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EAN : 9782850610912
89 pages
Premier Parallèle (06/05/2021)
2.5/5   7 notes
Résumé :
« Après avoir passé un doigt sur la surface du texte pour en apprécier le grain, lire.
Une première fois. Résonance du choc. Dégringolade en pied de page.
On a lu pourtant, et reconnu les grands équilibres, la structure grammaticale ou la tonalité de sa
langue maternelle. Mais on n’a rien compris. On recommence, on repasse. On pose ses coudes de part et d’autre, il faudra bien que le texte s’attable. Mais pour y parvenir, il faudra ruser avec lu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Olivier Haralambon, né en 1967, a d'abord été coureur cycliste pendant dix saisons avant de se diriger vers une carrière de rédacteur - photographe au sein du Groupe de Presse Michel Hommell. En 2014 il publie le Versant féroce de la joie, un roman sur le destin tragique du coureur belge Frank Vandenbroucke, mort en 2009. Comment lire des livres qu'on ne comprend pas, son nouvel ouvrage, vient de paraître.
J'avais déjà prévenu, méfions-nous des titres des livres et pourtant je me suis fait avoir ! J'exagère, disons plus simplement que le contenu de cet ouvrage ne répond pas aussi clairement que je l'avais souhaité à ce que suggère son titre.
Après sa carrière sportive Olivier Haralambon a passé une maîtrise de philosophie, une expérience qui l'a mis face à des livres difficiles à lire, d'où l'idée de ce petit essai. Pour désamorcer ce qui pourrait effrayer certains, le sujet est traité sur le ton de l'humour, j'en veux pour preuve cet avertissement au lecteur d'un livre de philo ardu, « Si vous venez d'avaler une, voire deux (!) pages complètes sans achopper sur la moindre difficulté, dites-vous que quelque chose cloche. »
Comme mon entame de billet l'annonce, je ne suis pas sorti de cette lecture rapide, réellement satisfait, si je m'y suis bien amusé, je n'ai pas vraiment trouvé les clés me permettant de comprendre des bouquins vachement pointus, turlututu. Car, grosso modo, il propose (trop longuement) une approche sportive de ce type de lecture, en adoptant une bonne base posturale pour être dans les meilleures conditions de lecture. Ouais, bon. Puis quand on se lance, démembrer les phrases et ne pas s'effrayer des mots rares ou hors de leur signification habituelle. Ok, c'est juste. Enfin, il préconise de prendre des notes, l'écriture favorisant la retenue du lu. Bah oui, on s'en doute quand on a un minimum d'expérience ?
Donc, pour le fond, pas grand-chose d'intéressant. Pour la forme, j'ai aimé le ton et – veuillez m'excuser de ramener la couverture à moi – ça ressemble fort (en mieux) à mes petits billets où je traite de la lecture, des livres et autres bricoles du genre. le gars tire un peu à la ligne en usant d'un style un peu ampoulé, peut-être un pastiche de ces fameux livres, où l'auteur laisse sa plume courir juste pour le plaisir d'écrire ; un plaisir que je comprends très bien d'ailleurs. J'ai aussi tiqué sur une assertion, « Certains livres ne sont pas destinés à être lus en entier, hormis par qui en fait son métier » ; ça mérite que je revienne sur le sujet, un jour, à suivre… ?
Un minuscule livre, dispensable mais amusant.
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Que l'on se rassure, cet opuscule de 80 pages n'appartient pas au genre signalé dans le titre. L'auteur, après avoir interrompu ses études pour une épopée plus cycliste, les a reprises à la trentaine. "Puis le thème de mon mémoire de maîtrise se précisant - forcément, je voulais écrire sur le corps pédalant, tenter d'esquisser une phénoménologie de l'effort-, la question des lectures préparatoires s'est posée. Je me souviens de l'air embarrassé de mon directeur se passant plusieurs fois la main dans les cheveux, m'annonçant comme on annonce une maladie mortelle que, manifestement, je ne pourrais pas échapper à la traversée de la Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty. 'Mais', me dit-il, s'adressant implicitement à mon parcours singulier, 'c'est un texte assez long, et pas forcément facile.' Je dois dire en passant que je n'ai jamais lu depuis le moindre texte philosophique facile."

On le voit, l'auteur a du s'attaquer à de la bête coriace, de la philo résistante, et ce afin d'écrire dessus. Il donne, non sans humour, des pistes plutôt concrètes qui devraient permettre de venir à bout, ou en tout cas d'aborder des lectures a priori ardues. Reprendrai-je Schopenhauer? Lirai-je Spinoza comme on m'y a incitée?

