AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782350872988
176 pages
Editions Héloïse d'Ormesson (15/01/2015)
3.59/5   64 notes
Résumé :


Trois femmes, trois générations, trois pays, trois destins.

Inde coloniale. Radhika est mariée par son père à un Major anglais, qui se révèle odieux. La naissance de leur fille, Anita, ne fait qu'exacerber sa tyrannie. Angleterre. Élevée dans la stricte tradition britannique, la petite fille s'épanouit néanmoins dans le cocon qu'elle et sa mère se sont construit. Après la décolonisation, Radhika, opprimée par son mari et nostalgique d... >Voir plus
Que lire après La Saison des manguesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 64 notes
5
6 avis
4
12 avis
3
8 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une belle écriture qui nous mène de l'Inde à l'Angleterre, puis de la France à l'Afrique, au coté de trois générations de femmes et d'un jeune-homme.
Alors que le destin de ces femmes est assez douloureux, l'écriture se fait poétique pour nous faire passer les senteurs, le goût, les couleurs de ces pays.
Contradictoirement, je ne peux dire plus que... j'ai bien aimé.
Commenter  J’apprécie          330
Je le savais ! Je savais que Cécile Huguenin était une romancière. Dans son récit Alzheimer, mon amour, que j'avais adoré pour de multiples raisons, j'avais déjà été séduite par son écriture.

Elle confirme donc, avec ce roman, qu'elle a un style sensible et que ses métaphores sont fines et intelligentes. J'ai pris plaisir à relire certaines phrases, certains passages. Je me suis surprise à m'exclamer : « Oui, c'est ça, c'est exactement ça, c'est comme ça qu'il fallait le dire ! L'image est juste ! » le vocabulaire est recherché sans être pédant, chaque mot parait choisi, réfléchi et sonne comme une évidence.

Mais il ne suffit pas de savoir écrire, encore faut-il savoir raconter une histoire, ménager le suspense, soigner la construction pour que le roman soit totalement abouti. Et là encore, Cécile Huguenin sait faire. Ce n'était pourtant pas chose aisée.

Elle a choisi de raconter l'histoire de trois femmes : Radhika, l'indienne mariée de force à un anglais et obligée d'aller vivre dans le pays de son mari. Anita, la fille du couple, ayant vécu en Grande-Bretagne, puis en Inde et enfin en France. Et enfin, la fille d'Anita, Mira, née en France et partie vivre dans un pays d'Afrique. Trois femmes, trois continents, trois vies faites de souffrance, mais aussi de combats.

Des rebondissements, des surprises, des boucles et des déliés. Superbe construction qui ne perd jamais son lecteur et qui évite le piège ennuyeux de la linéarité.

Anita est le pivot de ces histoires. Sa vie est compliquée et malgré tout, sa tolérance est grande, sa douceur est infinie et on se surprend à l'aimer comme on aime une amie chère. Elle a un côté rassurant et elle est dépositaire d'un espoir.

Est-il utile d'en dire davantage ? Je ne crois pas. Lisez-le et vous ferez un magnifique voyage autour du monde, vous mangerez des mangues, vous vous enduirez le visage de curcuma, vous côtoierez des fous et des sages, vous frôlerez la mort, vous respirerez des saveurs variées et vous participerez à des rites traditionnels incroyables.

Merci à Masse critique !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
Commenter  J’apprécie          230
Radhika est une jeune indienne d'une grande beauté. Un peu avant que le pays ne soit indépendant (en 1947), son père accorde sa main à un major anglais qui s'est épris d'elle. Il l'emmène avec lui en Angleterre, où elle donne naissance à une petite fille, Anita. A la mort de cet homme, la mère et la fille repartent vivre en Inde. C'est là-bas qu'Anita rencontre François. Par amour pour lui, elle part vivre en France, où nait leur fille Mira. Mira qui se fait appeler Mari-sans-e, qui cherche sa place, son identité, parmi toutes ses origines, toutes ses cultures. Mais à l'occasion d'un voyage humanitaire en Afrique, la vie de Mira va basculer. Et Anita va devoir composer avec l'absence.

