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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tombée sous le charme nostalgique de « L'amour est très surestimé », j'attendais beaucoup de ce nouveau roman de Brigitte Giraud.

Sur un thème analogue, Daniel Pennac et son « Journal d'un corps » m'avaient également enthousiasmée.

Ca partait bien tout ça...

A l'instar de son homologue masculin, Brigitte Giraud relate les différentes étapes d'une vie, de femme cette fois, à travers l'évolution et les perceptions de son corps. Pourtant, là où j'avais adoré la gravité désinvolte et la tendresse espiègle de Pennac, je n'ai perçu ici que les observations sèches et amères d'un personnage à la limite de la neurasthénie chronique. Cette façon de nommer systématiquement l'homme de sa vie « le garçon » et son enfant « le bébé » suggère un peu plus encore un détachement morose qui m'a mise mal à l'aise tout au long de ma lecture. Quant à la longue évocation de l'accouchement.... amie future primipare, tu feras bien de zapper allègrement ce passage pour laisser place à tes propres impressions, un peu plus exaltantes on l'espère (j'dis ça, j'dis rien). L'horizon s'éclaircit à la toute fin mais pour le reste c'est un peu Martine au pays de la déprime.

Entendons-nous bien, ce n'est que mon ressenti et ce roman – ou plutôt journal intime – est assurément un ouvrage de qualité. En revanche il ne m'a pas véritablement touchée et, à mon étonnement un peu confus, je me suis très peu retrouvée dans cette narratrice et ses considérations pourtant bien féminines (devrais-je m'en inquiéter docteur...?)

A lire, sans doute, mais au moins sous Prozac à titre préventif.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Une existence racontée essentiellement en rapport avec le corps et ses transformations. Depuis l'enfance jusqu'à la quarantaine ;
Je n'ai pas beaucoup aimé l'emploi du « je » quasiment en début de chaque phrase, puis du « nous » quand elle est en couple. Pas plus que sa façon d'appeler son compagnon « le garçon ». On ne saura jamais leurs noms.
Il en résulte une impression de manque de construction et fait penser à une énumération, une froide constatation d'une vie qui s'écoule. le sentiment qu'elle est plus spectatrice de son corps qu'actrice de sa vie.
En arrivant à la deuxième moitié du livre, c'est la scène de l'accouchement, qui, par contre est très bien racontée, de même que l‘émerveillement et la croissance de l'enfant.
Donc, pas très enthousiaste au début, j'ai parfaitement apprécié la suite, où l'on sent la narratrice beaucoup plus impliquée et où l'histoire prend une consistance.
Et au final, je serais tentée de dire que c'est un bon livre.
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Même si j'ai donc quelques réserves à formuler sur son précédent roman, il y a une chose qu'on ne peut que louer chez cette romancière, c'est sa capacité à se renouveler, et sur la forme et sur le fond, et à tenter des projets pour le moins audacieux et aventureux sur le papier.

Témoin sa dernière oeuvre en date, "Avoir un corps", qui est sortie pour cette rentrée littéraire 2013 et qui n'est ni vraiment un essai, ni vraiment un roman, mais un récit né de rencontres avec la chorégraphe Bernadette Gaillard un récit vu le prisme de l'évolution d'un corps de femmes, sur une vie de sa naissance jusqu'à maintenant ( lorsqu'elle a la quarantaine, après une maternité)

Les rapports que l'on entretient avec son enveloppe charnelle, Brigitte Giraud nous en parle dans son touchant dernier livre autobiographique, puisqu'elle part de sa propre histoire qui arrive à devenir universel, grâce à l'écriture de Giraud, sensible et sèche à la fois.

La belle idée de départ est ici exploitée de bien belle façon, et jusqu'au bout du récit.

La romancière lyonnaise arrive à nous narrer toute une vie de femme (un peu comme le faisait d'une autre façon, Sylvie germain, dans son dernier roman) sauf que là, la vie de cette femme est aussi celle de l'auteur et qu'on reste sous la sphère de l'intime, et jamais de l'extérieur. Par le biais de courts paragraphes décrivant toutes les sensations diverses que traverse le corps au fil du temps, on vit à travers cette femme qui va traverser des épreuves, et à chaque fois les traduire par des émotions corporelles.