"Avant tout, s'armer de patience : ça va prendre un moment. Ca ne se lira pas en une semaine. Allez-y mollo sur le mythe du dévoreur de livres, ou du mec qui s'avale Aristote et Darwin entre deux paquets de M&M's pour les besoins de l'enquête. Renoncez à l'obsession de compter le nombre de livres que vous lisez dans l'année et à la tentation d'en photographier les piles qui écrasent votre table de chevet. Nous avons tous des siècles de lecture sur nos étagères éphémères."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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A l'instar de David Meulemans avec Ecrire son premier roman en dix minutes par jour, avec Comment lire des livres qu'on ne comprend pas, Olivier Haralambon ne se pose ni en vrai théoricien ni en donneur de leçon mais souhaite offrir à ses lecteurs un puissant encouragement à se relever les manches. Il n'est pas question ici d'écrire mais bien de lire, et même de s'attacher à comprendre les lectures coriaces que sont en particuliers les livres des philosophes.
Pour autant, ce livre ne tient en rien de la plaisanterie et les conseils qui y sont donnés sont loin d'être dénués d'intérêt.
On sent que l'auteur à pris plaisir à cette modeste composition et le plaisir est partagé par le lecteur, à condition peut-être qu'il se soit déjà frotté à autre chose que de la romance et du easy reading - ceci étant noté sans condescendance aucune.
Le livre est par ailleurs un bel objet, un petit carnet d'à peine 90 pages qui libère innnocement un parfum de partage et possède une allure de cadeau lorsqu'on pense à des amis lettrés ou désireux de le devenir.
Lien : https://christophegele.com
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Comment lire des livres qu'on ne comprend pas est presque un fruit, c'est léger c'est frais et désaltérant. L'air de rien Olivier Haralambon désacralise tout à fait la lecture d'ouvrage complexe et fait rire au passage. le lecteur ambitieux mais à l'intelligence défaillante est enfin déculpabilisé de trébucher sur les Everest de lecture.

Une analogie efficace trace le fil directeur du livre : comprendre un texte compliqué c'est un sport d'endurance. Ça tombe bien puisque l'auteur est un ancien coureur cycliste de haut niveau et donc un masochiste professionnel. L'approche est hyper pragmatique, comme un bon livre de cuisine la méthode se déroule et roule, c'est beaucoup de bon sens bien ordonné bien expliqué. le bibliophage trouvera d'excellentes stratégies pour digérer des sommes inintelligibles.

Super à offrir vu la longueur du bouquin (au passage merci maman!) je recommande chaudement.
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Découverte du format et de l'éditeur grâce à l'opération Masse Critique non-fiction de ce mois de juin 2021.
Comment lire des livres qu'on ne comprend pas d'Olivier Haralambon est pour moi un petit ovni. N'étant pas du tout habitué à ce genre de lecture, j'ai découvert ici non pas un genre de mode d'emploi, comme me laissait suggérer le titre, mais plutôt le récit d'une ou même plusieurs méthodes. le sujet est abordé avec simplicité et placé dans un contexte relatif à l'auteur qui permet de se projeter tout en tirant des moyens et outils pour comprendre comment lire ces livres qu'on ne comprend pas.
Le format est idéal pour sa lecture et le glisser ensuite dans la poche de ce proche qui saura à son tour y trouver bon usage.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Allez-y mollo sur le mythe du dévoreur de livres, ou du mec qui s'avale Aristote et Darwin entre deux paquets de M&M's pour les besoins de l'enquête. Renoncez à l'obsession de compter le nombre de livres que vous lisez dans l'année et à la tentation d'en photographier les piles qui écrasent votre table de chevet. Nous avons tous des siècles de lecture sur nos étagères éphémères. (p. 78)
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De la phrase, on repérera les articulations pour la démembrer. La plupart du temps, ça n’est pas plus difficile que de découper le poulet du dimanche, la ponctuation est là pour ça. Mais on peut tout de même tomber sur des os cachés, des connexions contre nature – normal, la prose des penseurs se manifeste d’abord comme une sorte de monstre, une singularité à tout le moins – et s’apercevoir qu’on a passé le couteau au mauvais endroit, ou bien mal regardé le poulet (…) et qu’on se trouve incapable de recomposer le tout.
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De fait, comme tout véritable effort de transformation, lire un livre-qu'on-ne-comprend-pas, c'est s'installer dans cette spirale dialectique entre l'effort volontaire et l'acceptation sereine d'une part d'impuissance.
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