Ce roman avait tout pour me plaire : des destins de femmes, des pays lointains, l'exil... des thèmes que j'affectionne particulièrement. Hélas, la construction narrative souffre à mon sens de certains défauts. Tout d'abord, sur l'équilibre des parties. En une cinquantaine de pages, la vie de Radhika est balayée, alors que beaucoup de questions restent encore en suspens dans l'esprit du lecteur. En une vingtaine de pages seulement, c'est l'adolescence puis la vie de jeune adulte d'Anita qui est survolée. Puis arrive le portrait de Mira, à travers le regard de sa mère et d'un jeune homme, Laurent de Laurentis, partit à ses côtés en mission humanitaire. Là, le récit s'étoffe (enfin !), gagne en intensité, en poésie. de plus, on pourrait déplorer qu' un roman relativement court comme celui-ci (172 pages) soit rempli d'autant de thèmes. L'Inde coloniale, l'Angleterre, l'Afrique, la position des femmes dans ces sociétés, les albinos, les relations interculturelles, l'humanitaire, les rites magiques, la quête de soi, la folie.... ça fait pas un peu beaucoup, non ?

En fait, je ne me suis réellement attachée à l'écriture et aux personnages que lorsque le jeune Laurent fait son entrée dans l'histoire. Soit à la page 81 : la moitié du livre ! La distance née de l'utilisation de la troisième personne du singulier - dans les parties concernant Radhika et Anita - est effacée. Un "je" plein d'émotion apparait. J'ai été touchée par ce grand garçon paumé, qui ne sait pas trop quoi faire de lui-même. Son éducation bourgeoise se trouve confrontée à un quotidien nouveau, inconnu, fait de rites qui lui paraissent étranges. Ce sont, à mes yeux, les plus belles pages du livre.

Ce premier roman a des qualités indéniables, dont de belles descriptions, une langue sensible et imagée. Mais contrairement à beaucoup de lecteurs, j'ai râté l'embarquement pour ce voyage ! Dommage...


http://manoulivres.canalblog.com/
Commenter  J’apprécie          132
Franchement les mecs sont vraiment des boulets pour les deux premières nanas du bouquin. La première Radhika, une indienne, se retrouve mariée avec un militaire anglais à l'âme inflexible, en vérité une grosse quiche. La deuxième, Anita, fille de Rhadika, tombe amoureuse dans l'avion qui les ramène en Inde, elle et sa mère, de François, le français (tiens ça me rappelle le service après-vente d'Omar et Fred), qui est aussi ramollit du bulbe qu'un poisson rouge sous prozac. La troisième Mira, petite-fille de Radhika ... bah j'vous le dit pas sinon ma critique sera plus longue que le livre.
J'ai bien aimé le début sur Radhika et Anita moins quand on passe à Mira. C'est pourtant une belle écriture plein de poésie, de douceur mais sur la fin j'ai décroché. Sûrement pas à cause du bouquin, y a des fois ou je ne suis pas un bon lecteur. Allez comme sanction je vais aller me flageller ! Oh ouais super !
Commenter  J’apprécie          170
Assez enthousiaste pour ce livre, j'ai été un peu déçue.

Je pensais qu'il s'agissait d'une sorte de saga familiale, alors que ce n'est pas du tout l'impression que j'ai eu à la lecture.
On commence par un personnage, Anita, française, fille d'un anglais et d'une indienne, qui nous résume l'histoire de sa mère et la sienne. le métissage culturel est au centre de son identité, on voit comment ces diverses influence vont presque effacer son besoin de personnalité et ça c'est la partie du livre que j'ai préférée du livre. Malgré tout, ça reste un peu lourd, ça en fait des tonnes sur l'explication psychologique et j'ai un peu eu l'impression de décortiquer le personnage sous cet unique axe pour étude psychologique. J'ai trouvé que les réminiscences du personnage était introduite de manière fort peu subtiles et que de les inclure à ses pensées conscientes n'apportait vraiment pas grand chose.

Le mysticisme et sa perception par diverses société a déjà une place importante dans cette première partie du livre, mais devient complètement centrale dans la seconde partie, que je n'ai pas aimé. On change de narrateur et de continent pour une sorte de fable humaniste. J'ai trouvé que tout était ressenti trop intensément, qu'il y avait peu de place pour les nuances. Quand le personnage doute, c'est fait de manière presque caricaturale, pour aboutir à une acceptation complète de quelque chose qui lui était étranger. le style se modifie également en changeant de narrateur, mais je n'ai pas du tout apprécié ce nouveau style que j'ai trouvé insipide. le rôle de la famille devient également presque grotesque dans son rôle d'excuse freudienne.

