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3,8

sur 406 notes
Ce livre est captivant, tant par la langue que l'histoire et les personnages. On imagine dès les premières pages que l'issue sera terrible, telle la banquise après des semaines de nuit, telle la profondeur du rapport entre le bien et le mal dans la psyché humaine. L'intrigue est un peu artificielle mais l'analyse des personnages est crédible et juste. J'ai beaucoup aimé l'ensemble de l'oeuvre.
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1 er roman !!!! thriller écolo et féministe
Super roman sur ces naufragés de la glace du cercle polaire.
Peu de personnages mais tous intéressants et intrigants. Pas de liberté dans ce grand linceul blanc mais plutôt prison consentie et obligée au regard des conditions météo qui règnent 6 mois sur 12. Promiscuité forcée avec des personnalités troubles et dangereuses. le 4eme larron qui arrive sur la base scientifique va servir de catalyseur a toutes les tensions!!! fin féroce l'homme est de trop sur ces territoires. La narration est faite par un des protagonistes dans un style rustre. vous ne le lâcherez pas!
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Deux soldats Roq et Piotr, le narrateur, sont chargés de garder un bout de banquise. Deux âmes damnées, rejetées par les « terriens ». Grizzly, un scientifique, s'invite dans leur isolement. Une jeune recrue, vient prendre la relève d'Igor, suicidé, broyé par la solitude, l'isolement et sans doute aussi sa propre histoire. le môme, on le nommera ainsi, est muet, mais son silence résonne et intrigue. Un roman glaçant sur lit de banquise, pour une lecture exquise. Caroline Hinault nous propose un roman sombre, violent, mais sa plume flirte avec les mots justes et précis, nous délivre des expressions riches de sens et distille de l'humanité dans un univers où elle aussi a été bannie. Un livre magnifique qui m'inspire un grand merci.
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C'est une vraie oeuvre de cheffe !
Un dénuement mis à nu. Un dénouement mis à mal.
De la sainte et saine parole l'air de rien qui vous bouscule la chique !
Et surtout, c'est la classe, la grande ! Dans le choix des mots, avec des mots de choix. Dans la coupe. Dans le gras et dans le maigre.
Un véritable choc verbal, une dérive des continents lexicaux.
Le chic, quoi !
Oubliez ce que vous avez déjà lu et même ce que vous n'avez pas encore ou ce que vous n'avez plus...! :
"Avant de regagner la Centrale, je me retourne et j'aperçois la tristesse du retour dans le regard du môme. Il a tout juste l'air de découvrir qu'il faut toujours s'arracher à la beauté."
Avec un réduit d'humanité, une économie de géographie physique, Caroline Hinault recrée un monde. Total ! Blafard ! Sinistré ! le nôtre ?
Ça se lit comme du San Antonio réincarné en Saint Augustin. Ou l'inverse, c'est selon. C'est cru, tendu, profond.
Mention spéciale pour Piotr qui nous habite intensément puisque c'est de lui que sort le récit. Un grand blessé de la vie, un écorché vif qui a des fulgurances tel Saint Exupéry. Une épuration faite homme, un lâcher-prise à toutes épreuves qui émettent des ondes de sagesse désabusée et de clairvoyance désespérée relatives et inattendues, quasi rimbaldiennes. Un narrateur malgré lui, un médecin de l'esprit à la ramasse. Piotr a définitivement opté pour une piètre existence de rédemption. On le croirait revenu de chez Buzzati et du Désert. Revenu de tout. Pour se libérer des artifices, des artefacts de civilisation. Pour se démaquiller des faux-semblants, des apparences trompeuses, des illusions à jamais perdues. Piotr n'attend plus rien, Piotr n'attend plus. Et du coup, il capte tout. Nous compris!
Piotr c'est l'autrice, c'est nous lecteurs, c'est le lien, c'est le noeud gordien, c'est l'intrigue, c'est le reste d'humanité malgré les jours qui s'en vont. C'est le pêcheur originel. Au rebours de Grizzly, le doudou, le nounours, l'idéaliste. Et le blessé muet et le blessant vociférant...et voici un monde réduit à presque néant. Quatre personnes jusqu'à ce que sonne l'heure...!
Entre paradis blanc et enfer noir le temps semble suspendu à nos lèvres gelées, bouche bée ! Et malgré le froid et malgré la glace, nous ouvrons grand la porte aux heures propices sinon sombres que nous procure Madame Hinault.
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