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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman fait partie des "coups de chapeau" des bibliothécaire de la médiathèque municipale car " une belle écriture, des fondements historique et une finesse dans la psychologie des personnages".
Fors de cet avis, j'ai emprunté le livre et ..... n'y est pas vraiment retrouvé tout cela.
Une belle écriture ? C'est vrai, de très belles description, par exemple sur l'art et la manière de broder les vêtements.
Des fondements historiques ? hum, hum, ok si on va d'abord sur wikipédia car par moment je n'ai pas bien compris ce qui se passait en Tchéquie.
La psychologie des personnages ? Bof ! Ce n'est vrai que pour le premier tiers du livre consacré à Magdalena, la fille de Maria, mais après , pour les 2 générations de "batardes" suivantes, le rythme, la qualité de l'écrit baisse. Peut être aussi parce que l'autrice a moins su retranscrire son but à travers les yeux des enfants..
Heureux de l'avoir emprunté mais déçu quand même.
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Ce roman se déroule autour de trois générations de femmes tchèques, toutes nées sans père officiellement repris sur leur état-civil, donc considérées comme bâtardes par leurs voisins de village. En arrière fond se déroule l'histoire de ce pays de 1945 à 1991.
La première partie consacrée à Magadlena est de loin la plus réussie. Les premières années de cette petite fille restent liés son enfance Vienne, avant qu'avec sa mère Marie elles ne rejoignent la Moravie. En grandissant Magdalena est employée comme bonne à tout faire dans un domaine détenu par une riche famille terrienne. Mais petit à petit, le régime communiste se met en place, des idées de collectivisation se diffusent, l'employeur local devient aux yeux des autres paysans un privilégié qu'il faut exproprier. La famille finit par partir, laissant Magda en plein désarroi, d'autant qu'elle est désormais enceinte du fils de son ex-patron. L'histoire personnelle de Magda, ses rêves de jeune femme, la pression sociale, la montée du collectivisme, sont bien restitués.
La suite c'est à dire l'histoire de sa fille Libuse durant les années soixante, puis celle de la petite fille Eva s'avère moins intéressante. L'intrigue se fait répétitive et les personnages ne suscitent pas forcément une grande empathie.
Dans cette dynastie féminine, c'est finalement l'aïeule Marie qui suscite le plus de respect. C'est elle qui assume les situations, qui trouve le moyen de permettre la survie de la famille avec une vache et avec un petit commerce de broderie, c'est elle qui fait relever la tête à ses filles et petites filles. L'âme familiale et la référence des jeunes générations, c'est cette Marie, roc qui a rejoint sa terre natale par contrainte au sortir de la seconde guerre mondiale et qui a su trouver des solutions pour toute sa famille.
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Lenka Horňáková-Civade est née en Moravie, elle s'est installée en France au début des années 1990 et écrit ce premier roman en français, sa langue d'adoption. C'est un hommage aux femmes de son pays de naissance, aux femmes en général, qui bien que rarement mises en avant sont celles qui font bouger les hommes, celles qui portent l'espoir. On a coutume de dire en parlant de ce genre de roman que ce sont de beaux portraits de femmes ; c'est parfois vrai, parfois un brin usurpé, mais là, franchement, quels beaux portraits de femmes ! Fortes, solides dans les épreuves et elles en traversent, à elles quatre à peu près tout ce que peuvent vivre les femmes en règle générale : amour, désir, sensualité, mais aussi les coups, la haine, la jalousie, le viol ; les hommes n'aiment pas les femmes libres en Tchécoslovaquie à l'époque (et sûrement ailleurs aussi). L'auteure décrit plutôt la campagne que la ville, là où elle se sont réfugiées pour espérer une vie plus calme, mais les temps violents du vingtième siècle viendront troubler leur désir de tranquillité.

