Une histoire avec un sujet difficile qui cache bien son jeu.Le harcèlement scolaire à touché beaucoup de monde et on se reconnait tous un minimum dans ce qu'a vécu Steve.
Allison ne m'a pas laissé sans voix, c'est un personnage qui est restée fade, énervante.Ces réactions ne m'ont pas semblé logique par moment.
Les événements ne s'enchaînent pas toujours avec coordination , certains passages sont bâclés ,d'autres traînent en longueurs mais la trame principale reste addictive, je voulais connaitre la suite.
Ce n'est pas qu'une romance , il y a du suspense et un coté Thriller qui m'on permise de m'y accrocher.
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Belle histoire d'amour, même si (ou justement parce que) elle repose sur fond de harcèlement scolaire et de rancoeur, et que ces sujets nous font réfléchir.
Les deux personnages sont intéressants, quand on commence notre lecture on ne veut plus s'arrêter avant de connaître la fin !
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Nous avons tous une date limite, mais comment supporte-t-on de la savoir si proche ? Je me revois marchant en tête du sombre cortège, personne pour me tenir le bras, mais une longue file de gens, anciens clients, habitants du village, derrière moi, désireux de rendre un dernier hommage à l’homme bon qu’était mon papa. J’ai assisté à la cérémonie sans rien entendre d’autre que cet opéra entêtant, sur lequel j’ai encore déversé un torrent d’eau salée. J’ai avancé comme un robot, mécaniquement, jusqu’à ce que la grande caisse en bois touche la terre glaciale de ce mois de février. Je suis restée longtemps après les condoléances, longtemps après le départ du prêtre et du personnel du cimetière, statique, devant le marbre froid au nom de mon père, dans cette tenue aussi sombre que mes pensées. Une partie de moi est enterrée là, avec lui. Une part d’insouciance, un morceau de mon cœur, une parcelle de mon âme. C’est la première fois que je vivais une chose aussi abominable. Trop petite pour assister aux obsèques de ma maman, il m’avait confiée à une amie, le jour fatidique.
Je secoue la tête pour fuir ces tristes souvenirs et tente de me focaliser sur mon objectif du moment : le choix de ma fameuse tenue.
Cette robe toute simple, manches longues et col roulé, n’a rien de séduisant, elle me rappelle un moment affreux, mais il est temps que je surmonte tout ça, que je transforme ma vie en quelque chose de beau. C’est ce que mon père aurait souhaité. Qu’à cela ne tienne, en refoulant mes larmes du revers de la main, j’attrape une paire de ciseaux. En France, c’est bien connu, nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons des idées, et de l’imagination, ça, j’en ai à revendre. Quant à mon pouvoir créatif, je le tiens de mon père, j’ai des doigts de fée. Je me concentre, coupe une manche de manière à en faire une robe asymétrique. J’ai donc un bras et une épaule totalement découverts. Je sacrifie aussi tout le bas, dix centimètres au-dessus des genoux. Je récupère un ruban de sequins argentés que j’agrafe carrément sur les découpes. À la guerre, comme à la guerre, Mc Gyver, sors de ce corps !
Ou pas !
Une rapide inspection dans la glace me confirme que mon idée était excellente. Je lâche mes cheveux, qui tombent en cascade sur mes épaules, heureux d’être enfin libres. Une goutte d’essence de vanille derrière les oreilles, au creux de mes poignets et de mon décolleté. C’est parfait ! J’enfile la seule paire d’escarpins décents qu’il me reste, douze centimètres, vernis, noirs… simples et chics. J’applique un trait d’eye-liner, une légère ombre à paupières pailletée, brillant à lèvres et fard à joues. Il y a bien longtemps que je ne me suis pas trouvée aussi jolie. Bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de mettre mes atouts en valeur, de manger à l’extérieur, de sortir d’ici, de m’aérer, de vivre, tout simplement. Cette fois, je vais faire illusion, je suis la reine de l’embellissement. Un sourire amer étire mes lèvres…
Sans le sou peut-être, mais débrouillarde aussi monsieur Bochais !
Je n’ai pas le temps de lui signifier que je suis prête, il a déjà franchi le lourd rideau qui me sépare du magasin. Il se tient droit comme un i. Son regard pénétrant m’assure d’avoir conservé un peu de mon potentiel séduction. Il glisse de haut en bas suivant mes courbes, comme une caresse sensuelle, et je sens des picotements à l’intérieur de mon ventre, une douce sensation que j’avais oubliée avec le temps. Il va bien se décontracter un peu non ? Non ?
