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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avais été intriguée lorsque j'avais entendu parler l'auteure, Brigitte Giraud, de son dernier ouvrage à "La Grande Librairie", émission qui passe tous les jeudi soirs sur France 5, mais cela je pense que vous le savez déjà !
Intriguée, attirée et finalement j'ai bien fait de me laisser tenter car ce livre est une pure merveille.

La narratrice que l'on découvre enfant, adolescente, femme puis enfin mère prend conscience, au fil des pages, et aux différentes étapes de sa vie, ce que c'est que d'avoir un corps. Enveloppe qui abrite un esprit, certes mais c'est aussi bien plus que cela puisque ce corps que nous devons supporter est aussi capable de nous procurer de la jouissance ou, au contraire, de nous faire souffrir !
Ces sensations opposées, la narratrice va les éprouver grâce ou à cause de celui qui va devenir le père se son enfant, enfant qui se prénommera Yoto. C'est important de le préciser car tout au long, de l'ouvrage, le lecteur ignore le prénom de la la protagoniste, tout comme celui de son compagnon qu'elle ne nommera que par cette appellation "Le garçon". Bien que lui aussi devienne homme puis père, il restera malgré tout "Le garçon".

Un roman bouleversant puisqu'il nous fait réfléchir ou à prendre conscience à notre tour, non pas que nous avons un corps (cela, je pense que nous le savons tous et toutes) mais quels moments marquants de notre vie peuvent avoir une grande influence sur notre enveloppe corporelle et pourquoi !
Un roman extrêmement bien écrit, qui se lit très rapidement grâce à des paragraphes courts et rempli de pensées sur la vie, la mort mais aussi l'amour. L'amour des autres mais aussi l'amour de soi ; apprendre à s'accepter tel que l'on est : voilà l'une des plus grandes forces de ce livre ! A découvrir !
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Avoir un corps ou la vie d'une femme à travers différentes étapes qui façonnent, forgent, modifient le corps. Il y a tout d'abord l'enfance et la prise de conscience de ce corps à travers des jeux, l'éducation des parents et sa place dans la famille. A treize ans alors qu'elle se prépare un sandwich, sa mère lui dit qu'elle espère qu'elle ne va pas manger tout ça. « Cette phrase de ma mère, sa mise en garde brutale me signifie que je peux décider, maîtriser cette matière-là. C'est le jour où mon corps existe, il m'appartient. C'est le commencement du tourment, puisque, désormais, je vais y penser ». La graine est semée et la narratrice se trouve donc forcément pas assez mince. Corps restreint en nourriture et fini de sa passion la gymnastique, la volonté s'impose, écrasante et avec elle la joie de régner sur ce corps. Puis l'adolescence et le corps qui se métamorphose, se féminise avec des courbes et des arrondis. Plaisir de séduire et les premiers émois amoureux qui font vibrer. La fille et le garçon se voient en cachette, ivresse des sens et des interdits repoussés plus loin. Mais ce sont aussi les cours de biologie où les élèves regardent leurs pieds quand il est question des relations sexuelles entre homme et femme. Sujet mal connu, flou, incertain. Puis, l'entrée dans la vie active, s'installer en couple « et c'est la vie domestique qui se tisse à la vie amoureuse », partager le même espace à deux et les tâches. le travail qui fait du corps un automate : gestes répétés des centaines de fois dans la journée. Choisir de devenir mère avec à nouveau un changement du corps, l'amour pour cet enfant et des responsabilités. Les premiers pincements au coeur quand elle laisse Yoto pour aller travailler. Puis sans prévenir le deuil qui fauche une vie trop tôt, inhibe tout. Des gestes de survie pour s'occuper de Yoto mais le corps semble sec, aride. Il lui faut réapprendre et ce sont autant de premières fois.

Il ne faut pas réduire ce livre à un livre sur le corps des femmes car il y a bien plus !
Avec sensibilité, et dans une écriture très sensorielle, sans jamais être grave et avec de l'humour, Brigitte Giraud décrit les liens entre le corps et l'esprit, ces attaches mystérieuses entre ces deux entités ou quelquefois l'un n'obéit pas. Car le corps se rebelle, se révolte ou puise dans sa mémoire.