Marie, la mère, puis grand-mère et arrière grand-mère est forte. C'est le pilier de la lignée, celle qui tente de ne jamais déroger à son principe de liberté, malgré les difficultés et les regards méprisants. Magdalena et Libuše profiteront, au moins au début de leur vie, des leçons de leur mère et grand-mère. Libres elles sont, libres elles tenteront de rester, ce qui ne sera pas facile. Eva bénéficiera d'une période plus clémente, 20 ans en 1989, à la chute du Mur.

Ce roman est aussi un très bon moyen de se remettre en mémoire toutes ces périodes du siècle passé, vues par ceux qui les ont subies. C'est toujours intéressant de savoir comment l'on pouvait vivre quotidiennement sous les différents régimes, nazis ou communistes, les compromissions des uns pour avoir une vie meilleure, du pouvoir, les refus des autres de mettre le doigt dans un engrenage d'un mécanisme qui les broierait sans état d'âme.

Un très bon premier roman, que je conseille aux femmes et aux hommes (même si nous n'avons pas le beau rôle). Écriture vive, vivante, qui détaille les rapports humains, qui parfois d'une simple phrase en dit beaucoup plus qu'un long discours : "Je hais ma mère profondément à ce moment-là, d'autant plus qu'elle m'est indispensable (...) Je hais ma mère autant que je l'aime." (p.116). Elle est rapide, va droit au but : "Secouée par une contraction interminable, je cherche des yeux le visage de ma mère. Je veux qu'elle voie dans les miens la peur, la douleur, l'angoisse. Je ne peux pas lui dire. J'ai peur qu'elle ne m'écoute pas. En la regardant, j'espère qu'elle m'entendra. Dans ses yeux à elle, quelle horreur ! Je vois la peur, la douleur, l'angoisse. Je ferme les yeux. Il n'y a pas d'espoir. Je ne verrai pas la réconciliation, l'amour, la douceur. Pa s de place pour cela." (p.63)

Vraiment, vraiment, je vous conseille de voyage dans le temps et en République Tchèque. Lenka Horňáková-Civade est également peintre, je verrai avec plaisir son travail.
Lien : http://lyvres.fr
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Trois générations de femmes en Tchécoslovaquie. Magdalena, Libuse et Eva. Toutes les trois bâtardes. J'y ajouterais Marie, la plus ancienne de la lignée et non des moindres, sa personnalité pesant sur les suivantes. Elles vivent pauvrement à la frontière autrichienne, élevant des vaches, tenant un café ou brodant selon la situation du moment, entendez situation politique, puisque la première connaîtra l'annexion nazie, la deuxième le communisme et la dernière la chute du mur de Berlin.