Observe-moi bien Steve ! Je ne suis pas encore à terre !
– Quoi ? demandé-je innocemment en battant des cils.
– Rien, cette robe te va bien, dit-il sobrement.
C’est tout l’effet que je lui fais ?
– Merci, je réponds, déçue.
Je m’attendais à un peu plus. Mais bon, le gouffre qui semble nous séparer a l’air très profond, il va falloir dénouer la situation avant d’espérer voir monsieur armoire glacée ériger un pont virtuel qui nous permette de nous rejoindre.
Je lui indique la sortie et verrouille La Comète derrière lui. Il fait le tour de sa voiture de luxe, m’ouvre la portière avec élégance et m’invite à entrer. Ça sent bon le cuir dans cet habitacle couleur crème. Une Porsche, rien que ça. Que fait-il donc dans la vie pour se permettre un tel luxe ? Il a de la chance qu’il soit tard, les habitants du bourg doivent déjà être attablés devant une traditionnelle omelette aux cèpes ou des pommes de terre à la Sarladaise, captivés par le journal télévisé, sinon, il aurait fallu jouer des coudes pour accéder à son véhicule. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit pareille bagnole ici !
Je ferme les yeux et me prends à rêver que je pourrais appartenir à son Nouveau Monde moi aussi. Nous dînerions au restaurant régulièrement, il poserait sa grande main sur ma cuisse le long du trajet, m’offrirait des regards énamourés et admiratifs. Nous habiterions dans un superbe loft, moderne et lumineux, loin d’ici, là où théâtre, cinéma, opéra seraient nos sorties du week-end. Il roule à vive allure, alors que les petites routes sont sinueuses et dangereuses. Il les connaît pourtant, il sait combien il est imprudent de pousser sur l’accélérateur ici !
- Steve, qu'est-ce qui te prend? Nous nous sommes perdus de vue depuis si longtemps, qu'est-ce que...
Il ne me laisse pas terminer ma phrase, il continue, cinglant :
- Allison, je suis là parce que j'ai l'intention de racheter La Comète, c'est tout. J'ai une offre très alléchante, que tu ne pourras pas refuser. Le reste ne m'intéresse pas.
- Quoi?
Je suis abasourdie. Comment ça racheter ma boutique, qu'est- ce que c'est que cette histoire? Non seulement elle n'a plus rien de folichon, mais ce n'est clairement pas une affaire, et pourquoi lui? C'est du délire!
- Je n'ai pas été assez clair? gronde-t-il presque.
- Je... je... Non! Enfin, pourquoi?
- Je te laisse le contrat, je repasserai dans quelques jours pour ta réponse.
Il s'apprête à partie lorsque je le retiens. Il ne peut m'annoncer une chose pareille et me fuir sans plus d'explications. Je l'attrape par la manche et regrette aussitôt mon geste.
Grosse erreur!
Le regard qu'il me lance est si foudroyant qu'il pourrait me briser en deux. J'imagine tout à fait un axe de symétrie qui diviserait mon corps en deux moitiés parfaites. Elles retomberaient chacune de leur côté comme dans un dessin animé. Cet homme si viril et cassant devant moi se comporte comme un ennemi. J'essaie de me rappeler notre dernière entrevue, mais ma mémoire me trahit, tout ce dont je me souviens c'est que c'était au lycée. Pourquoi s'intéresse-t-il au magasin de papa, dans un tout petit village, alors que tellement d'eau est passé sous les ponts?
- Steve, je t'en prie, ne pars pas comme ça, tu me dois des réponses! le supplié-je.
- Je ne te dois absolument rien Allison, répond-il brusquement, je te fais même une fleur en rachetant ce commerce fantôme. J'ose espérer que tu prendras la bonne décision. Je ne crois pas que tu es beaucoup de client qui se bousculent au portillon, termine-t-il sarcastique.
Il se libère brusquement de ma main posée sur sa veste de costume, claque la porte et me laisse en plan.
