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EAN : 9782812927980
Editions De Borée (03/11/2022)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Hélène, la quarantaine, est en prison. Elle y purge une peine de vingt ans pour le meurtre, avec préméditation, de son amant et n'a jamais cessé de clamer son innocence. Une histoire tristement banale, de celles que l'on trouve à la page « faits divers » de nos quotidiens. Et si la lente et inévitable chute se nichait précisément au coeur de cette banalité ? Et si nous pouvons frôler ou flirter avec le point de bascule, avons nous tous la capacité de le franchir ? C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Elles ont toutes les deux fait un mariage d'amour et finalement vécu les mêmes désillusions, leur vie de quadragénaires ne s'avérant plus qu'ennui et désespérance. L'une, Hélène, a fini par tuer son amant avec préméditation. L'autre, la narratrice, est obsédée par leurs similitudes et s'interroge : qu'est-ce qui, soudain, vous pousse à l'acte, faisant exploser la banalité du quotidien en un de ces faits divers qui défraient la chronique ? C'est ce qu'elle va essayer de comprendre en se rendant régulièrement au parloir de la prison où Hélène purge une peine de vingt ans d'emprisonnement.


La narratrice a épousé un homme aux antipodes de son milieu bourgeois, Hélène s'est mariée bien au-dessus de sa condition. le résultat est le même après vingt ans : les deux se sentent prisonnières d'un quotidien pour lequel elles ne sont pas faites et, sans encore se résoudre à tenter d'y changer quoi que ce soit, supportent de plus en plus difficilement leurs désillusions. Typiquement bovaryste, Hélène rêve pourtant d'une grande passion, s'aveugle quand elle croit l'avoir trouvée auprès d'un amant d'un soir, et, incapable de revenir à la réalité, commet ce qui ressemble à un suicide indirect : un meurtre étrangement signé qui, malgré ses dénégations désespérées, ne lui donnera aucune chance d'échapper à ses responsabilités.


Troublée de se reconnaître en découvrant dans les journaux le parcours d'Hélène avant son passage à l'acte, la narratrice multiplie les conversations avec cette femme qui, du fond de sa prison, continue à se réfugier dans le déni de la réalité, mentant autant à elle-même qu'à tout le monde dans sa version des faits pleine de contradictions. Loin d'un monstre, c'est une personnalité fragile, souffrant d'état limite, qui se révèle peu à peu, au fur et à mesure que l'on devine ses troubles affectifs et narcissiques, venus dès l'enfance.


Rapide et plaisant à lire, ce livre qui, avec un certain suspense, entremêlent les récits de deux vies banales, pleines de similitudes, pour en faire dérailler une quand l'autre réussit à retrouver un cap, pose d'intéressantes questions : qu'est-ce qui finit par transformer une personne ordinaire en meurtrier ? Pourquoi l'une, et pas l'autre, lorsque les circonstances sont comparables ? Si l'auteur pointe les failles personnelles de son personnage, laissant le lecteur libre de tirer lui-même ses conclusions, l'on aurait quand même aimé que la narration s'enrichisse d'une réflexion plus approfondie, qui lui donne davantage de corps et en renforce l'intérêt. A défaut, l'on ressort un peu sur sa faim de cette lecture, en tous les cas troublante lorsqu'elle fait entrevoir les incertains rivages de ce qui ressemble à la névrose et à la psychose.

