Ils roulent, roulent vers Los Angeles sur la N1 qui borde le Pacifique. Ils sont deux. Plus très jeunes, mais pas très vieux. Il y a Chunho, l'artiste, le chanteur, qui a vu sa carrière stoppée nette parce qu'il consommait de la marijuana. Humilié, ruiné, il a laissé femme et enfants à Séoul et volé vers les States mais il s'enfonce un peu plus chaque jour ..
Et il y a Lui , qui a fui la Corée du Sud . Il a choisi l'exil pour essayer de combattre la colère qui est en lui et qui ne demande qu'à exploser. Lui aussi a laissé derrière lui femme et enfants. Ils roulent vers L.A et la nuit les surprend, les pensées les ramènent vers leur passé, leur pays et les questions fusent: pourquoi, pourquoi ? trouveront ils leurs réponses?
Un texte fort court qui fait mouche. Une écriture puissante qui plonge le lecteur dans un monde où rêve et réalité se côtoient, où chacun souhaite tracer sa route mais le peut-il?
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Ce livre est court - 84 pages. Il n'est pas aussi simple que le laisse entendre le quatrième de couverture. Nous avons deux hommes, pas si jeunes que cela puisque tout deux ont fondé une famille. L'un reste anonyme. L'autre, ancienne star de la chanson en Corée, a vu sa carrière brisée à cause de la sévérité des lois contre les drogues. Il pourrait éventuellement reprendre sa carrière, s'il était encore possible de la reprendre, et s'il en avait l'énergie. Il s'illusionne sur lui-même, sur sa dépendance aussi, sur sa capacité à rebondir, ici ou là-bas. Rêve américain ? Pour qui, ou plutôt pourquoi ? Qu'est-ce qui les pousse à quitter leur pays pour vivre aux Etats-Unis ? le fait que le pays pour lequel ils se sont battus n'existent plus vraiment ? le fait qu'ils ont rêvé un pays qui n'existe pas vraiment ? Alors, que se passera-t-il ? Vous le saurez en lisant ce livre.
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"Moi, avait répondu le pianiste [Askhenazy], je suis venu en exil pour avoir la liberté de m'asseoir devant un piano n'importe quand, quand je le désire ; de même, c'est pour être libre de prendre du repos n'importe quand, quand je n'ai pas envie de me mettre au piano."
Serait-ce que, lorsqu'il fumait, les jolis paysages devenaient plus lumineux et prenaient davantage de relief ? Ou bien qu'il avait besoin d'un stupéfiant pour apaiser la solitude et le désespoir qu'il éprouvait en face des spectacles de la nature ?
Il était si épuisé qu'il désirait que quelqu'un, n'importe qui, le console.