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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Trilogie Maritime - Tome 1

Embarquons pour cette étonnante saga, huis-clos sur un bateau dont on ne connaitra jamais le nom (première bizarrerie parmi les nombreuses à venir), en suivant le jeune Edmund Talbot, noble mais pas encore lord, promis à un brillant avenir de par sa naissance, en route pour la colonie australienne.

Ce premier tome est constitué du journal de bord de Talbot à destination de son parrain, non-explicitement nommé ou situé, mais compris comme un haut dignitaire anglais à la grande influence. D'un style épistolaire classique, Golding en profite pour souligner habilement les horreurs qu'un statut de « surhomme » permettaient à cette noblesse sans complexes.

L'autre partie de ce texte est la reproduction d'une longue lettre à sa soeur d'un homme d'église au destin tragique, permettant un autre point de vue sur les événements.

La singularité de ce livre vient selon moi de la concomitance de cette intimité aux personnages avec un relative distance critique. En plus de l'agacement nécessaire soulevé par notre héros (humide euphémisme), on est tiraillé entre amusement moqueur et sincère empathie avec le prêtre, lui qui, au final, incarne le positif, mais d'une grande naïveté, questionnant habilement l'aveuglement du Bien face à une organisation hiérarchique donnée, où les sentiments individuels n'ont qu'à bien se tenir dans la bonne marche d'un collectif.

Chacun en retirera ce qu'il veut : un lecteur dans sa critique y a vu un livre sur le harcèlement moral, le capitaine du bateau comme « pervers narcissique »… assentiment que je ne partage pas vraiment, mais dont le livre laisse le champ libre, chaque personnage étant subtilement constitué.

L'humour, très British, est au rendez-vous, dans ce premier tome centré sur la découverte des personnages que l'on va accompagner sur cet océan des mesquineries humaines.
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Peut on mourir d'harcèlement moral ?
Rites de passage, de William Golding, est le premier livre de sa « Trilogie maritime ».
Il s'agit ici, à bord de ce navire anglais en 1814, du rite de passage de l'équateur, un bizutage particulièrement féroce.
Le jeune aristocrate Anglais Edmund Talbot quitte son pays en 1814 (Boney fait sa campagne de Russie) à bord d'un trois mâts de guerre reconverti. Il se rend aux colonies, en Australie avec des émigrés anglais. Il s'aperçoit que le capitaine Anderson est un tyran, et qu'il s'acharne sur le révérend Colley. le capitaine observe et n'interdit pas, incite sûrement, ce rite de passage très dur sur la personne du révérend Colley.
Qui, après, ira voir le révérend dans sa cabine ?

Comme dans un autre livre de William Golding, " Sa majesté des Mouches ", où la bande de Jack s'en prend à celle de Ralph, nous sommes dans une micro-société, ici à trois scènes ( dunette, passavent, gaillard d'avant), où celui qui crie le plus fort a le dessus.

Ce thème de harcèlement moral m'est cher, car j'ai connu cette expérience désagréable, et m'en suis sorti en identifiant la perverse narcissique, grâce à un livre de Marie France Hirigoyen.
Ce livre de 1980 décrit très bien, vingt ans avant la découverte de cette maladie, le cycle infernal du tyran dans son plaisir d'insulter, et de la victime dans son remord de se faire pardonner.
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La trilogie maritime de William Golding : « Rites de passage » 1980, « Coup de semonce » 1987 et « La cuirasse de feu » 1989… Mais intéressons-nous à « Rites de passage »…

J'ai découvert William Golding en 1983, alors qu'il vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Aussitôt, je sens une attirance : je lis « Sa majesté des mouches » ; bien, mais bof, finalement. Il faudra un certain nombre d'années et le Challenge Nobel pour que je « remette le couvert » avec ce « Rites de passage »…

En fait, un journal de bord promis à son parrain – exhaustif des petits riens de la vie à bord – par Edmund Talbot qui fait route d'Angleterre en Australie à bord d'un voilier : une longue traversée, un voilier, un microcosme...
Outre l'équipage, dirigé d'une main ferme par le capitaine Anderson, nous fréquenterons le couple Miss Granham et Mr Prettiman, Mr Brocklebank, et sa «fille» Zenobia, et d'autres encore… Et parmi eux le révérend Robert James Colley qui offrira au lecteur un rebondissement inattendu dans ce huis clos maritime, et dont une lettre à sa soeur apportera un éclairage nouveau sur l'épopée… car il s'agit bien d'une épopée, sans tempête et sans naufrage ni sauvetage, sans canonades ni ennemi vu ou entendu ; mais une épopée quand même.

« Rites de passage », une allusion aux rites en usage dans la marine pour le premier passage de l'équateur… oui certes, mais aussi à ceux qui amènent un jeune aristocrate promis à un riche avenir – en l'occurrence, coopté par son parrain, un poste important en Australie – à passer à l'âge adulte.

Un roman initiatique qui ne manque pas de rappeler Michel Tournier par certains cotés et Jean-Marie le Clézio par d'autres. Superbe !
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