Il y a pourtant de bonnes idées et un sujet (le mysticisme) agréable traité d'une manière dont j'ai peu l'habitude - ni rationnelle ni franchement spirituelle - à travers différentes cultures. Les images sont bien trouvées et évocatrices, mais le style et d'après moi inégales et souffre de lourdeur. J'ai adoré la manière dont sont décrites les folies tellement humaines des personnages - qu'ils soient enfermés à Saint Anne ou en quête d'une identité substantielles. J'aurais par contre aimé qu'elles soient traité avec plus de subtilité (parce que quand le personnage principal se met soudain à arquer les reins sous le coup d'un souvenir apparaissant distinctement à son esprit sans raison apparente pendant qu'elle cuit de oeufs, j'ai un peu envie de lever les yeux aux ciel). le tout est intéressant mais pas aussi beau que ce que le sujet aurait pu laisser croire.

En bref, un bon fond plein de choses très intéressante mais dont la forme manque un peu d'élégance. Je suis contente de l'avoir lu mais pas sure d'avoir aimé.
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Puis, une semaine après la découverte du message porté par les cauris, une lettre est arrivée. Une enveloppe qui a séjourné dans une poche, tachée de coulées bleutées comme des traces de larmes, où court une petite écriture aux rondeurs enfantines mais agitée de tremblements de vieillard. Pas de majuscules, hormis le A de son prénom sculpté en toit de pagode qui s'étale en arabesques. Postée à Paris, dans le VIIe arrondissement qui semble à Anita plus lointain que son Inde et plus exotique que l'Afrique de Fatou et de Mira.
Elle l'a manipulée délicatement pour se l'approprier, l'a soupesée. De quel poids de malheur était-elle chargée ? Pas de nom d'expéditeur. Un nouveau message anonyme. Elle a senti que cette missive contenait le dernier maillon, l'ultime information qui allait clouer définitivement son cœur comme le couvercle d'un cercueil. Elle n'était pas pressée de l'ouvrir. Elle s'accordait une pause. Elle faisait durer ce moment d'incertitude où pouvait se loger un infime espoir. Ce n'était pas lâcheté que d'avoir besoin de respirer un peu de cet air qui ne serait plus jamais le même. De prendre le temps de regarder ce ciel qui ne serait plus jamais une promesse de joie. De revoir une dernière fois autour d'elle tout ce qui lui était familier. Il y avait encore un avant. Quand l'après surviendrait, elle devrait faire face.
Commenter  J’apprécie          230
… elles se livraient sans vergogne à l'épreuve du crayon. Nues jusqu'à la taille, elles déposaient le crayon à l'horizontale juste sous un sein. Malheur à celle dont la mamelle pendante le retenait prisonnier. Le verdict du crayon déclenchait un branle-bas de régimes minceur.
Commenter  J’apprécie          110
Dommage qu'on ne reçoive pas le mode d'emploi en même temps que la vie. Tout ce temps perdu à errer dans les couloirs, au lieu de s'investir à fond depuis le début, si on avait pu savoir dans quoi. Des philosophes que je n'aurai pas le temps de lire ont certainement déjà expliqué quelque part pourquoi il nous faut toute une vie pour le découvrir.
Commenter  J’apprécie          70
En guise de serment d'amour, elle eut droit à une de ces déclarations solennelles dont le major avait le secret : " Vous venez ma chère, de recevoir en cadeau la nationalité la plus prestigieuse du monde, efforcez-vous d'en être digne.
Commenter  J’apprécie          100
Longtemps elles ont parlé, parlé et pleuré ensemble. Rassemblé des lambeaux d'histoire, recollé les fragments d'information dont chacune dispose. Femme d'ici et d'ailleurs, femme établie et femme nomade, elles sont avant tout mères. Elles savent qu'elles ne peuvent pas tout comprendre, pas tout expliquer. Elles étaient d'accord pour accepter le mystère et respecter leur secret. Leurs deux enfants ont fini par les réunir. Si l'une a disparu définitivement, l'autre peut encore être sauvé et elles vont unir leurs forces.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Cécile Huguenin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Huguenin
Cécile Huguenin - La Saison des mangues .Cécile Huguenin vous présente son ouvrage "La Saison des mangues" aux éditions Héloïse d'Ormesson. Rentrée littéraire janvier 2015. http://www.mollat.com/livres/huguenin-cecile-saison-des-mangues-9782350872988.html Notes de Musique : ?Chansons de Bilitis (Claude Debussy)? (by Sasha Cooke, mezzo-soprano; Pei-Yao Wang, piano). Free Music Archive.
autres livres classés : indeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Afrique dans la littérature

Dans quel pays d'Afrique se passe une aventure de Tintin ?

Le Congo
Le Mozambique
Le Kenya
La Mauritanie

10 questions
292 lecteurs ont répondu
Thèmes : afriqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}