Le roman est divisé en trois parties, une nouvelle narratrice prenant la parole. C'est ainsi que nous voyons le déroulement des années par trois regards différents, les uns éclairant les autres. C'est l'intérêt et la limite du roman, j'ai eu du mal à abandonner la première narratrice, Magdalena et à ne plus entendre parler d'elle que par la bouche de sa fille et de sa petite-fille. Je n'ai pas réussi à faire le lien entre la jeune fille vive et pleine de rêves et la femme qui se laisse soumettre par un bon à rien, sous la férule de Marie.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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L'histoire de la Tchécoslovaquie de l'après-guerre aux années 80, est vue par le prisme de quatre générations de femmes. C'est une sorte de malédiction qui fait naître à chaque génération une fille au lieu du garçon attendu, et qui voit se perpétuer cette tradition subie. J'ai été séduite au début par l'atmosphère de la campagne d'Europe centrale, et par l'écriture douce et sobre, sans longueurs inutiles, de Lenka Horňáková Civade, qui m'a rappelé les romans de Robert Seethaler, le tabac Tresniek ou Une vie entière, avec un petit quelque chose du Coeur cousu de Carole Martinez.
Le personnage incontestablement le plus intéressant est la mère de Magdalena, dont l'histoire apparaît racontée par les trois générations qui la suivent. Mais il est dommage que le début prometteur se dilue au fil des portraits, qui deviennent moins convaincants, et que le roman se termine sur la résolution d'un mystère qui m'a semblé secondaire.
Une jeune auteure à ne pas perdre de vue, toutefois !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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L'écriture pourrait sublimer l'ensemble. Mais l'atmosphère est pesante, l'histoire de ces trois femmes, qui se heurtent, chaque fois, à des drames et cette condition qui évolue si lentement… Magnifique récit sur la filiation et la société paysanne slovaque, mais super déprimant.
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Un récit bien écrit, qui mèle justement histoire intime et Histoire. On suit 3 générations de femmes, en trois parties. Malheureusement, la répétition du même malheur sur plusieurs générations, avec le même schéma, m'a semblé lourde. Je n'ai pas terminé le livre : alors que j'ai beaucoup apprécié le 1er tiers, j'ai abandonné à la fin du second, lassée.
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Ce roman vient de sortir en poche folio mais il a remporté en 2016 à sa sortie chez Alma Éditeur le prix Renaudot des lycéens. C'est un premier roman déjà bien établi en somme.
Dans la lignée de femmes héroïnes de ce roman, Marie, sa fille Magdalena, sa fille Libuse, sa fille Eva qui se ressemblent et s'engendrent comme des poupées gigognes, sans papa ou presque. Bien sûr, il y a bien eu des géniteurs mais sur la ligne ad hoc des filles, pas de nom du père. Celui d'Eva est peut-être un beau blond russe, mais il a disparu, chassé par le beau-père de Libuse, le jour même où il a apporté sa petite graine, celui de Libuse est le fils d'un propriétaire qui a dû s'exiler lorsque sa propriété a été confisquée au profit des coopératives, celui de Magdalena est un médecin juif qui s'est enfui avec sa famille quand la menace est devenue trop oppressante à Vienne. Les pères sont donc absents et les beaux-pères, alcoolique et violent pour l'un, absent pour l'autre, ne font pas office de pères.
Ces femmes par conséquent s'assument seules : Marie est tour à tour et parfois simultanément sage-femme, brodeuse, cuisinière et aubergiste, Magdalena aussi brode et soigne les vaches, puis travaille en usine, … Elles ont de la volonté et du caractère.
Autour d'elles gravitent toute une panoplie de personnages plus ou moins sympathiques et tolérants : une française qui vit entourée de livres, une enseignante qui teste les capacités d'Eva à entrer dans la grande école, un maire, embarrassé par la mission d'expulsion qu'il doit exécuter, un jeune communiste qui n'hésite pas à brûler la grange de son patron pour l'obliger à renoncer à sa propriété et qui gravit ensuite les échelons, …
C'est que dans cette fiction qui se construit avec en arrière-plan l'histoire de la Tchécoslovaquie des années 30 à aujourd'hui on est bien loin de l'Ostalgie ! Les communistes y élèvent les vaches en batterie_ce qui scandalise nos héroïnes , ils dépouillent les propriétaires, ils imposent l'uniforme scolaire à la jeune Eva, la seule de toutes semble-t-il, qui ait été scolarisée, ils exigent des élèves qu'ils participent à des groupes de jeunes pour des activités civiques. Dans la lignée de ces femmes, on pratique une résistance passive en évitant les réunions communistes et en évitant l'adhésion. Pour Eva, comme l'entrée à la grande école est conditionnée par cela, le costume, l'étoile rouge et la participation aux groupes « Étincelles » est toléré mais ensuite Eva préférera quitter l'école plutôt que de devoir joindre le groupe des « Pionniers » puis les « Jeunesses communistes » où il faudrait travailler sans même être payée, lui prédit son arrière beau-père (celui qui est un ivrogne, violent, incestueux).
Mais même si ces femmes, sauf Eva, ne sont pas scolarisées, curieusement, elles aiment les romans, notamment La Dame au camélia !
Le texte est écrit avec ce goût manifeste des mots et plusieurs pages la poésie.
Lien : http://www.lirelire.net/2018..
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Un roman qui à travers l'évolution de 3 femmes d'une même lignée, montre les bouleversements de la Tchécoslovaquie. 3 portraits de femmes courageuses et atypiques.
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"Giboulées de soleil" aurait pu me plaire...

