Il Diavolo, c'est Cueille-la-Mort, cette tueuse venue de l'extérieur de l'Europe, encerclée par un Mur percé de 12 portes empêchant les extérieurs d'entrer. Que le Mur soit une protection, on l'apprend dans le tome 5, même si on commençait à le percevoir doucement. Car, si les conditions de vie en Europe, sous la neige et dans le froid, n'ont pas l'air idéales, cela semble pire hors de l'Europe. Au passage, on apprend que l'Europe ne compte plus que 2 millions d'habitants.
La préface de
Didier Convard replace d'ailleurs le propos de la BD et de la série dans son contexte. Un contexte de chute du Mur de Berlin, de populations délaissées et en détresse, en perte de repères, forcée au déplacement, aux migrations.
On est toujours à Venise, où Neige était venu chercher la clé n°5, dont on apprend qu'elle ouvre la porte en Irlande. Cueille-la-Mort va accoucher de l'enfant qu'elle porte et conçu lors de la nuit de l'Intermezzo (cf tome 4) par Neige, abusé par Cueille-la-Mort. Neige est mortellement blessé, il contrôle son rythme cardiaque en se mettant en stase, comme Northman, son mentor, le lui a appris. Il est alors soigné par Almire et par le médecin des Carnavaliers. Almire peut enfin consommer l'amour qu'elle porte à Neige.
Beaucoup d'autres surprises au cours des 48 planches, dans un tome assez bousculé, pour ne pas dire chaotique ou manquant de fil rouge. Convard multiplie les redites, les explications, et les réexplications de l'intrigue. le tout est finalement un peu verbeux. Malgré cela, on a un tome résolument SF, avec de la technologie (par rapport aux 4 premiers tomes). Scénario plus original, pour lequel je ne brandirai plus le parallèle avec Jeremiah.
Christian Gine fait du bon boulot, mais la neige et la lagune, cela fait du blanc sur du pâle, et quand il neige, c'est encore pire. J'ai fini par me lasser de ce manque de couleur, de ces effets ternes. Par contre, la neige et les corbeaux omniprésents m'ont largement rappelé Comès. Mais faut pas s'y tromper,
Gine a une réelle identité graphique, très en phase avec le propose de
Didier Convard.
Un 5è tome un peu en-dessous des 4 premiers, mais qui s'insère assez bien dans une série injustement méconnue.