" Avoir un corps" nous raconte donc une enfance, la naissance du frère, les jeux, les premiers cycles menstruels, les premiers émois amoureux, et l'envie d'enfanter contre lequel on lutte d'abord puis se soumet plus ou moins délibèrement. Rarement on nous avait montré ce que c'était d'avoir un corps d'enfant, qui se mue progressivement pour devenir celui d'une femme puis d'une mère, en gardant toujours la conscience des différentes transformations de celui ci.

Un projet littéraire original et parfaitement maitrisé qui démontre que ma seconde rencontre d'afilée avec l'univers de Brigitte Giraud m'a plus convaincu que la prémière..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avoir un corps. Et prendre conscience de son poids, au fil du temps qui passe. S'en étonner, le considérer comme un fardeau, en avoir honte, se réconcilier, enfin, avec lui. Quarante ans de la vie d'une enfant, d'une fille, d'une adolescente, d'une femme, d'une mère. Pendant féminin du Journal d'un corps de Daniel Pennac, Avoir un corps de Brigitte Giraud donne l'impression de feuilleter un journal intime. Mais sans voyeurisme aucun, le style de l'auteure, riche en verbes d'action, s'il ne bride pas l'émotion, la contient et lui donne au fil des pages une densité qui doit beaucoup à une extrême lucidité et acuité des sentiments. Car tout est là, dans ce difficile compromis à trouver entre la tête et le corps, un travail de chaque jour sans cesse remis en question par les événements et accidents de la vie. Avoir un corps est comme un film en accéléré dont les séquences s'enchaînent sans relâche. La linéarité est dans un premier temps gênante d'autant que Brigitte Giraud se garde bien de s'arrêter trop longuement sur des moments clés de l'adolescence. Ce sont les corps des autres, leur délabrement ou leur absence définitive, qui donnent au texte une plus grande densité. A partir de sa deuxième partie, il est impossible de lâcher le récit. Il a enfin pris corps et nous parle directement, que l'on soit lecteur ou lectrice. de ce qui n'aurait pu être qu'un exercice de style avec ses douleurs et ses épiphanies attendues (des premières règles à l'enfantement), Brigitte Giraud réussit à faire un roman qui se lit d'une traite.
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Une écriture agréable qui se lit très facilement, avec des passages forts et bien saisis (notamment l'enfance, l'accouchement, le deuil..), mais je me suis un peu ennuyée.
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Avoir un corps de Brigitte Giraud, c'est l'histoire des premières fois, des moments clés, du corps en évolution, du corps en vie. Avoir un corps c'est un livre qui donne envie d'offrir son corps en réponse à celui de la narratrice.

Les paragraphes s'enchaînent, se suivent parfois, se répondent, se rompent contres les précédents. La vie est racontée à travers un corps qui est habillé avant de s'habiller seul. D'une peau qui s'écorche dans des jeux d'enfants avant de bronzer pour en attirer d'autres.

Brigitte Giraud écrit la première maladie, le premier chagrin, la première liberté, les premières bêtises, le premier baiser, le premier bad trip, le premier appart. La narratrice raconte son corps dans ces situations inédit pour lui. Bridé par la mère, enlacé par le garçon, habité par le bébé. L'écriture est sans broderie, l'encre prend corps et déroule une vie sous nos yeux dans toute sa simplicité et sa force.

Dans Avoir un corps, la voix de la narratrice, sensible, raconte l'enfant, l'adolescente, la mère. Toujours en recherche de la femme.

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écit original où l'auteure nous raconte sa vie du point de vue de son corps. Nous suivons l'évolution de ce corps de la naissance à la vie adulte. L'évolution physique (nous assistons à la croissance de l'enfant, les divers changements liés à l'âge), les changements physiologiques à la puberté), l'"usine" que devient le corps de la femme au moment de la maternité, les réactions du corps face aux agressions extérieures (maladie, stress).


