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Citations sur Nouvelles aventures du brave soldat Chvéïk (26)

Mais lorsque j’étais à Prague, j’ai lu dans le Journal officiel un exemple d’héroïsme encore plus beau. Il s’agissait de l’aspirant docteur Joseph Bojnov. Il était en Galicie, au 7e bataillon de chasseurs, et comme il partait à l’assaut à la baïonnette, il reçut une balle. Pendant qu’on le transportait au poste de secours, il ne cessait de crier qu’on n’allait tout de même pas lui faire un pansement pour ce bobo, et il voulait avancer de nouveau avec son escadron. À ce moment-là une grenade lui brisa la patte. Et, de nouveau, les infirmiers voulurent l’emporter, mais il commença à ramper vers la tranchée, et c’est avec un bâton qu’il se défendit contre l’ennemi. Vint une nouvelle grenade qui lui emporta la main qui tenait le bâton. Il saisit le bâton de l’autre en hurlant qu’il ne leur pardonnerait pas ça, et Dieu sait comment ça aurait fini si un shrapnell ne l’avait définitivement occis. Sans doute qu’on lui aurait donné la médaille d’argent du courage. Lorsque la grenade lui arracha la tête, il cria encore en mourant : « Mourir pour la patrie, c’est le sort le plus beau, le plus digne d’envie. »
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L’adjudant alluma sa pipe, et il permit
également à Chvéïk de bourrer la sienne. Le
brigadier mit du charbon dans le poêle et la
station de gendarmerie de Putim devint ainsi le
lieu le plus agréable du monde ; l’endroit le plus
tranquille, une sorte de nid bien chaud dans la
nuit tombante d’hiver, un merveilleux endroit
pour bavarder amicalement.
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Le général était justement en route pour une
tournée d’inspection et il se rendait à Budeiovitz.
Il avait l’habitude, lorsqu’il découvrait un léger
flottement dans la discipline des casernes
qu’il visitait, de faire appeler le commandant de
la garnison et de lui tenir le langage suivant :
– Avez-vous un revolver ?
– Oui, mon général.
– Bien. À votre place, je sais l’emploi que j’en ferai,
car ce que je vois ici ressemble plus à une
pétaudière qu’à une caserne.

Après chacune des tournées d’inspection du
général, çà et là, l’un ou l’autre des officiers se faisait
sauter la cervelle. Le général von Schwarzburg enregistr
ait la nouvelle avec satisfaction :
– Parfait ! Parfait ! disait-il. Voilà ce qui s’appelle un soldat.

De plus, il avait la manie de déplacer les officiers
et de les envoyer dans des garnisons perdues.
– Lieutenant, où avez-vous été à l’école des Cadets ?
demanda-t-il à Lukach.
– À Prague, mon général.
– Que vous a-t-on appris là-bas, si vous ne savez même
pas qu’un officier est responsable de son subordonné ?
Primo : Vous devisez avec votre ordonnance comme avec
un ami intime, vous lui permettez de parler sans être interrogé.
Secundo : Vous lui permettez d’insulter votre supérieur. Il faut
que tout cela se paie. Comment vous appelez-vous, lieutenant ?
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Mon cher caporal, reprit le volontaire, les papiers n'arrivent pas tout seuls au commandant d'escorte. Si la montagne ne vient pas à Mahomet le commandant d'escorte doit aller lui-même chercher ses papiers. Maintenant, vous vous trouvez face à une nouvelle situation. De toute évidence, vous n'avez pas le droit de détenir une personne qui doit être libérée. D'autre part, aux termes du règlement en vigueur, personne n'a le droit de quitter le wagon des détenus. Vraiment, je ne sais pas comment vous vous tirerez de cette fâcheuse situation. Ca va de mal en pis.
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– Vos papiers ?
C’est avec ces paroles aimables que le commandant de la patrouille militaire qui faisait une ronde, aborda Chvéïk. C’était un sergent suivi de quatre soldats, baïonnette au canon, il ajouta, en mauvais tchèque :
– Je vois que vous assis, vous pas voyager, vous boire, toujours boire.
– Je n’ai pas le moindre papier, milatchkou (1), répondit Chvéïk. M. lieutenant Lukach, du 91e régiment les a tous sur lui. Moi je suis resté à la gare.
– Qu’est-ce que cela signifie, milatchkou ? demanda le sergent en s’adressant à l’un de ses soldats, un vieux de la territoriale.
– Milatchkou, en tchèque, ça veut dire sergent, répondit celui-ci en souriant.
Le sergent déclara à Chvéïk :
– Tout soldat doit avoir des papiers. Sans papiers, un pouilleux comme toi doit être enfermé au poste de la gare comme un chien enragé.


(1) Chéri.
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Les légions de César accomplirent un pareil exploit. S'étant aventurées, sans cartes, jusque sur les côtes de la mer du Nord, elles poussèrent l'audace jusqu'à s'aviser de rentrer par d'autres chemins. C'est depuis ce temps-là qu'on a pris l'habitude de dire que tous les chemins mènent à Rome.
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[Chvéik attend son lieutenant dans la chambre de l'officier.]

Chvéik fumait tout tranquillement les cigarettes de son maître puisque celui-ci lui avait interdit d'empester la chambre avec sa pipe.
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Cette fois, les drapeaux avaient été bouleversés et les fronts déplacés. On voyait même, sous la table, quelques-uns de ces drapeaux qui avaient été jetés à terre.
La raison de ce désordre était la suivante : le chat du colonel s’était, durant la nuit, soulagé sur la table et il avait bousculé ensuite, à coups de griffes, les positions de la glorieuse armée autrichienne.
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— Ne vous en faites pas, continua Chvéïk. Que vous soyez tué à l’ennemi comme gradé ou comme simple soldat, ça n’a pas une grande importance. Il est vrai, ajouta-t-il, que l’on envoie de préférence aux endroits dangereux ceux qui ont été cassés de leur grade.
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Le bonheur ressemble à la porcelaine, il se brise facilement. C’est ainsi qu’Icare s’est brûlé les ailes. L’homme se croit un géant et il n’est qu’un peu de poussière, mon cher camarade. Il ne faut jamais se fier au hasard, et l’on ferait bien de se donner, matin et soir, une bonne tape sur la nuque pour se rappeler que la prévoyance est la mère de la sûreté, et que le mieux est l’ennemi du bien. Les grandes rigolades ont souvent des lendemains amers ! C’est une loi de la nature.
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