Dans ce roman polyphonique, porté par trois voix de femmes, Lenka Horňáková-Civade nous fait traverser un demi siècle d'Histoire tchécoslovaque, des années trente à l'aube des années quatre-vingt.

Magdalena entame une narration que poursuivront sa fille puis sa petite-fille, trois enfants illégitimes dans une société façonnée par et pour les hommes, où leur statut de bâtardes leur vaudra souvent mépris et rejet. Sa mère, Marie, leur fait quitter Vienne, où elle travaille comme assistante d'un gynécologue juif, alors qu'elle n'est encore qu'une enfant : fuyant les prémisses de la menace nazie, le médecin est retourné vivre auprès de sa famille "officielle"...
En réintégrant son village tchécoslovaque natal, Marie L élégante infirmière redevient une fille de la campagne vaillante et endurcie, qui ne connait ni l'apitoiement ni la fatigue, maîtresse femme fière et indépendante, capable de gérer sa petite exploitation comme de réaliser des miracles en broderie ou de venir à bout d'un accouchement difficile.

A l'ombre à la fois protectrice et exigeante de sa mère, se languissant d'une ville dont elle n'a pourtant gardé que peu de souvenirs, Magdalena, belle fille simple et solide, aime aussi les vaches et marcher pieds nus dans l'herbe. de quoi émoustiller le fils étudiant de ses patrons qui, de retour au domaine pour les vacances, tombe sous le charme de cette saine spontanéité. Un amour d'été qui se volatilisera dans le tumulte de l'histoire, sans doute condamné dès le départ de toutes façons : l'époque est à la pulvérisation des barrières sociales et de la propriété individuelle, à l'anéantissement de cette classe dominante dont font partie les riches Feldman, bientôt chassés de leurs terres comme des parias.
La petite Libuše ne connaîtra donc jamais son père. Son véritable repère c'est Marie, à qui Magdalena l'a confiée afin de partir travailler à l'usine. Devenue adolescente, elle fréquente aussi peu que possible le foyer que partage sa mère avec un homme violent. C'est elle, âgée de treize ans, qui prend la suite de la narration avant de laisser la parole à sa propre fille, Eva, six ans.

"Giboulées de soleil" est ainsi une histoire de transmission, qui ne se limite pas à l'apprentissage de la broderie, art transmis de mère en fille... l'héritage que Marie diffuse aux générations qui lui succèdent est celui d'une dignité insoumise, de l'indépendance conquise au prix d'une certaine solitude. Dans un pays aux frontières malmenées, passant de la férule austro-hongroise à l'occupation nazie pour ensuite subir le joug du totalitarisme communiste, les héroïnes de Lenka Horňáková-Civade cherchent le chemin de leur propre liberté, et y parviendront chacune à sa manière, avec patience ou passion, intransigeance ou abnégation.

J'ai vraiment apprécié la première partie du récit, touchée par les personnages de Marie, dont on devine, sous l'armure qui lui permet de garder la tête haute, la bienveillance et la générosité, et de Magdalena, qui sous sa robustesse, sa fraîcheur et sa fougue, abrite une naïve sentimentalité et la détresse de ceux dont l'existence se fonde sur des non-dits. La suite, dont j'ai déjà presque tout oublié, m'a perdue : cette perpétuation de naissances illégitimes servant de fil conducteur finit par nuire à la crédibilité du récit. Ceci dit, j'aurais pu m'accommoder de ce bémol, mais j'ai par ailleurs beaucoup de mal avec les jeunes narrateurs qui s'expriment comme des poètes ou des sages. le langage que prête l'auteur à Libuše et Eva, entre fausse candeur et réflexion pseudo-philosophique, m'a paru inadapté.

Dommage...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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