Récit qui se lit d'une seule traite. le roman de l'évolution d'un corps. L'accent est mis dans ce roman sur le mouvement. En fin d'ouvrage, l'auteure précise que ce récit est né de nombreux échanges avec une chorégraphe. Un roman touchant par sa sincérité et au style simple sans être simpliste qui résonne comme un journal intime.
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Un livre qui ne laisse pas indifférent mais dont je ne sais pas quoi penser...
L'auteur nous trace la vie d'une femme à travers les changements de son corps, qu'elle doit apprivoiser, s'approprier...
J'ai aimé l'enfance et l'adolescence où je me suis quelque peu retrouvée ( c'est ma génération ), mais moins la vie de mère, ayant trouvé certains passages très longs; déçue par la fin du livre... il me manque quelques chapitres même si la suite est joliment suggérée...
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Brigitte Giraud signe ici un livre assez subtil sur le corps féminin.
A travers une protagoniste lambda, elle peint l'évolution d'une fille du XXe siècle, la métamorphose de son corps et de ses désirs. Elle évoque aussi bien le corps de la gamine qui ne se tient pas correctement que celui de l'adolescente qui attire les garçons, celui de la jeune fille qui avorte, celui de la femme qui accouche ou encore celui de la veuve enfermée dans son chagrin.
Son style, très reconnaissable, vise l'épure. D'aucuns le trouveront haché, dépouillé à l'excès. Il me semble justement que l'auteur, grâce à cette simplicité, fait en sorte que nous nous concentrions sur le corps de sa protagoniste et sur l'interaction avec son cerveau.
Même si je n'ai pas forcément trouvé ce roman transcendant, j'ai apprécié la capacité de l'auteure à peindre de façon très réaliste certaines spécificités féminines et particulièrement le rapport parfois complexe des femmes avec leurs corps tout en interrogeant l'éducation reçue par les filles et la façon dont le corps féminin est perçu par la société.
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« On ne naît pas femme, on le devient. »

Un livre qui rappelle l'entreprise de Daniel Pennac dans son Journal d'un corps. On suit ainsi l'évolution du corps féminin de la naissance jusqu'à la quarantaine. Ce n'est pas tant cette évolution qui est intéressante ici, mais bien la construction sociale de la féminité. L'auteure s'interroge ainsi sur la nécessité de la séparation des garçons et des filles dès leur plus jeune âge : « La soeur et le frère séparés. On isole les univers, les jouets et les sexes. Nous allons grandir chacun dans sa couleur. Chacun dans son décor. Est-ce que ça marche ? »

Et ensuite, les réflexions et les évènements que maintes femmes doivent endurer. Les regards surtout… ces passages sur le regard des hommes sont tout simplement réussis. À la fois cette nécessité du regard des hommes mais également le dégoût qu'il provoque… ça fait du bien de voir écrit ce que tant de femmes pensent tout bas. La plupart des femmes s'identifieront ainsi tout de suite à plusieurs épisodes décrits par Brigitte Giraud. D'ailleurs, le lectorat visé, c'est la femme. Ce qui est dommage dans un sens car c'est un livre qu'il faudrait mettre entre les mains des hommes pour qu'ils comprennent un peu mieux à quel point il est parfois complexe de vivre dans le corps d'une femme.

J'ai donc bien apprécié l'approche de l'auteure et les thématiques soulevées. Ce qui m'a par contre un peu déçue, c'est la forme. Je suis une adepte des bribes et de la fragmentation en tout genre, mais ici, j'ai senti à plusieurs reprises que la forme manquait un peu de travail. Comme si l'expérimentation de l'auteure n'était pas entièrement aboutie. le danger est donc de sombrer dans certains passages dans une esthétique qui s'apparente à celle d'Angot… un peu trop oral, un peu trop facile quelque fois.

En somme, une autofiction féminine plutôt réussie qui rappelle certains livres de Nelly Arcan.
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