Un magnifique livre ancré dans l'histoire (je fais partie de cette génération qui enfant n'a pas connu le ceintures de sécurité mais la fumée des paquets de cigarette entiers aux repas de famille ou dans la voiture), roman intime mais tout à la fois social.


la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/08/brigitte-giraud-avoir-un-corps.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Quand j'ai commencé « Avoir un corps », j'ai été un peu perturbée par ce "Je" qui n'a pas de prénom.
Mais, au fur et à mesure, que j'avançais dans le livre j'ai complètement oublié ce détail tellement j'ai été absorbée par l'histoire et j'ai trouvé cette façon de raconter l'histoire du point de vue du corps très originale.

L'écriture de Brigitte Giraud est tellement fluide que je n'ai pas vu les pages de ce bouquin se tourner et, je n'ai eu qu'un seul regret, c'est d'arriver trop vite à la fin.
Quand je suis arrivée à la dernière page de cet ouvrage, j'en voulais encore, je voulais continuer à suivre notre héroïne principale.

Quel bonheur de découvrir cet enfant qui est une toute petite fille puis devient une femme. J'ai été très proche d'elle tout au long du bouquin et j'ai pu ressentir ses joies et ses craintes. On n'a quasi aucune indication sur son âge mais avec les descriptions et en faisant travailler notre imagination on peut le deviner facilement.
Le garçon est aussi un personnage très agréable à découvrir et j'ai beaucoup aimé suivre l'histoire qu'il vit avec notre personnage principal.
Le petit frère, les parents et l'enfant sont également de protagonistes très intéressants et on se plait à les découvrir au fil des pages.

Dans ce roman, l'auteure aborde différents sujets et diverses étapes de la vie avec beaucoup de talent.

En bref, « Avoir un corps » est un roman très touchant et très original qui a su me transporter et je ne peux que vous le conseiller.
Lien : http://lestribulationsdunele..
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Bien, je vous le dis d'entrée de billet, pas de suspens: Avoir un corps a été un véritable coup de poing au coeur.

Ce lien tendu entre le corps et l'esprit, leur "cohabitation", la répercussion de l'un sur l'autre.
Le contact du corps des autres, l'apprentissage du désir, l'initiation à la chair de poule, les peaux qui se rencontrent, s'appellent... les frissons au contact de l'autre ou de son enfant.
Avoir un corps c'est avoir un trésor, sans véritable conscience de sa valeur.
C'est ressentir, découvrir cette enveloppe. Devenir femme, maman. Grandir. Garder le cap et se laisser surprendre par ses propres capacités.
Apprendre l'équilibre, les sentiments, les odeurs, dompter les sensations, le coeur qui s'affole, se serre, explose, les pieds légers ou de plomb...
Porter en soi, sur soi, ces traces d'impacts reçus au fil du temps, au cours de cette balade hasardeuse qu'est la vie.

La suite:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Que les choses soient claires : j'adore Brigitte Giraud. Bien avant qu'elle ait le Prix Goncourt. Donc forcément, en tant que fan, je ne suis peut-être pas des plus objectifs.
"Avoir un corps" est encore un grand bouquin de la Dame. Tout en finesse, en sensibilité, en féminité. Oui, Brigitte Giraud est l'avenir de l'Homme, ça ne fait aucun doute. Ah ! Si seulement tous les petits machos archaïques pouvaient lire ce livre ! Et pas que les machos, d'ailleurs : tout le monde !
On entre dans le corps (!) de l'oeuvre immédiatement, dès la naissance de cette fille et on la suit au gré des tourbillons de la vie, de sa vie. Des grandes joies et des pires malheurs.
Un livre majeur de l'auteure qui nous appelle explicitement à être heureu(se)x... maintenant !
Merci Brigitte !
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Voilà l’un de mes coups de cœur de la rentrée littéraire 2013. Raconter une biographie au travers d’un corps : quelle bonne idée !

Le livre s’ouvre sur le récit d’une scarlatine. Une maladie qui fait du petit corps de la narratrice la proie de la fièvre et le siège de larges plaques rouges, conduisant tout naturellement à des piqûres dans les fesses. Mais c’est la honte d’être dévêtue, la chemise de nuit relevée devant ses parents, qui est la pire chose pour cette petite fille.

"Au commencement je ne sais pas que j’ai un corps. Que mon corps et moi on ne se quittera jamais. Je ne sais pas que je suis une fille et je ne vois pas le rapport entre les deux."