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Hélène purge une peine de prison, présumée coupable du meurtre de son amant. La narratrice, journaliste passionnée de faits divers, se passionne pour cette affaire peu commune dans une ère on l'on entend tous les jours des histoires d'hommes qui tuent leur conjointe. Elle convint Hélène, qui clame son innocence, d'écrire son histoire. Quelle est la vérité ?
Dès le début, je me suis laissée prendre par l'histoire
C'est écrit du point de vue de la journaliste. La description d'Hélène est assez clinique, je trouve.
Peu à peu on s'aperçoit qu'Helene à une personnalité complexe. C'est une femme qui est complexée dès l'enfance, non par son physique mais par son intellect. Sa soeur était très brillante a l'école, elle moins, donc elle a décidé de tout miser sur son physique. Elle a besoin de plaire, ne supporte pas de se voir vieillir. Elle réussit à épouser un homme issu d'un milieu social plus élevé. Elle pourrait ne plus travailler mais conserve néanmoins, un métier d'abnégation, un métier qui aime plus que tout, elle est aidé soignante à domicile auprès de personnes âgées.
La quarantaine approche et elle se sent engluée dans sa vie. Son mari qui se laisse aller, qui ne la regarde plus. Sa fille qu'elle voit grandir et qui lui renvoie le temps qui passe et sa beauté qui s'étiole. Besoin de se sentir de nouveau vivante, besoin de se sentir de nouveau désirable, elle décide de trouver un amant. Et c'est là que tout dérape.
La vérité est obscure. J'ai eu du mal à m'attacher à ces deux femmes, tout en me disant que c'est une histoire qui peut parler à beaucoup de gens. le temps qui passe, la fameuse crise de la quarantaine. C'est malheureusement courant.
En revanche, je n'ai pas compris le parallèle que fait la journaliste avec sa propre expérience.
La fin m'a laissée sur ma faim, le récit avait bien commencer mais voilà le final n'a pas fait des étincelles chez moi.
C'est un livre que j'ai lu d'une traite et que j'ai apprécié.
Je remercie Babelio et les Éditions de Boré pour l'envoie de ce livre dans le cadre de la masse critique privilégiée.
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Je remercie avant tout les Éditions De Borée pour m'avoir permis de lire ce livre. La quatrième de couverture m'avait attirée, et je n'ai pas été déçue. Anne Gallois réussit à merveille ce quasi-huis clos entre ses 2 héroïnes, une sorte de mise en miroir de deux vies, pour trouver la faille. Trouver où s'est niché le premier grain de sable qui a fait déraper toute la situation.
Deux personnages, deux femmes, toutes deux ont la quarantaine, l'une est en prison pour meurtre de son amant avec préméditation, c'est Hélène, l'autre est une femme qui se cherche, et qui cherche à comprendre comment on en arrive à tuer quelqu'un, elle se fait passer pour une journaliste et accède au parloir de la prison où la première purge sa peine, on ignore son nom, cela pour mieux permettre l'identification.
Au fil de ses visites, elle tente de dénouer l'histoire, mais elle ne cesse également de faire un parallèle avec sa propre vie de couple qui bat de l'aile.
Une composition particulière, la narratrice parle à la première personne, c'est elle qui vit et raconte l'action, elle narre les visites en prison, certains chapitres débutent par des morceaux de son journal, elle retranscrit des témoignages de parents et amis de la meurtrière.
Un roman journalistique, fort bien monté, et une bonne connaissance des mécanismes juridiques, et des procédures d'un centre de détention.
Les mots d'Hélène sont toujours relayés par la narratrice, jamais exprimés en personne, donc la vision du lecteur se fait à travers les yeux de la narratrice, et à travers ses mots. Et elle va se servir de l'histoire d'Hélène pour prendre des décisions dans son propre couple.
Les thèmes sont l'absence de communication au sein des couples, par peur, par habitude, par acceptation sociale tacite, il y a également le manque de confiance en soi, généré par les parents, l'éducation. En découle parfois une résilience, une lâcheté, un silence, qui peu à peu sépare encore plus les couples. Lorsque le manque de confiance en soi, pousse l'esprit à croire qu'il n'y a que deux alternatives : une femme jolie ou une femme intelligente. Un roman troublant.
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La narratrice est attirée par les faits-divers et assiste, régulièrement, à des procès. Elle tente de comprendre ce qui différencie le passage à l'acte de la simple pensée meurtrière. Elle-même aurait pu basculer…


Lorsqu'elle apprend l'histoire d'Hélène Morel, elle est fascinée « par le portrait de la meurtrière, apparemment normale et pourtant capable d'un tel acte. » (p. 12) le psychiatre a relevé cette contradiction : « Cette affaire est d'une banalité consternante ». (p. 12) L'accusée purge une peine de vingt ans. La narratrice décide de la rencontrer. Elle se fait passer pour une journaliste. Hélène Morel clame son innocence. Elle justifie l'engrenage pour lequel elle a été condamnée par sa peur de vieillir.


Aide-soignante à domicile, mariée à Éric (propriétaire d'une entreprise florissante) et mère deux enfants, Hélène s'ennuyait. Un amant n'a pas permis de combler son manque de confiance en elle, bien au contraire : elle a perdu pied. Elle s'est enlisée dans les mensonges, pour se prouver qu'elle existait, et la situation a dérapé. Dans un journal, son affaire a été citée par ce titre : « L'amanticide », car la victime était son amant.


Pendant son procès, sa personnalité a été déterminante et a semblé peser plus que ses actes. Les jurés ne lui ont pas pardonné sa duplicité. Elle accepte de rencontrer la narratrice au cours de parloirs oppressants pour cette dernière, qui lutte contre sa peur de l'enfermement. L'envie de comprendre le moment de basculement l'oblige à se confronter à ses angoisses. Aurait-elle pu être cette femme ?


