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Critique de bobfutur


Trilogie Maritime - Tome 1

Embarquons pour cette étonnante saga, huis-clos sur un bateau dont on ne connaitra jamais le nom (première bizarrerie parmi les nombreuses à venir), en suivant le jeune Edmund Talbot, noble mais pas encore lord, promis à un brillant avenir de par sa naissance, en route pour la colonie australienne.

Ce premier tome est constitué du journal de bord de Talbot à destination de son parrain, non-explicitement nommé ou situé, mais compris comme un haut dignitaire anglais à la grande influence. D'un style épistolaire classique, Golding en profite pour souligner habilement les horreurs qu'un statut de « surhomme » permettaient à cette noblesse sans complexes.

L'autre partie de ce texte est la reproduction d'une longue lettre à sa soeur d'un homme d'église au destin tragique, permettant un autre point de vue sur les événements.

La singularité de ce livre vient selon moi de la concomitance de cette intimité aux personnages avec un relative distance critique. En plus de l'agacement nécessaire soulevé par notre héros (humide euphémisme), on est tiraillé entre amusement moqueur et sincère empathie avec le prêtre, lui qui, au final, incarne le positif, mais d'une grande naïveté, questionnant habilement l'aveuglement du Bien face à une organisation hiérarchique donnée, où les sentiments individuels n'ont qu'à bien se tenir dans la bonne marche d'un collectif.

Chacun en retirera ce qu'il veut : un lecteur dans sa critique y a vu un livre sur le harcèlement moral, le capitaine du bateau comme « pervers narcissique »… assentiment que je ne partage pas vraiment, mais dont le livre laisse le champ libre, chaque personnage étant subtilement constitué.

L'humour, très British, est au rendez-vous, dans ce premier tome centré sur la découverte des personnages que l'on va accompagner sur cet océan des mesquineries humaines.
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