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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trilogie Maritime - Tome 3

Pour cet ultime acte, la forme change encore : comme annoncée dans l'épilogue du second tome, Talbot va nous conter la fin de cette histoire en mode « mémoires », écrites quelque temps après la fin de cette grande traversée.
Le ton ne s'en trouve pas boulversé pour autant, mais autorise, en plus d'une analyse à froid des événements par le narrateur, l'insertion savoureuse d'un commentaire de géographe, sceptique au sujet de l'existence du continent Antarctique, dont la découverte formelle n'interviendra qu'après 1819, alors que notre épopée se situe entre 1814 et 1815, Napoléon et l'île d'Elbe comme seul repère temporel de la saga.

Ce troisième tome est bien une apothéose. Il donne un éclat supplémentaire aux deux premiers, précise le propos sous-jacent de l'auteur, étoffe et complexifie davantage notre galerie de personnages.
Equilibré entre actions et discussions, comblant tout en agaçant les attentes du lecteur, se permettant même, mise en abîme obligée de l'écrivain, une réflexion littéraire sur la manière de clore une histoire, convoquant jusqu'à la grande Jane Austen.

Notre héros interroge toujours autant, lui qui a « commencé la traversée avec l'objectivité de l'ignorance et terminé avec la subjectivité du savoir », tout comme l'échantillon d'opinions divergentes sur la société représenté par ses acolytes embarqués. Solidement identifiables, ils n'en perdent pas pour autant cette finesse ambivalente — de cette multitude d'analyses possibles au lecteur… Individu/Société… Nature/Culture… Raisons (sic !) et Sentiments…

Au final, Golding n'impose rien de clair, à créer cet attachement à ce personnage plutôt détestable; il reste vigilant, en haut du mât de misaine, scrutant l'océan des possibles, distillant l'amour et la haine à ceux qui se tiennent encore sur le passavant — de la dunette au gaillard d'avant —clôturant cette odyssée de plus d'une année, à jamais entre surprises et convenances.

P.S. : Doit-on faire confiance à une personne masquée accompagnée d'un chat de taille humaine ? Dans ce cas-ci, pas vraiment… (faites attention, il vous raconte toute l'histoire en plus…)
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C'est avec la Cuirasse de feu que se clôt la Trilogie maritime, narration des hauts faits du squire Talbot et des périls qu'il rencontra au cours d'une année de traversée, pour joindre les antipodes. le lieutenant dont l'incurie a été la cause des graves dommages subits par le bateau où vogue Talbot a été débarqué sur le navire de guerre Alcyone en échange du lieutenant Benét que le capitaine de ce vaisseau a relevé de ses fonctions après l'avoir surpris dans la cabine de son épouse. Jamais individu n'a si mal porté son nom. le dit Benét est un officier intrépide et pleins de ressources, qui sait se rendre indispensable. Grâce à une idée de son cru, des plus audacieuse, il permet au navire en capilotade de retrouver un semblant de dignité. On lui pardonnerai presque son penchant à la versification et sa propension à courir le guilledou. Edmund Talbot s'est, quant à lui, totalement fondu dans cette communauté en miniature, abandonnant de sa superbe, tissant des liens avec l'équipage, savourant et adoptant le lexique des loups de mer, prenant son quart. Son aide sera rien moins que superflue pour arriver à bon port.

Cuirasse de feu est l'épisode le plus épique de la trilogie. Pour preuve les deux passages homériques du récit, la narration ébouriffante du tohu-bohu de la tempête que traverse le navire en détresse, et le péril ultime que représente l'écueil des icebergs. D'un beau souffle lyrique, c'est sans conteste le tome qui colle le mieux à la tradition des grand romans maritimes, illustrant la fraternité des hommes dans le sacrifice, face à l'horreur incommensurable des éléments déchaînés. Tant par le style qu'adopte la plume de l'auteur, que par les références qui sont faites à Smolett ou Fielding, que par les phases initiatiques qui concourent à l'évolution du héros et malgré une temporalité resserrée d'une année, ces volumes ont tout du pastiche du roman d'apprentissage, de formation ou Bildungsroman, appelez-cela comme vous voulez. On appréciera la diversité d'approche des trois volumes de la trilogie; le premier volume, intitulé Rites de passage est celui qui brille le plus par son originalité, à contre-courant des romans maritimes.
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