Elle ne m’appartient pas, je n’ai aucun droit sur elle, ni de prétendre exiger sa fidélité. Pourtant, je suis fou de jalousie. Je ne supporte pas l’idée qu’elle se soit apprêtée de la sorte pour un autre que moi. Je l’imagine chez elle en train de faire des essayages, espérant plaire à un pauvre nase qui ne saura pas l’aimer aussi fort que moi. Je suis définitivement paumé. Je voudrais à la fois l’oublier et la graver sur ma peau. Cette fille m’azimute complètement. J’ai l’impression que des prions me dévorent les axones un par un. Bientôt, je ne serai plus capable de réfléchir. C’est à ça qu’elle me condamne. Sa proximité me rend débile et inapte. – Bon, très bien dans ce cas, Steve, vous pouvez annuler le prêt, tranche Demaison. – DEMAISON ! L’intimé-je sèchement de se taire. La brune incendiaire lève un sourcil, ose enfin se tourner vers moi, le visage rempli de questions. – Qu’est-ce que c’est que cette histoire de prêt ? Je ne comprends pas. – Laisse tomber, tu veux, je lui réponds. – Non, tu magouillais quoi là ? J’allais signer un truc qui… – Mais non Allison, intervient le notaire, outré, Steve avait obtenu un prêt pour pouvoir vous faire cette offre, voilà tout. – DEMAISON ! je répète, toujours hors de moi. Vous n’êtes pas tenu au secret professionnel bon sang ? Ce n’est pas parce que vous nous avez connus en babygros que vous devez vous sentir encore obligé de nous torcher ! Je sors de mes gonds. Elle n’avait pas besoin de savoir ça, ce que je fais et comment je m’y prends, ça ne regarde que moi. Et Daniel qui mâchouille ses lunettes, cherchant à se donner une contenance. Il a outrepassé ses droits, je devrais envoyer valser toute sa paperasse, j’en meurs d’envie en fait, j’ai les nerfs à vif.
Elle voulait encore prendre le pouvoir, décider, cette fille est incroyable, elle ne lâche jamais rien. Cette fois, c’est moi qui mène le jeu. J’ai trop désiré cet instant pour la laisser m’imposer quoi que ce soit. Je ne desserre pas ma prise, mes doigts poursuivent leur irrésistible torture. Elle est déjà au bord du gouffre, je lui laisse un moment de répit, mais dès que sa respiration se calme, je recommence, la suppliciant de plus belle. Je relâche l’emprise de ma main sur ses poignets, elle agrippe mes cheveux. Je m’attarde sur sa poitrine offerte, embrassant enfin ses seins qui m’ont si souvent fait rêver, tandis qu’elle tire sur les côtés de mon caleçon. Je la laisse faire, me soulève un peu pour l’aider.
Pour la première fois de notre vie, nous sommes entièrement nus, l’un face à l’autre, l’un contre l’autre. C’est plus que grisant, c’est la concrétisation d’un rêve. Je ferme les paupières pour enregistrer ce moment incroyable où nos peaux se soudent, se découvrent complètement. Ce sont ses mains que je sens d’abord, à la conquête de cette partie de moi qui s’érige si fièrement chaque fois qu’elle me touche. J’ouvre les yeux. Doucement, elle m’effleure, me contourne, tout en fixant le bleu de mes yeux. C’est si intense et si profond que ce simple échange de regards pourrait me rendre dépendant à jamais. Je la laisse faire, découvrir à quel point j’ai envie d’elle.
Je veux la marquer de mon corps, de ma chaleur, de l’amour que j’éprouve depuis toujours pour elle et que je ne lui avouerai plus jamais. Je lui dévoile avec ma chair ce que mon âme lui cache. Je veux qu’elle devine sans être sûre, qu’elle comprenne sans savoir. Tout à coup, elle lâche prise, s’envole et crie mon prénom. Je suis au paradis. Je ne la quitte pas des yeux tandis qu’elle se contracte autour de moi, que son ventre se durcit et qu’elle se cambre.
Le 17 mars dernier, alors que non loin de là se déroulait Livre Paris, les éditions BMR ont choisi de se différencier en organisant un évènement inédit : La Maison BMR. Louée spécialement pour l'occasion, cette maison dédiée à la new romance lors d'une journée à acceuillit nombreuses lectrices et évènements. Au programme de la journée, un atelier cupcake animé par Chloé Saada, une battle Dark Romance VS Light Romance avec les auteures Pascale Stephens (Not Easy et Speedway) et Pauline Libersart (Jeux de Glace, Nick and Sara, Baltimore..) mais également beaucoup d'autres ateliers et des dédicaces avec Angel Arekin (No Love No Fear, No Love No Pain, Sans Coeur, Sans Âme) et Chrys Galia (Parier mais pas jouer). Un évènement fédérateur, pour une communauté toujours plus grande.
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