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Nicolas Witkowski (Traducteur)
EAN : 9782020614702
364 pages
Seuil (14/10/2005)
3.43/5   14 notes
Résumé :

Dernier livre de Gould, Le Renard et le Hérisson est aussi une manière de testament intellectuel : le programme de son œuvre vulgarisatrice - combler le fossé entre la science et les humanités - est le sous-titre de l'ouvrage. Avec une merveilleuse érudition qui relie Archiloque à Swift, Nabokov à Claude Perrault et, Edgar Poe à Erasme, et dans une prose foisonnante, voire baroque, il retrace les grandes lignes de la Révolution scientifique et de la viei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une fois n'est pas coutume, je suis très déçu par ce livre de Stephen Jay Gould. Mais peut-on considérer ce livre comme un produit fini ? That is the question !
Le livre est présenté par son éditrice, qui rend un vibrant hommage à celui qu'elle appelait « Steve ».
Stephen Jay Gould est décédé avant d'avoir eu le temps de relire les épreuves de ce livre, et elle prie donc le lecteur de bien vouloir excuser l'auteur. « Car Steve est mort avant d'avoir vu les épreuves de ce livre, avant d'en avoir scrupuleusement vérifié les faits et les chiffres, avant d'avoir pu y apporter la moindre correction ».
Un éditeur pressé, une épreuve non relue, l'auteur qui décède, mais voilà, ce monsieur a un public fidèle et nombreux, alors l'éditeur décide, avec le minimum de scrupules, de publier un livre tout en sachant sûrement qu'il ne donnait pas entière satisfaction à l'auteur !
Car voilà ce qu'écrit Gould dans les dernières pages (juste avant une conclusion bâclée, ce qui ne lui ressemble absolument pas...) : « Étant avant tout essayiste, je suis depuis longtemps persuadé que les meilleures discussions générales, et les plus efficaces, commencent par des petits détails intrigants qui captent l'attention puis mènent vers une réflexion plus vaste. On ne peut s'attaquer de front à la 'nature de la vérité', de façon abstraite et générale, sans devenir ennuyeux ou pédant. Pourtant, je m'aperçois que j'ai failli à mon propre précepte en refermant ce livre sur une défense abstraite de ma version de la consilience… »
Cet aveu est pour le moins consternant, comme une réflexion, une intention livrée dans le corps d'un texte que l'on s'apprête à remanier (si ce n'est à renier). Je doute qu'après avoir écrit cela, Gould eu donné le feu vert à la publication d'un essai qui ne le satisfaisait pas... à ce point-là !
Oui, ce livre est « ennuyeux et pédant ». J'ai souffert tout le long du bouquin, puis-je dire, et je cherchais mes mots pour cette critique, et voilà, arrivé à ces quelques lignes de la page 249, c'est Gould lui-même qui en donne l'appréciation la plus juste.
Cela signifie qu'il a totalement raté (le premier jet) de ce livre.
Comme toujours, Gould fait preuve d'une grande érudition, mais, alors que celle-ci « sert » d'habitude son propos, là, ses références confinent au ronflant. Pire, sur le fond, il est passé à côté de son sujet. Son argumentation est mal construite, embrouillée, alternant des considérations générales avec des exemples factuels qui troublent son propos plutôt qu'ils ne l'éclairent.
A la lecture du sous-titre, « Comment combler le fossé entre la science et les humanités », je m'attendais à du grand Gould, à un essai intelligent et séduisant, appuyé sur une argumentation bien construite, comme il en a l'habitude. Mais rien de tout cela ; comme il le dit : « j'ai failli à mon propre précepte ».
Finalement, je suis persuadé que, s'il en avait eu le temps, il aurait jeté ce livre à la poubelle, et aurait totalement revu son argumentation, en prenant le temps de choisir des thèmes et des exemples plus judicieux, bref, en procédant selon son « propre précepte ».
(J'en viens même à me demander, à la lecture de la conclusion, bâclée, rabougrie et absolument pas convaincante, si c'est vraiment lui qui l'a écrite. En effet, dans ses conclusions, Gould a pour habitude de reprendre les principaux éléments de son argumentation, de formuler explicitement sa contribution personnelle au sujet, et d'ouvrir la question sur une autre, plus générale... rien de tout cela ici !).
Alors, hormis la première partie du livre, qui présente un intérêt – mais sans primeur non plus – dans le domaine de l'histoire des sciences, le livre, selon moi, ne constitue pas un incontournable donc, ne serait-ce que pour cette ultime raison : Gould n'en était pas satisfait !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« … la tradition humaniste de la Renaissance a entravé le développement de l'histoire naturelle en accordant davantage d'importance aux assertions littéraires des auteurs anciens qu'à l'observation directe des espèces en question, et en privilégiant les fables et les légendes, essentiellement parce que ces portraits remontant à Ésope et Aristote court-circuitaient les sources nouvelles d'informations physiologiques ou anatomiques susceptibles d'expliquer l'origine biologique et la fonction de formes et des comportements observés. (…) il envoie au diable ces naturalistes si convaincus de la croyance humaniste dans la supériorité et la complétude des textes anciens qu'ils passent leur temps à argumenter sur les remarques brèves et cryptiques de Pline, alors qu'ils pourraient plus utilement observer les organismes eux-mêmes, et se forger une conviction avec leurs propres yeux et leur propre intelligence. (…) Grew donne en revanche son aval à une approche toute nouvelle, contraire aux visées de l'humanisme renaissant, mais bien dans l'esprit de la science en germe. Il suggère deux règles de conduite, chacune opposée à l'esprit et à la pratique de la tradition humaniste : 1) distinguer entre les vraies et les fausses affirmations plutôt que répéter tout ce qui a été dit en rapportant toutes les opinions exprimées auparavant ; et 2) baser ces distinctions sur l'observation directe plutôt que sur le respect des déclarations des auteurs classiques... »
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« Mais ces collections anciennes, comme l'indique le nom de leurs lieux d'exposition – Wunderkämmern, chambres des merveilles ou cabinets de curiosité – expriment les sensibilités et les buts variés de la Renaissance et de l'époque baroque : évoquer la peur viscérale de la diversité naturelle ; montrer les raretés et les bizarreries (pour exciter la jalousie des autres collectionneurs), mettre l'accent sur l'étrange et le superlatif (le plus monstrueux, le plus grand, le plus beau) ; et mélanger les productions de la nature et celles de l'industrie humaine en regroupant tout ce qui est digne d'intérêt dans l'espace le plus restreint possible. Mais sous l'effet de la révolution scientifique, les collectionneurs s'intéressent davantage à comprendre l'ordre de la nature qu'à prendre la mesure des craintes humaines, et ils imaginèrent des musées capables de montrer à travers des objets concrets l'histoire, les lois et les systèmes de la nature. »
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