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Ed Hannigan (Illustrateur)
EAN : 9781401243265
160 pages
DC Comics (03/12/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
In these cult favorite stories from the 1980s, Green Arrow hunts down a child killer, races to find a lost biological weapon before Chinese spies can find it, and tackles a rash of violence against gays. These stories, written by Mike Grell, repositioned Green Arrow as an inner city crusader for justice who deals not only with super-villains but also with street level crime.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 1 à 6 de la série consacrée à Green Arrow, ayant débuté en 1988 (elle s'arrêtera en 1998 au numéro 137). Il vaut mieux avoir lu The longbow hunter avant ce tome, pour comprendre tous les enjeux, des allusions à une somme d'argent sale, et aux sévices dont Dinah Lance a été la victime. Tous les scénarios sont de Mike Grell, les dessins d'Ed Hannigan, et l'encrage de Dick Giordano aidé par Frank McLaughlin à partir de l'épisode 2, avec une mise en couleurs de Julia Lacquement.

Épisodes 1 & 2 - À Seattle (ville où Oliver Queen a élu domicile avec Dinah Lance), al Muncy (condamné pour violences contre des enfants) sort de prison sous caution après 20 ans passés à l'ombre, la justice ayant accepté un appel. Sa condamnation reposait sur le témoignage du docteur Annie Green (fillette de 10 ans à l'époque) et sur l'acharnement de Jim Cameron (un officier de police, promu lieutenant suite à ce succès professionnel).

Épisodes 3 & 4 - Les chinois et les américains avaient un programme de fabrication d'une arme biologique à bord d'un satellite. Un accident s'est produit, les membres de l'équipage sont morts et le conteneur du virus a terminé sa chute sur une île du Pacifique appartenant aux États-Unis. Green Arrow est engagé par une puissance étrangère pour récupérer le virus, les chinois ont engagé Eddie Fyers, un mercenaire à la réputation mondiale.

Épisodes 5 & 6 - Un couple d'homosexuels, clients réguliers de la boutique de fleurs de Dinah Lance, a été sauvagement agressé par des inconnus voulant casser de l'homo. Oliver Queen s'est juré de les venger.

Avec la minisérie "Longbow Hunters", Mike Grell avait fait effectuer un bond en avant incroyable à un personnage qui était resté englué dans les années 1960. Oliver Queen était passé d'un Robin des Bois aux flèches gadget (explosive, gant de boxe, boomerang, etc.) et au costume de superhéros, à un quadragénaire, songeant à s'installer dans la vie, n'utilisant plus que de vraies flèches, et ayant revu sa tenue pour un costume plus sombre, plus discret (mais toujours avec un masque ridicule autour des yeux, et une fort influence Robin des Bois, version Errol Flynn), assistant la police.

Malgré tous les efforts consentis par Mike Grell, il subsiste un relent de superhéros qui dénote par rapport au reste du récit. le masque de Green Arrow ne cache pas grand-chose des traits de son visage, et sa petite barbiche et moustache blondes permettent à tout le monde de l'identifier immédiatement. Dans le même ordre d'idée, Green Arrow s'introduit d'autorité dans les procédures policières (lieux du crime, résidence du suspect), avec la tolérance, voire l'accord explicite peu crédible de la police. Mais il s'agit du seul vestige de type "superhéros", ou héros en marge des lois de type pulp.

Lorsque Mike Grell ré-imagine Green Arrow, il a derrière lui une réelle expérience de scénariste avec sa série Jon Sable, freelance (1983-1988), éditée par "First comics". C'est d'ailleurs son responsable éditorial sur cette série, Mike Gold (travaillant depuis pour DC Comics) qui supervise également cette nouvelle série "Green Arrow". Une fois dépassée la réserve liée à cette identité secrète difficile à avaler, le lecteur découvre des thèmes adultes, et des personnages qui se comportent en adulte. Mike Grell attaque fort avec une intrigue à l'ambiance malsaine, dans laquelle Dinah Lance constate qu'elle a besoin d'une aide psychologique pour vivre avec le traumatisme laissé par les tortures qu'elle a subies dans "Longbow Hunters", dans laquelle Annie Green (oups ! à nouveau une coïncidence trop pratique, elle est justement le docteur que Lance va consulter) vit avec le souvenir des sévices infligés lorsqu'elle fut enlevée par un psychopathe, dans laquelle le soupçon plane sur Jim Cameron qui a peut-être fait incarcérer al Muncy par orgueil professionnel. Alors que le résumé de la deuxième histoire peut laisser craindre un duel manichéen, Grell embringue Green Arrow dans une aventure digne d'un roman d'espionnage où le duel finit bien par avoir lieu, mais avec des antagonistes s'étant conduits en adulte (coopération au départ pour retrouver le virus) et des coups tordus de leurs commanditaires. Après cette escapade, Mike Grell s'empare d'un fait divers haineux pour à nouveau une plongée asphyxiante dans la violence méchante comme preuve de courage. Il y a également le sort de Colin, jeune homme cantonné à un quartier défavorisé sans autre alternative que de se plier à la loi des gangs de rue.