La narratrice qu’on découvre donc d’abord enfant est une sorte de garçon manqué, c’est du moins comme cela qu’on nomme ce type de fille qui "grimpe sur les bancs du square", "escalade le toboggan par en dessous", ou "se pend par les genoux". Le tout plus en short qu’en robe. Elle "chasse le féminin" qui est en elle mais ne le sait pas…

Brigitte Giraud raconte son histoire par ses failles. Et c’est cela qui la rend si attachante, cette petite qui va grandir. Elle raconte la mère couturière qui voudrait avoir une jolie petite fille à pomponner. Elle raconte l’arrivée du petit frère, le père, probablement flic, qui disparaît régulièrement le dimanche parce qu’il y a un meurtre ou un suicide à élucider.
Dans son récit toujours au présent, elle décrit le massacre des poupées, les vacances à la mer avec les peurs de la mère devant l’inconnu, et les interdits qui se multiplient.

"C’est pénible d’avoir un corps, une surface de peau aussi étendue. Me vient l’idée qu’on pourrait s’ôter la peau, la suspendre sur un fil."

C’est une époque où on n’imagine pas que fumer en voiture peut être dangereux pour les enfants, ou qu’on craindra un jour la pollution et le sida. On ne parle pas beaucoup aux enfants. La narratrice découvre le conte de Peau d’Âne, mais n’a pas idée de quoi il retourne.
Plus tard, la narratrice raconte la surveillance de la mère sur le corps de l’adolescente pour qu’elle ne grossisse pas, et l’alternance entre régime et boulimie.

Et puis le corps change.
Il y a la période où "les garçons" prennent toute la place dans la tête. Puis un seul garçon.
Elle évoque alors avec beaucoup de pudeur les questions de contraception – et d’avortement.

Avec "le garçon" commence la découverte d’un autre corps. "Ce qui arrive après n’est pas le bout du monde, c’est juste son commencement. Ce qui se passe alors n’est le résultat d’aucune décision, d’aucune volonté. C’est la métamorphose qui opère, la lente transformation, la peau sous la peau." Ensuite, ce sera la passion pour ce corps partenaire, et la sensation de manque quand il part faire son service militaire.

La troisième partie décrit la vie des corps à deux.
"Nous sommes deux ombres chinoises qui bougent les bras, s’agitent, se penchent, s’asseyent, se lèvent, à la façon de personnages animés. Nos gestes nous définissent, dessinent un halo autour de nos silhouettes, une zone vibrante remplie d’ondes électriques. Nous sommes aimantés l’un à l’autre, dépendants, complémentaires."

Brigitte Giraud parle des virées à moto, corps à corps, de la chute, de l’hôpital. De la musique, et de l’effet d’un concert sur le corps. De Londres, et d’Amsterdam.
La narratrice devient libraire. Pour le moment, elle ne veut pas d’enfant. Ou du moins, est tiraillée par des désirs contradictoires.
Et puis viennent peut-être les meilleures pages avec le corps d’une femme enceinte – jusqu’à l’accouchement.

Avec beaucoup de sincérité, Brigitte Giraud décrira l’arrivée du bébé, les corps de la mère et de l’enfant accolés, puis les premières années du petit Yoto, jusqu’au drame final.

Comme une sorte de Journal d’un corps de Daniel Pennac version féminine, Avoir un corps décrit une histoire très sensible et sensuelle. Très touchante, Brigitte Giraud vise juste. Comme dans Une année étrangère ou dans Pas d’inquiétude elle nous parle de nos vies d’aujourd’hui – tout en dépliant un univers bien à elle.
Mais ici elle retrouve le "je" de L'amour est très surestimé.

Un univers qui fonctionne à merveille !
Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
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superbe livre sur le vécu d'un corps à différents âges de la vie
on se retrouve, c'est nous et pas nous en même temps, on imagine l'histoire de notre propre corps on donne enfin la première place à ce lui si souvent oublié, tu
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Une très belle découverte. Une immersion dans le corps de la femme avec un regard lucide, sans pathos. du corps de l'enfance avec tous ses questionnements à celui du désir ou pas d'enfanter à son tour et enfin le corps face à la mort. C'est subtil, c'est une réussite.
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Avoir un corps de Brigitte Giraud m'a touchée, m'a fait réfléchir, m'a rendue triste.

Ce n'est pas le premier roman que je lis de cette auteure, mais à chaque fois je suis émue par son écriture, certes simple mais qui prend au tripes. Elle sait transmettre des émotions, les phrases sont courtes et tranchantes.

Nous suivons cette héroïne à travers les différents stades de son enfance, son adolescence puis de sa vie d'adulte.

Le petit plus :

A écouter : un interview de Brigitte Giraud http://www.franceculture.fr/emission-hors-champs-brigitte-giraud-2014-02-04
Lien : https://jelispourmoi.wordpre..
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