Je ne me suis retrouvée ni dans le profil d'Hélène, ni dans celui de son interlocutrice. Je les ai entendues, mais je n'ai ressenti aucune empathie, envers l'une ou l'autre. L'une est accusée d'avoir tué, l'autre conçoit qu'elle aurait pu le faire, si quelque chose ne l'avait pas retenue. C'est cette différence que la deuxième cherche à analyser. Peut-être que si les motivations de la narratrice n'avaient pas été aussi personnelles, j'aurais peut-être mieux compris la démarche. Dans ce cadre, elle m'a paru relever de l'intime. Je n'ai jamais approché cette frontière, aussi, je me suis tenue à distance des échanges. J'ai eu l'impression d'être voyeuse, sans être concernée.


J'ai, cependant, été sensible aux douleurs ressenties par Hélène depuis son enfance. le manque d'estime de soi conduit, parfois, à des attitudes destructrices. Son histoire montre que des mots, apparemment anodins, peuvent influer, de manière terrible, un destin. Ils peuvent mener à des attitudes d'évitement de l'échec et museler des vocations. J'ai, aussi, aimé l'écriture fluide et rythmée : le ton est celui de la conversation. Sans me sentir touchée par le sujet (alors que la quatrième de couverture me suggérait le contraire), j'ai apprécié ce livre en raison de la vivacité de la plume, qui rend la lecture agréable.


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Hélène est en prison et à pris 20 ans pour meurtre avec préméditation. Que s'est il passée ? La narratrice porte de l'admiration envers cette femme qui malgré leur différences de vies se ressemblent. À force de rencontre et de confiance la narratrice propose à Hélène De clamer son innocence au monde en écoutant et en mettant en écrit ses témoignages poignants mais aussi répétitif. Hélène est obsédée par la jeunesse et ne souhaite pas vieillir physiquement et en âge. Pour elle la date d'anniversaire la révulse au plus haut point. Une vie heureuse un mari aimant et riche et deux enfants comment avec une vie si tranquille tout peut basculer en un claquement de doigt ou pire en quelque seconde. La narratrice quant à elle est aussi mariée mais fait semblant d'être heureuse. Comme tout début de relation tout est beau tout est rose mais au bout d'un moment la routine s'installe. Elle rêvait de vivre du théâtre avoir un métier de comédienne et être connu aux yeux de tous et auprès des plus connues. Malgré tout cela lui paraissait impossible est à décidée de refoulait ce rêve fou.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi un mensonge serait-il plus grave qu’un autre ? A enchaîné Me Féliaud. Quand vous étiez écolier et que vous aviez des mauvaises notes, ne vous est-il pas arrivé de trafiquer votre bulletin scolaire ? Et si un de vos proches est atteint d’un cancer et n’en a plus que pour quelques mois, allez-vous lui dire la vérité ? Ma cliente a menti certes, mais y a-t-il une échelle de valeurs dans les mensonges ? Elle a menti pour se sauver, pour protéger ses enfants et ne pas ternir l’image de la mère parfaite.
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Un jour, j’ai surpris mon amant dans notre lit avec une femme qui n’était pas moi. Je les ai vus depuis l’extérieur de la maison, par la fenêtre qui donne sur la chambre. En un éclair, j’ai cassé avec le poing les quatre carreaux. Sans m’en rendre compte, sans voir que le sang coulait, sans ressentir la douleur. J’aurais eu un fusil, aurais-je tiré ?
Les tueurs ne m’ont jamais paru des monstres mais des êtres fragiles, incapables, à cause d’une faille dans leur système, de bloquer le passage à l’acte. J’ai toujours tenté de comprendre comment une personne nullement prédisposée à donner la mort pouvait accomplir le geste fatal et franchir la frontière.
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Pour en revenir à ma cliente, on l’a jugée sur ses mensonges. Oui, elle a beaucoup menti, elle s’est enferrée dans ses contradictions. Comme l’a dit mon confrère : « Le mensonge est contagieux. Un premier en enchaîne forcément mille autres, des trains de mensonges, lourds et interminables convois. » Les bien-pensants ne comprennent pas le mensonge, conclut la jeune femme qui dévie sans transition vers une réflexion déroutante : Pourquoi certains basculent et d’autres pas ? C’est rassurant de savoir qu’on y échappe, qu’on ne le fait que par procuration. C’est une façon d’exorciser cette pulsion qui est en nous.
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Pourquoi certains basculent et d'autres pas ? C'est rassurant de savoir qu'on y échappe, qu'on ne le fait que par procuration. C'est une façon d'exorciser cette pulsion qui est en nous.
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