Oliver Queen (vu par Mike Grell) est un adulte qui a de l'argent devant lui, expert en maniement de l'arc, avec un sens de la justice qui le pousse à jouer les redresseurs de torts. C'est un justicier urbain, mais capable aussi de s'adapter à un environnement naturel, avec une approche parfois impulsive, parfois réfléchie. Il évolue dans un monde proche du nôtre, réaliste, pour dispenser sa propre justice. L'action est intégrée de manière naturelle dans ses enquêtes et aventures, restant là encore à un niveau réaliste (ou peu s'en faut) avec des conséquences durables quand une personne est blessée. Cette dimension prend une importance considérable pour les séquelles psychologiques laissées par les tortures subies par Dinah Lance. Mike Grell reprend ce qui ressemblait de loin à une scène racoleuse dans "Longbow Hunters", pour développer la notion de victime, de confiance en soi, de conséquences à long terme sur l'individu. Grell prend le contrepied des récits de superhéros où toute blessure guérit en 2 épisodes (grand maximum) et les affrontements physiques laissent rarement de traces psychologiques. Cette approche inscrit le récit dans un registre mature qui n'aurait pas dépareillé dans la branche Vertigo.

Lorsque le lecteur découvre ces histoires, il est d'abord décontenancé par les couleurs de Julia Lacquement. Pour "Longbow Hunters", elle a avait peint chaque page, avec une approche plutôt réaliste des couleurs. Ici, il s'agit du processus habituel de mise en couleurs des comics de la fin des années 1980, à base d'aplats de teintes unies (avant l'avènement de l'infographie). Lacquement a recours régulièrement à des teintes franches et criardes qui jurent par rapport aux dessins plutôt réalistes évitant les exagérations propres au récit de superhéros. Pour le coup, Lacquement semble vouloir jouer sur une forme de choc visuel avec l'emploi de couleurs inattendues ou très vives, ce qui rompt l'immersion du lecteur dans un récit d'ambiance plutôt naturaliste.

Ed Hannigan opte donc pour une approche graphique descriptive et assez réaliste. le lecteur peut apprécier la qualité des décors et arrières plans qui décrivent chaque endroit de manière détaillé, pour en faire un lieu unique (qu'il s'agisse du magasin de Dinah Lance, ou de l'entrepôt dans lequel Green Arrow est confronté à un gang de rue. Il dessine les personnages dans des postures réalistes, sans l'exagération propre aux superhéros. À ce titre, les scènes mettant Dinah Lance et Oliver Queen en vis-à-vis pour développer leur relation font preuve d'une retenue qui les rend crédibles dans leur comportement affectif. le seul inconvénient de cette approche est qu'elle fait aussi ressortir le caractère improbable du costume avec lequel Oliver Queen se déguise en Green Arrow. Hannigan réussit aussi à retranscrire l'affection que se portent les 2 clients homosexuels venant acheter un bouquet de fleurs, et le respect qu'éprouvent Dinah et Oliver face à ces 2 individus ayant entretenu une relation durable, aussi bien qu'il restitue la brutalité de l'épreuve que subit Green Arrow devant progresser entre 2 rangées de malfrats ("running the gauntlet"). À la rigueur, le lecteur peut parfois trouver qu'Hannigan est trop appliqué et pas assez inspiré, mais c'est le prix à payer pour que cette itération de Green Arrow laisse derrière lui ses pires travers de superhéros destiné à la jeunesse.

Après la remise à niveau de "Longbow Hunters", Mike Grell fait d'Oliver Queen un justicier aventurier réaliste, naviguant entre détective privé de roman noir à tendance hardboiled, et espionnage pour des aventures étonnamment adultes qui finissent par faire ressortir l'impossibilité de son identité secrète. Malgré une mis en couleurs pas toujours très heureuse, les images transcrivent bien cette approche réaliste, avec la capacité d'intégrer des nuances et des subtilités pas si évidentes.
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