camp de bûcherons du nord New Hampshire avec une vie très rude, beaucoup d'alcool et de dangers. Dominic Baciagalupo, le cuisinier et son fils Danny vont devoir fuir Twisted River et nous les accompagnons à Boston, dans l'Iowa, d'une pizzeria à une autre, d'une vie à l'autre. Danny va devenir écrivain et va raconter sa vie, à sa façon, très spéciale et sa façon d'écrire ressemble énormément à celle de John Irving.

Tant qu'ils étaient à Twisted River, le roman était une reconstitution à priori fidèle de ce qu'ont pu être ces camps de bûcherons. Dès leur arrivée à Boston, j'ai eu le plaisir de retrouver la plume déjantée qui peut faire rire tout en racontant des faits dramatiques !

Ça part dans tous les sens mais rien n'y personne n'est perdu en route ! le liant est l'histoire de l'Amérique et celle de pères, de fils, d'amis, d'ennemis, de femmes aussi qui, même importantes, ne font que passer. Avec toujours un fond de désespoir, de fatalité et de résignation.

Un roman touchant par son humanité et lucide par son analyse des comportements humains.

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