François Heisbourg présente une excellente introduction à l'espionnage et au renseignement. Deux mots qui signifient la même chose, l'un étant plus respectable que l'autre mais dont la finalité est identique à savoir récupérer des secrets, les assembler pour constituer un puzzle dévoilant un état, une situation, une menace cachée.
Après avoir défini ce qu'était l'espionnage depuis la Seconde guerre mondiale et ce qu'il est et ce qu'il n'est pas, Heisbourg décline le sujet en trois points de réflexion.
D'abord, mondialisation et renseignement où comment l'espionnage de papa a du faire face aux développements des nouvelles technologies de l'information et à la capacité de chacun de percer les mystères et de les divulguer sur la toile.
Renseignement et démocratie qui montre que si les dictatures utilisent de manière optimale les services de renseignement, la démocratie est celle qui contrôle le mieux les siens par la mise en place d'instances politiques qui s'assurent de leur fonctionnement et du maintien d'une certaine déontologie, même si parfois cela n'empêche pas les dérapages – les Américains en Irak en ont fait la démonstration, entre tortures et attribution du renseignement à des entreprises privées.
Pour finir, le renseignement en France. Pas le meilleur chapitre. D'abord parce que dépassé par les évènements, le livre date de 2012 et nous pensions à tort qu'en France, nos services étaient les plus forts pour déjouer la menace terroriste. le Bataclan contredira cette conviction. Ensuite, parce que l'auteur semble aveuglé politiquement dans sa réflexion, ce qui fait de ses propositions un soutien plus que des innovations crédibles.
Quoiqu'il en soit, cela m'a donné l'envie d'approfondir avec une Histoire des renseignements français que j'ai déjà coché dans ma PAL et une autre sur les services de renseignements sous Vichy d'un élève de" l'expert mondial" de l'Etat français,
Robert Paxton. A suivre…